Lettre 22

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Lundi 9 janvier 2006

Hermione,

Je n'imagine plus rien. Minerva complotait bien un, je ne sais quoi. Aussi fourbe que son prédécesseur elle a joué de ses ficelles jusqu'à ce que la grande nouvelle me parvienne.

Je ne suis pas certain encore qu'il faille que je la remercie, car bien que je sois dorénavant avisé des projets grotesques de votre compagnon, j'ai tout de même bien failli virer criminel.

Il n'y avait rien de prudent en m'obligeant à escorter votre crétin le jour de mon anniversaire dans sa quête d'une fleur rare au-delà du lac, si ce n'est de vouloir devenir complice d'un homicide que j'ai eu tout à loisir d'imaginer en chemin.

Le meurtre parfait et je n'en suis pas peu fier !

J'ai encore ce plan qui me trotte dans la tête et je me vois de nouveau lester son corps tendu par un maléfice du saucisson. Il aurait été conscient, mais rendus incapable de bouger, contraint de se laisser léviter au large. Il m'aurait vu sourire, un de ceux inquiétant qui l'aurait fait paniquer juste avant que je n'abaisse ma baguette et que sa masse, pétrifiée, ne soit avalée par l'eau glacée. Pour finir en beauté, il n'aurait même pas eu le temps de se noyer, le calamar l'aurait avalé juste avant qu'il ne cherche à respirer...

Mais rassurez-vous Miss, votre petit ami est bien rentré, sain et sauf, miraculeusement.Évidement ! Je tiens un minimum à la liberté qui m'a été étonnamment octroyé, même si la confiance ne l'a pas accompagnée. Et tant mieux, je ne vais pas m'en plaindre, je suis bien plus tranquille lorsqu'on me craint.

Lui, pas assez manifestement.

J'avais espoir qu'il garde le silence, vous savez celui que j'affectionne. Mais ce moulin à paroles n'a jamais cessé de me faire la causette jusqu'à cette fleur, qui franchement n'a que de rare sa beauté et sa longévité. Je ne voulais nullement savoir pour quelle raison farfelue il la lui fallait, j'obéissais à ma supérieure, point.

Puis je l'ai entendue me remercier, ce qui a par ailleurs curieusement attiré mon attention. Il a baragouiné tout un tas de mot semblant vouloir dire qu'il n'était pas à l'aise avec les promenades nocturnes dans ce coin, et qu'il ne s'y serait jamais risqué sans être accompagné.

Laissez-moi vous dire, Hermione, que votre empoté de compagnon fut d'une naïveté affligeante. J'étais sûrement le plus à craindre dans cet endroit.

Davantage lorsqu'il m'a enfin dévoilé la raison de cette quête absurde...

Miss ce plan machiavélique et meurtrier détaillé plus haut m'est venue lorsqu'il m'a signifié vouloir vous l'offrir. Une fleur au parfum subtil et aux mille et un pétale éternel, parfaite pour accompagner une bague pour des fiançailles a-t-il continué.

Je vous avoue que ma fureur a dépassé l'écœurement que j'ai habituellement pour ses niaiseries.

Non Miss, je n'exagère pas, s'aurait été considérable si seulement il y avait été seul, et encore, je doute fortement que ça aurait rattrapé le fait qu'il compte vous faire sa demande le jour de la Saint-Valentin.

C'est d'un pathétique...

Minerva a bien fait tout compte fait, au moins maintenant, j'ai ce temps précieux pour m'y préparer, bien que je doute être capable d'observer la scène qui nous sera jouée sans perdre toute austérité.

Néanmoins, je la maudis pour m'avoir gâché ma soirée que j'avais imaginée tout autre à vos côtés, ici, dans mes quartiers, à partager un verre pour mes quarante-six années. Finalement, j'y suis seul et me plains à l'écrit une fois n'est plus coutume. Cela dit, grâce à ses manœuvres, je suis au fait dorénavant... et j'ai toutes les cartes en main, même plus que vous Miss.

Moi qui pensais que dans ce jeu que nous avions entamé, vous étiez la plus redoutable...C'était sans compter sur ce joueur que j'avais bien trop négligé.

.SS

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