Lettre 19

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Jeudi 5 janvier 2006

    Hermione,

Vous venez d'entamer un jeu dangereux et intense, mais qui me laisse perplexe. C'est assez curieux, mais je crois être dans l'incapacité de déterminer si j'ai aimé ou non.

C'est perturbant, je ne sais plus que penser, je suis perdu.

En fait non, je suis presque sûr de ne pas avoir apprécié parce qu'une fois de plus, je me retrouve seul avec ma plume et ce billet à me lamenter.

Quelle grave erreur de m'avoir fait vivre cet instant de concurrence avec ce lourdaud. Vous ne saisissez pas comme cela ravive en moi une haine considérable.

Merlin, Hermione, c'était si... malsain.

Alors soit, je veux bien endosser le rôle de premier fautif. Il est vrai que malgré le fait que vous ayez officialisé votre couple hier, j'ai tout de même saisi l'occasion en m'installant à votre gauche pour cette réunion, et ce, même si votre crétin de compagnon tenait déjà votre droite.

Mais saisir ma main sous la table pour la poser sur votre cuisse était bien moins innocent.

Bon sang Hermione... je ne vous savais pas si vicieuse.

Entreprendre ce tripotage juste à ses côtés, m'a mis dans une position des plus délicates et pourtant... j'étais dans l'incapacité de vous échapper.

Mes doigts glissaient sur le nylon de votre bas, guidés par votre paume, et moi, je me sentais brûlé. Dans votre prise fébrile, j'ai encore le souvenir de l'absence d'hésitation sur le chemin que vous me faisiez prendre, vous sembliez déterminée à m'accueillir si loin.

Les blablas alentour n'étaient plus qu'un mélange incompréhensible de sons tandis que je tentais de rassembler un minimum de détermination pour m'enlever... et je crois que j'aurais pu me dégager Granger.

Seulement, et vous l'avez remarqué, je n'en ai pas eu l'envie.

Parce que, voyez-vous, ces curieux moments où nous partageons ces gestes indécents, nous sont si rarement accordés que j'ai cru bon d'en profiter sur le moment.

Ils rendent si réel ce que je libère sur ces billets depuis des jours, que je me pardonne finalement de m'être laissé faire.

Vous êtes mon plaisir coupable Miss...

... et vous l'avez très bien saisi.

Vous ne me regardiez même pas alors que moi, je cherchais à vous raisonner d'un coup d'œil appuyé. Vous aviez le regard résolument fixe devant vous, feintant la concentration sur ce qu'il se disait.

J'aurais pu vous féliciter dans votre performance, si seulement vous n'étiez pas en train de me battre dans mon propre domaine.

Le contrôle de soi.

Car oui, j'ai définitivement perdu pied lorsque vous m'avez fait largement dépasser l'ourlet de votre jupe et que j'ai buté sur l'attache de votre porte-jarretelles.

Hermione, si vous aviez, ne serait-ce, qu'une seconde tournée vos yeux vers moi à cet instant, vous auriez vue comme... Merlin... je n'ai plus qu'une envie depuis, vous baiser fort avec cet accessoire indécemment sexy qui étrangle vos hanches.

J'ai encore des images lubriques et rêveuses qui dansent devant mes yeux, pareil à tout à l'heure lorsque plus franchement ma main, guidé par la vôtre, découvrait réellement l'humidité de votre petite dentelle.

Souvenez-vous Miss, comme nos doigts mêlés fouillaient ensemble entre vos cuisses, s'effleuraient et poussaient votre ridicule string pour vous pénétrer avec.

N'entendiez-vous pas mes déglutitions tandis que j'enviais votre dessous qui buvait à ma place vos jus en abondance ?

Je me cisaille encore la lèvre rien que d'y repenser alors que je suis censé ne plus me faire d'idées...

Vous n'êtes pas et ne serait sûrement jamais à moi Granger.

La fatalité m'a frappé lorsque à l'étroit dans mon pantalon tandis que je vous visitais, votre crétin de compagnon a saisi votre autre main sur la table pour y entrelacer ses doigts grossiers.

Dire que j'allais vous susurrer cette invitation d'évasion...

Je n'ai rien dit, parce que je les observais tous, leurs regards attendrissants et figés sur votre démonstration enamourée. Quelle bande d'hypocrites et de cons finis... sauf peut-être Minerva, elle ne semblait pas aussi ravie que le reste.

Je commence d'ailleurs, sérieusement à penser que cette vieille mégère n'est pas aussi sénile que je le pensais.

Quoi qu'il en soit Miss, je n'avais plus qu'une seule envie à ce moment précis. Leur dévoiler comme la scène devant eux n'était que fourberies. Et même si votre joli minois reflétait une parfaite neutralité, là-dessous, vous ne pouviez pas mentir, en tout cas pas à moi alors que vous m'exposiez votre désir réciproque en dégoulinant sur mes doigts.

Je voulais effacer leurs tendres sourires Hermione, en avouant que ce n'était pas lui et sa main pudique qui vous avaient colorés les joues ainsi, mais bien la mienne glissée entre vos cuisses.

J'aurais pu même aller jusqu'à hurler comme mon désir à votre égard dépasse le convenable et comme le vôtre, pareillement. Pourquoi pas même continuer et livrer cette terrible vérité, celle d'être fou de vous, et faible, si bien, que je suis capable dorénavant d'accepter les restes.

...

Douce Hermione, j'ai gardé le silence évidemment, feintant l'indifférence, tout comme vous, pour l'unique raison qu'il n'y a que sur ces feuillets qu'il m'est véritablement possible de faire de telles déclarations.

Pour conclure, j'accepte de jouer à ce jeu que vous menez pour l'instant. Mais jamais je le ferais de gaieté de coeur, car s'il y a bien une chose que je ne supporte plus, c'est d'être le pion dans l'ombre.

Miss, attendez-vous à un coup de maître tôt ou tard...

.SS

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