Coeur Framboise

Chapitre 3 : Au revoir Paris 💔

Je descends l'escalier et me dirige directement vers la voiture, sans prendre la peine de regarder mon père. J'ai décidé de ne plus lui parler, ni à lui, ni à ma sœur. C'est vrai, ça va être dur, mais je peux y arriver. Dans la Volkswagen de mon père, il y a une affreuse odeur qui me dégoûte. Peut-être que j'aurai du respirer avant de me jeter dedans... Tant pis, c'est fait. Je tourne mon visage vers l'extérieur et j'aperçois mon père, chargé de valises pleines à craquer, suivi de ma sœur, qui arrive vers la voiture. Mon père ouvre le coffre et y met les bagages, avant de me crier :

- Pas trop fatiguée ? C'était pas trop lourd à porter ?

Je déteste cet humour. Je ne lui réponds pas.

- Tu peux répondre tu sais !

J'aimerai lui crier que je le déteste et que je fais ce que je veux, mais je me retiens. Lana m'observe. Elle a compris que je ne répondrai à aucune question de mon père. Mais elle n'est pas mieux que lui. Ma jumelle s'engouffre dans la voiture et referme la portière.

- Maintenant que papa ne nous entends pas, pourrais-tu me dire pourquoi tu lui fais la tête ?

Je lui indiquai que non de la tête.

- Tu ne veux pas me parler non plus... Tu sais que j'ai envie de te gifler et que si tu ne me parles pas, il y a de fortes probabilités que cela arrive ?

Je hochai la tête. J'avais bien compris. Et puis, Lana est tout sauf patiente. J'allais me faire taper, et pas qu'un peu, mais pas grave, tant que je ne lui répondais pas.

- Parle Cassandre ! Je veux pas te taper me tu fais tellement chi...pardon.

Je souris. Ma sœur et les gros mots. Papa déteste quand l'une de nous deux en dit un et malheureusement pour lui, Lana en disait très souvent.

Papa entra dans la voiture.

- Lana, décolle toi de ta sœur un peu. Et toi Cassandre, tu aurai pu mieux t'habiller et souris aux gens, c'est la dernière fois que les vois.

Je lui tirai la langue. Qu'est-ce qui lui prend de critiquer ma tenue alors qu'il ne sait même pas s'habiller en règle générale ? Et je souris. Ça, je pouvais le faire. Pas pour mon père, mais pour les habitants de cette ville que je quittai. Dans la foule de gens qui assistait à notre départ, j'aperçus Nancy. Ma meilleure amie. Elle pleurait et sa mère la serrait fort contre elle. Comme j'aurai aimé sortir de cette voiture pour la consoler ! La colère monta en moi comme une fusée. Lana l'aperçut.

- S'il te plaît Cassandre, ne fais pas ça !

Elle avait compris. Mais je ne pouvais pas laisser mon père faire du mal à ma meilleure amie.

- Cassandre ! Nancy t'enverra une carte postale ou quelque chose comme ça mais ne fais pas de bêtises...

Elle me suppliait. Nancy ne m'enverrait rien. Elle n'avait pas l'argent pour se payer un timbre ou une carte postale, et encore moins un portable pour m'envoyer des messages.

- Papa ! Arrête cette voiture tout de suite ! lui criai-je méchamment.

- Mais enfin Cassandre, qu'est-ce qui te prends ?

- Je dois parler à Nancy !

- La gamine SDF ? Elle ne fais qu'empiéter sur ta vie Cassandre. Laisse la.

La voiture ne s'arrêtait pas.

- Maman n'aurait jamais dit ça ! m'insurgeai-je.

- Ta mère ? Elle est au fond de son lit en train de se demander si elle vivra demain alors pour l'instant, elle se fou bien de Nancy !

- Papa arrête ! cria Lana. Tu lui fais mal !

- Et alors ? Ma fille ne comprends rien à la vie. Il faut qu'elle comprenne que sa mère va mourir, que sa meilleure amie ne sert à rien et qu'elle va déménager dans une magnifique ville riche avec des gens riches !

Je me mis à pleurer. La voiture quitta la ville pour l'autoroute, laissant maman, Nancy, ma vie d'avant derrière moi.