Lettre 18

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Lundi 2 janvier 2006

          Hermione,

Pour vous aussi la reprise a été difficile ?

J'imagine que oui puisque je n'ai pas eu l'occasion de vous croiser.

Minerva, qui je ne sais comment à découvert que je vous cherchais, m'a informé que vous étiez ensevelis sous vos livres tandis que vous débutiez une refonte totale de la bibliothèque sous prétexte qu'il était tant d'y faire de la place et d'y inclure de la littérature moldu.

J'ai ri sous cape Miss, non pas que j'ai trouvé l'idée farfelue, bien au contraire, mais si vous l'aviez entendue à ma place cette vieille chouette, vous auriez sûrement ri avec moi.

Il y a des premières fois à tout Granger et sur ce sujet, vous ne l'avez clairement pas conquise.

J'ai voulu vous rejoindre, pour vous aider évidemment, mais surtout pour mettre au clair ce qu'il s'était passé la veille. Il nous fallait discuter, de vous et moi, mais aussi de lui, Londubat, miraculeusement guéris. Je regrette fortement d'avoir si soigneusement préparer la dernière fournée de Pimentine, mais passons...

J'espère que vous saisissez comme la situation m'est impossible et mon rôle inconcevable.Je ne veux pas de cette place de second Hermione, et je ne veux pas vous dépeindre en garce qui se joue du cœur des hommes non plus. Alors j'allais vous demander de faire un choix, en vain...

Pour une raison qui m'échappe, le château en coalition avec ses habitants se sont évertués à ne pas me laisser y aller. Aucun, je dis bien aucun escalier ne m'a mené jusqu'à votre étage, et alors que j'avais rebroussé chemin pour utiliser finalement ma cheminette je n'ai jamais pu quitter mon bureau tant les Serpentard avaient étonnamment tout un tas de choses à me confier ou rapporter.

Pensez bien que c'est parce que j'ai l'âme compétitive que je n'ai pas démissionné sur le champ du poste de Directeur de cette maison infernale ! Oui Miss, infernal, après tout, vous ne lirez jamais cet aveu alors autant vider mon sac.

Tenez, par exemple, je ne supporte plus non plus mes appartements ici. Ils sont trop verts, trop sombres et trop humides. Ils sont sûrement d'ailleurs, la raison première de ma trop souvent mauvaise humeur. Lorsque j'y suis, je n'ai plus qu'une envie, et cela ne vous concerne même pas... C'est celle de rejoindre mon Colorado.

Un jour, je vous y emmènerai, pour que vous sentiez vous aussi comme son air est pur et comme ses grands espaces sont à couper le souffle. Il n'y a pas une once de magie là-bas pour vous corrompre, c'est vivifiant et rassurant en même temps.

À l'opposé de ce que ce Château de malheur s'évertue à me faire subir.

Hooo, mais pensez moi médisant si cela vous chante, Miss-je-voue-un-culte-à-Poudlard-et-son-histoire, seulement, laissez moi juste ajouter qu'une fois en avoir fini avec ses histoires de Serpentard, j'ai miraculeusement réussi à atteindre le double battant de votre repaire, sauf que pour m'achever ce dernier à demeuré fermé. Vous saisissez maintenant ?

D'ailleurs, tant que j'y pense, ne vous posez pas la question demain. Les différentes marques et éclats sur le mur voisin ne sont que des restes des sortilèges que j'ai lancé pour me défouler. Oui, ce n'était pas malin, mais c'était ce mur ou le prochain que j'aurais croisé.

Tout ça pour vous dire Miss que j'ai la très nette impression que nous sommes voués à seulement pouvoir se croiser lors d'événements particuliers.

Le prochain est jeudi, si l'on considère qu'une réunion de clôture de trimestre en est un...

J'ai d'ici là, tant de chose à préparer pour cette réunion que je ne pourrais même pas envisager de vous intercepter avant, ni même vous observer depuis la fenêtre. Le temps me paraîtra sûrement bien plus long tant, je me languis de vous revoir, mais je n'ai pas le choix.

... Puisque mes choix à moi ne comptent pas, n'est ce pas ?

.SS

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ColoradoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant