Lettre 13

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Vendredi 23 Décembre 2005

                Miss Granger,

Hermione...

Pensez ce que vous voulez, mais je n'essayais pas de vous ignorer cette semaine. Non, mon silence et mes efforts à ne pas m'aventurer là où vous étiez était une façon astucieuse, inventée par moi, pour vous éviter vous, ainsi que toutes tentatives d'explications concernant ma curieuse habitude du Mardi.

Mmmm, Ok très bien.

... C'était assez lâche, j'en conviens, mais qu'aurions nous seulement dit si nous nous étions vue ?

Vous avez eu la réponse Miss... Rien du tout...

Oui, malgré tout mes efforts, il a fallu que ce château de malheur en étroite collaboration avec le destin et Peeves, vous fasse me rejoindre dans ce minuscule placard.

Laissez-moi d'abord vous dire que vous n'auriez jamais dû me bâillonner ainsi alors que je m'égosillais.

Car si au début, la raison principale fût qu'il était hors de question que par votre faute, je me fasse prendre pour cible des projectiles infectes et visqueux balancés à tout-va par cet être malfaisant, il m'est rapidement venu l'envie de me rendre finalement.

Évidement Miss que j'ai dans un premier temps pensé que ma redingote valait la peine d'être sacrifiée, nous étions, de toute évidence, bien trop proche pour notre bien.

Je percevais chaque centimètre de vos courbes contre les miennes et vous m'empêchiez de respirer correctement pour m'en remettre.

Dans le noir, c'était intenable...

Je sentais votre souffle tout contre ma bouche, profond et haché par la peur d'être débusqué, seulement séparée de la vôtre par vos petits doigts. Et le mien, bien que chaotique, l'est devenue aussi, progressivement une fois libéré de votre prise, mais pour toute autre raison.

En reposant votre main sur mon épaule, vous n'avez fait que nous rapprocher davantage. Pardonnez-moi d'ailleurs d'avoir posé les miennes sur vos hanches. Il faut dire que l'espace réduit dans lequel nous nous trouvions ne me laissait d'autres choix...

...mon envie de le faire non plus.

Je l'avoue Miss toutes retenues s'effritaient tandis que votre poitrine appuyait contre la mienne, si fort, que j'aurais pu retranscrire l'image de vos seins à la perfection si j'avais eu une plume à ce moment. Je pourrais le faire, encore, maintenant, mais ma raison me dit qu'il vaut mieux que je me garde cette image seulement et uniquement en tête.

J'étais sur le point de la perdre Miss, la tête dans ce réduit à balais. Parce que le bruit des éclats de projectiles à l'extérieur mêlé à notre promiscuité nous faisait palpiter. Votre chemisier sous mes doigts n'endiguait en rien le brasier sous lui qu'il déchargeait sous mes mains. L'un contre l'autre, la fièvre nous terrassait et nos corps frissonnaient. Et bien qu'il m'était pourtant plus facile désormais d'inhaler, j'étais sur le point de ravir vos lèvres si proches et tentatrices pour vous voler votre air que vous m'insuffliez.

Il a fallu un cri , celui de Peeves pour nous sortir de cette transe sans nous libérer pour autant. Car même si je pensais qu'il en était impossible, nous nous tenions désormais bien plus proche encore.

Vous pendiez à mon cou, tétanisée par la peur de vous faire tartiner, votre nez à l'abri dans ce creux si sensible dans ma nuque, et vos doigts, comme des peignes, s'étaient perdu dans mes cheveux.

Moi Miss, je tentais de tenir le cap tandis que le nez plongé dans vos boucles, j'inhalais leur fragrance chaude des fleurs des champs tout en me faisant à la sensation de votre corps fondue au mien.

Ce dernier quémandait ardemment le vôtre et je me suis vu presque céder, voilà pourquoi mes bras croisés dans votre dos ne souhaitait plus vous lâcher. Mais j'ai lutté, oui lutté...contre l'envie de vous soulever et vous coller vicieusement contre mon désir.

Douce Hermione, il n'aurait suffi que d'un sort pour nous enlever ces guenilles trempées du cinquième péché capital... Mais si je l'avais fait, sachez que ce soir encore et pour le restant de ma vie, je m'en serais voulue.

Cette tension et mon manque de discernement, m'auraient amené à utiliser votre peur de Peeves pour vous soumettre à mes sévices. Je n'aurais jamais pu être doux, sûrement pas, même impossible alors que la tension était à son comble.

Hermione, comprenez là, que ma peur première et similaire à la vôtre ne fut plus rien comparée à celle qu'elle est devenue lorsque j'ai réalisé avec effroi ce que j'étais capable de vous faire dans ce placard crématoire.

Fort heureusement, comme sauvé par le gong, les chaînes du Baron Sanglant ont teinté juste devant.

Miss, pardonnez ma sauvagerie de vous avoir bousculé, mais vous l'aurez compris, il fallait que je me sauve au plus vite.

.SS

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