Underblood TOME 1

Le bal

Une fois que Thalia nous a aidé, ce qui a pris facilement dix minutes tellement les robes sont lourdes, nous avons emprunté les escaliers. La salle de balle se trouve au rez-de-chaussée dans une des ailes que je n'ai pas encore vues. Il faut dire qu'à part le cabinet, la salle à manger et nos chambres, on n'a encore pas eu le temps de visiter le château.

Heureusement que les chaussures n'ont pas de gros talons, sinon je peux affirmer que je serais déjà tombé. Pas qu'ils soient glissants, mais ils sont un peu trop raides à mon goût.

Thalia marche toujours devant nous pour nous guider jusqu'à la bonne salle. Lorsqu'elle pousse les portes, je suis ébloui par la luminosité de la salle malgré le manque de soleil dehors. À l'image des autres pièces, seuls des chandeliers éclairent la pièce. En levant la tête, je remarque de nombreux lustres, dont un immense au centre du plafond. Au sol, de grandes tables, formant un « U » inversé, sont installées avec des chaises. En face de nous se tiennent deux chaises différentes des autres, des trônes. Inutile de poser la question quant à savoir où est ma place. Alors que je ne fais que regarder la décoration, la musique se coupe et tous les gens présents se tournent vers l'entrée. Thalia nous fait nous ranger sur le côté.

— Ne dit pas un mot, me souffle-t-elle avant de se mettre à ma droite.

Calixte fait son entrée et tourne instantanément sa tête dans ma direction. Comment savait-il que je serais là ? A-t-il demandé à Thalia de me positionner à l'entrée ? Cela ne m'étonnerait pas. Cet homme de pouvoir est du style à vouloir tout contrôler.

Il me tend alors sa main, que je saisis, avant d'avancer parmi les vampires. Tous sont vêtus de beaux habits et de belles parures. On nous laisse passer pour rejoindre nos sièges. Nos chaises étant tirées, je peux passer pour me maintenir debout, en attendant le signal de Calixte. Tandis que les invités se dirigent vers leur table, mon futur fiancé reste debout derrière ma chaise.

— Asseyez-vous, me dit-il, et alors que j'allais rétorquer que ce n'est pas ce qu'on m'a indiqué de faire, il ajoute, je sais, mais je vous le demande.

Je décide d'écouter ce qu'il me dit et m'assois tandis qu'il pousse ma chaise en avant, me rapprochant de la table. Ensuite, c'est à lui de s'asseoir et d'inviter le reste des gens présents à le faire pour commencer le dîner.

Tandis qu'à ma droite Lara commence à manger, je constate que du côté de Calixte, aucun mouvement n'a lieu. Il reste statique, regardant droit devant lui. Je me permets alors, discrètement, de chercher sur quoi ses yeux se posent. Je scrute ensuite la salle, mais ne vois rien. Sentant un regard, le sien sur moi, je me mets à fixer un tableau à l'autre bout de la salle.

— Je trouve aussi ce tableau nu magnifique, me chuchote-t-il.

— Quoi ? je le regarde avant de revenir sur le tableau.

Surprise qu'il se révèle être ce qu'il vient de dire, je ferme les yeux. Un léger rire se fait entendre. Il rit de moi. J'ouvre à nouveau les yeux pour croiser son regard. Des iris azur, presque translucides, bien loin du rouge sanguin que je pensais voir.

— Je savais que vous me regardiez. Ma chère, vous devez vous contrôler et ne pas vous ridiculiser si facilement. Qui sait ce que votre regard pourrait trouver, cela pourrait être embarrassant pour vous et pour moi. Je n'attends pas de ma future fiancée qu'elle pose les yeux sur n'importe quel corps nu.

Trop honteuse pour répondre, j'attrape ma fourchette et m'empresse de remplir ma bouche de nourriture.

Il se détourne de moi pour parler avec sa sœur, qui est à sa gauche. Cette dernière lui donne un coup sous la table, je le sais, car il a un léger sursaut et peste contre elle.