Chapitre 20

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Stella



Le vent se faufile à travers mes cheveux tandis que j'observe le paysage depuis le porte bagage.

Le soleil commence tout doucement à se coucher, laissant ses rayons se cacher derrière quelques nuages.

—  Je dois te déposer où ?

—  Chez Valentin.

Mon grand frère a réussit à emménager à une vitesse folle. L'appartement est encore remplit de cartons mais je me sens déjà chez moi. Il faut d'ailleurs que je range un peu en rentrant car Valentin n'aura jamais le courage de le faire.

—  Stella je ne sais pas où habite Valentin.

—  Derrière la boulangerie.

Il acquisse et continue de pédaler en rythme.

—  Je peux te poser une question ?

—  Vas-y.

—  Ça va mieux niveau famille ?

Je pensais qu'il allait me poser une de ses questions à la con, je n'étais pas préparée à répondre à ça. L'ambiance devient beaucoup plus sérieuse d'un coup.

—  Euh ouais...

—  La vérité Stella.

La vérité c'est que je voudrais partir loin et tout recommencer de zéro. Partir à l'étranger sans que ma mère vienne bouleverser ma vie, qu'elle me lâche, qu'elle me laisse grandir. Avec elle j'ai l'impression d'être enfermée, emprisonnée, je me sens à l'étroit avec elle. J'aime ma mère mais il y a des moments où j'aimerais que ça ne soit pas le cas...

—  Je sais pas trop. C'est compliqué.

—  Développe.

Cassien je veux pas t'emmerder avec mes problèmes, tu en as suffisamment, avoué-je froidement sans le vouloir.

Je ne veux pas contrarier Cas avec mes problèmes. Les siens sont suffisamment importants pour y rajouter les miens.

—  En tant que meilleur ami, tu ne m'emmerde pas du tout. À part quand tu me prends mes oreo.

—  Au passage j'attends toujours que tu me rembourses hein.

Je sais très bien qu'il ne me rembourseras pas. Mais pour toutes les fois où je squatte chez lui et mange à ma guise, je refuserais.

—  Chut, bon aller j'attends que tu développes.

Je pose ma tête contre son dos et passe mes bras autour de sa taille. Je réfléchis, comment faire pour lui expliquer le plus facilement possible ?

—  Je vis avec Val depuis quelques jours maintenant, j'ai pas vu ma mère depuis ça me soulage énormément. Comme si on m'avait enlever un poids. Mais je me sens quand même coupable d'une certaine manière. Valentin bosse comme un malade pour payer le loyer et pour que je reste avec lui. Et du côté de mon père, je n'ai pas de nouvelle, apparemment il aurait arrêter l'alcool.

—  C'est pas ouf tout ça, fait remarquer Cassien.

Oui la situation est loin d'être facile pour quelqu'un de dix-sept ans...

—  Ça tu peux le dire. De toute façon dès que j'ai dix huit ans je me casse à l'autre bout du monde. Je pars bronzer à Pouta Cana ! déclaré-je en souriant contre son dos.

Nos âmes distantesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant