La flèche et l'épée?

13 0 0
                                    

J'avance dans le jardin en tenant une ombrelle dans les mains. Calix m'accompagne aujourd'hui. Une nouvelle fois ai-je envie de dire. Depuis qu'il a su que je ne l'avais pas écouté lors de notre retour à cheval, il insiste pour me surveiller.

Je me suis demandée comment il avait découvert mon petit détour par le jardin mais, en observant le regard fuyant des deux frères, j'ai compris que cela venait d'eux. Pour autant, je ne voyais pas quand est-ce qu'ils avaient pu aller lui dire. Puis, je me suis souvenue que trois jours auparavant, j'avais confié une lettre pour mes sœurs à l'un d'eux. Il en a sûrement profité pour rapporter à son roi. À partir de ce moment-là, j'ai décidé de ne plus tenter de faire amie-ami avec eux. Cela parait stupide, parce qu'ils n'ont fait que leur devoir mais, je pensais qu'ils m'étaient un peu loyal. C'était peine perdue vraisemblablement.

— Tu ne veux pas rentrer te reposer ? me propose Calix.

— Non. Je veux profiter du soleil mais rentre toi si tu en as envie.

Je tente de tout faire pour qu'il me laisse seule. Je nous ai fait faire au moins trois fois le tour du jardin, dans l'espoir qu'il abandonne.

— Non, c'est bon.

L'homme à mes côtés serre la mâchoire en me donnant sa réponse. J'ai envie de rire face à sa réaction. Rien n'y personne ne l'oblige à me suivre et pourtant il le fait. Ce qu'il peut être têtu.

— Sincèrement Calix, je stoppe ma marche et le regarde dans les yeux, rentre t'occuper de tes affaires. Tu as beaucoup de travail qui t'attend.

— Comment peux-tu l'affirmer ?

— Tu es roi. Diriger un pays ne doit pas être une tâche facile.

— Je vais pas te donner tord enfin pas entièrement.

J'ouvre la bouche pour le questionner quand il me coupe l'herbe sous le pied.

— J'ai délégué mes tâches à Ansel pour la journée.

Je suis surprise par ce qu'il m'apprend. Je ne voyais pas Calix comme quelqu'un qui délègue son travail à une autre personne simplement pour me surveiller. Il n'est peut-être pas si indifférent que ça.

Je reprends ma marche et commence à discuter avec lui de manière légère, oubliant complètement la présence des deux gardes à quelques pas de nous.

— Je suis tombée sur des enfants l'autre jour.

— Je suis surpris que tu n'en ai pas vu avant. Les enfants viennent à la cour chaque week-end et parfois lors de certaines fêtes, je permet leur présence.

— C'est gentil pour les parents. Ils doivent apprécier de passer du temps ensemble.

— Tu aimais en passer avec tes parents, quand tu habitais encore dans ta forêt ? Il désigne un banc sur lequel nous nous asseyons tandis que F&G restent debout plus loin.

— Oui, surtout avec mon père.

Je souris en pensant à lui et aux moments qu'on a partagé ensemble. La phrase qui dit que les filles sont toujours plus proches de leur père est véridique pour nous. Pareil pour celle au sujet des garçons et de leur maman. Ben est un vrai fils à maman.

— Tu semble beaucoup aimer ta famille, souffle Calix.

— Autant que tu aimes ton frère et ta sœur.

Il lâche un rire avant de secouer la tête. Sa tête bascule en arrière et il croise les bras en scrutant le ciel bleu qui nous surplombe.

— Comment peux-tu affirmer ça ?

Underblood TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant