Le salon privé

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Je descends de Tornade avec l'aide de mon fiancé. Ce dernier me saisit par les hanches pour me déposer au sol. Je donne une dernière caresse à ma jument avant de la laisser partir avec le vampire palefrenier. Je suis légèrement déçu de ne pas pouvoir déharnacher moi-même ma monture à la robe claire.

Je suis d'autant plus déçu lorsque je vois mes deux gardes, Félicien et Grégoire, que Lara surnomme "F&G". Ils ont tous les deux la peau d'une couleur foncée ainsi que les cheveux rasés. Les différences notables entre ces deux hommes sont leur taille, Grégoire est plus grand que son frère et il possède une légère cicatrice sur sa joue gauche. Cette marque par du coin extérieur de son œil et descend jusqu'au coin de sa bouche.

— Ils vont te ramener à tes appartements, prononce la voix monotone de Calix. Tu dois être épuisé.

Je regarde les deux hommes s'avancer jusqu'à s'arrêter à un mètre de moi. Ils restent toujours à cette distance de moi. Je n'ai aucune envie de retourner m'enfermer dans ma chambre une nouvelle fois. Après une semaine, deux si l'on compte mon coma, à être cloîtré dans cette pièce, je n'ai qu'une envie: rester dehors. Je sais que Calix ne comprend pas ce besoin. Mais j'en ai besoin.

Il y a deux jours, je lui avais soumis ma demande pour quitter ma chambre. Le roi s'était montré intransigeant. Il ne voulait pas que sorte, sous prétexte que j'étais encore trop faible. Alors je l'admet, j'étais plus fatigué que je ne le suis aujourd'hui mais il aurait pu dire oui. Malheureusement ce qu'il n'a pas compris, c'est qu'une prison même luxueuse, reste une prison.

Je fais semblant d'accepter de rentrer le temps que Calix disparaîsse de ma vue et je tourne sur ma droite à la première occasion. Direction les jardins!

Je trouve un banc sous un arbre, m'évitant ainsi de souffrir de la chaleur. Je m'assois et essaye d'ignorer la présence de F&G en fermant les yeux. Le banc possède un dossier sur lequel je me laisse reposer. Je lâche un soupir de soulagement. J'ai été obligé de m'éloigner du château, m'enfonçant dans le jardin, pour trouver cet endroit isolé de tous. J'entend le bruit que produisent les feuilles lorsque le vent les fait se toucher et je ressens ce dernier lorsqu'il caresse mon visage. Il est chaud sans être étouffant, l'inverse de celui qui pouvait souffler dans la Forêt Obscure. Là-bas le moindre air soufflé était froid et semblait vouloir nous faire suffoquer, tant l'air glacial nous forçait à nous couvrir.

Ça me fait penser aux deux gardes qui m'accompagnent. Les deux hommes sont habillés avec des armures épaisses et gardent toujours leur casque sur la tête. Ces derniers ont dû être transformés deux cents ans après la création des vampires. Ils n'ont pas le gène qui leur permet de survivre face au soleil sans protection. Ils doivent souffrir lors des grandes périodes de chaleur. Comme beaucoup d'autres vampires bien sûr. Je suis triste pour eux en y pensant. Ils ne peuvent plus vivre leur vie en pleine journée à part, si comme ceux du château, ils se couvrent de la tête au pied. J'aimerai tant pouvoir les aider.

Soudain je reçois un ballon en pleine tête. Immédiatement les deux frères dégainent leurs épées en direction de l'origine de l'objet. Je me lève du banc en prenant la balle dans les mains et me tournant aussi en direction du jet. En face de moi se trouve un groupe de trois enfants, deux garçons et une fille. L'un des deux garçons donne l'impression qu'il a une dizaine d'années tandis que les deux autres paraissent un peu plus jeunes.

Les enfants ont l'air d'avoir peur de s'approcher et cela se comprend. Les armes pointer dans leur direction sont menaçantes.

— Félicien! Grégoire! Rangez vos épées vous voyez bien que ce sont des enfants! leur crié-je dessus.

— Nous ne savons pas s' ils ne se sont pas approchés à cause de l'odeur de votre sang.

— Le voile que je porte empêche l'attraction. Ils ne sont pas dangereux regardez-les!

Underblood TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant