Je me réveille alors que le soleil est à peine levé et que la maison me semble encore endormie. Aujourd'hui, je dois retrouver mon amie Lara qui habite, elle aussi, en forêt avec sa mère. Elles ont été exilées ici, car son père a un jour décidé de divorcer. Si le divorce s'était passé à l'amiable, elles auraient pu rester en métropole, mais la mère de Lara, Mélinoé, a préféré se tourner en ridicule. Lara reste vague quant à ce que sa mère a fait, mais ça les a conduites ici. Cela, c'est passé il y a huit ans maintenant. Lara a elle aussi vingt-un ans et n'est pas mariée. Comme pour moi, c'est à cause de sa situation familiale que le Conseil est resté muet à ses lettres. Mais comparé à moi, Lara ne l'espère plus. Aujourd'hui elle désire partir d'ici avec sa mère et ne plus dépendre du Conseil.
Je me lève et part me laver en ayant pris soin de prendre mes vêtements au passage. Malgré notre localisation éloignée de tout, la maison est assez moderne. Nous avons accès à l'eau potable et l'électricité. Quand j'apprenais à connaître Lara, elle m'a raconté qu'elles n'avaient que l'eau potable et que parfois leur réserve s'épuisée, les obligeant à marcher jusqu'au puits. J'avais donc interrogé mon père qui m'avait répondu que selon les causes d'un exil, on a plus ou moins de privilèges. Je me doute aussi que l'origine sociale de l'exilé y joue pour beaucoup. Ou la santé mentale. Je dis cela car Mélinoé est plutôt instable comme personne. Par chance, elle n'est pas violente envers quiconque.
Une fois prête, je retourne dans ma chambre pour ma prière du matin. Ensuite, direction la cuisine pour préparer mon petit déjeuner!
J'y retrouve Ben debout sur une chaise en train d'essayer d'attraper des fruits qui sont posés en hauteur. Je me précipite vers lui par peur qu'il tombe. Cette petite tête blonde est bien trop maladroit pour ne pas chuter!
— Ben ! Ne bouge pas, je vais t'aider.
Arrivé à sa hauteur, je le prends dans mes bras pour le mettre en sûreté.
—Mais ze voulais le faire tout seul ! râle Ben en croisant ses petits bras.
— Tu es encore un peu petit pour te mettre debout sur une chaise, le réprimandé-je. Si c'est en hauteur, c'est pour une bonne raison.
Je me penche légèrement au-dessus de la table pour attraper deux bananes que j'épluche et donne à mon frère. Ce dernier ne les prend pas après tout, ce ne sont pas les bananes qui l'intéressaient. Je sors alors deux bols et une brique de lait et en verse dans les deux récipients avant de rajouter quelques céréales dans le mien.
— Némé ?
Je relève ma tête et regarde Ben, attendant sa question.
— Ze peut avoir un peu de chocolat dedans ? me demande-t-il en zozotant, comme ça arrive le matin et qu'il n'est pas encore bien réveillé.
— Je vais voir s'il y en a encore. Lui répondis-je en allant vers le placard.
En ouvrant la porte, je les repère sur la seconde étagère, un autre espace que Ben ne peut attraper seul. Je prends un sachet de chocolat moulu et en verse une petite quantité dans son bol. Je ne sais pas quand on pourra en acheter à nouveau, alors je préfère le faire plutôt que de le laisser tout faire tomber. Tout risquerait de finir dans son bol ou au sol.
Quand je me rassois, Ben a l'air heureux et bois rapidement son petit bol pour après s'attaquer à ses bananes. Je souris en le voyant faire le pitre pour manger les bananes qu'il ne voulait pas quelques instants plutôt..
Je débarrasse la table une fois que nous avons tous deux fini de déjeuner. Pendant que je fais la vaisselle, il pousse une chaise, qui grince sur le sol, vers le lavabo et se met debout pour regarder ce que je fais. Il reste tranquille, simplement à me regarder jusqu'à ce que je finisse ma tâche. Une fois fait, je prends Ben dans les bras. Je sors ensuite au jardin avec lui et le pose au même moment que j'attrape mon panier et mes outils pour arracher les légumes de la terre.
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Underblood TOME 1
FantasyDans notre monde, seuls les humains semblent vraiment libres. Les créatures surnaturelles, quant à elles, sont soumises au contrôle du Conseil. Il dicte tous les aspects de notre existence, de notre naissance à notre mort. Il décide même de nos mari...