💔Brisée...💔

96 32 29
                                    

- Non ! Je ne veux rien entendre de ta part ! Tu n'es plus mon père. Plus jamais.

Je tourne les talons et quitte la pièce. Ma tante m'attend à l'extérieur, le visage inquiet. Je monte dans sa voiture sans un mot. Elle démarre, et je regarde par la fenêtre, les larmes aux yeux. Ma mère, mes harceleurs, cette nouvelle réalité qui s'impose à moi... Tout est bouleversé.

Mais au fond de moi, une lueur d'espoir brille. Peut-être que cette épreuve nous permettra de reconstruire notre vie, loin des mensonges et de la violence . Et peut être que je ne me ferai plus harceler. Je serre le bout de papier avec le numéro de Ryan dans ma main. Je ne sais pas encore si j'appellerai, mais pour l'instant, je me concentre sur ma mère.

*****************

Je me pose sur le premier banc qui apparait dans mon champ de vision. Je m'apprête alors a sortir mon roman quand Cécile se poste devant moi :

- Va t'en ils arrivent ! me chuchote t-elle.

- Ah, maintenant tu veux m'aider ?

- Commence pas ! Allez dépêche toi ! me supplie t-elle.

- Pourquoi je devrais te croire ? lui demandais-je suspiceuse.

- Je sais que tu ne me pardonneras pas. Mais, va t-en !

J'acquiesce et m'en vais en lui lançant un dernier regard. Mes harceleurs débarquent vers Cécile et lui demande ou je suis passée. Lorsqu'ils me remarquent ils crient mon nom et s'exclament :

- T'es qu'une psychopathe, comme ton père. Et ils me font tous un doigt d'honneur et s'en vont.

Je sors du collège a l'entente de la sonnerie et envoie un message a ma tante :

Salut tata ! Notre prof d'histoire n'est pas là, je vais rester au parc. Je rentrerai après.

Bien sur ma chérie. S'il t'arrive quelque chose, appelle moi immédiatement, c'est compris ?

Oui, t'inquiète ! A toute.

Bisous !

Je marche et arrive rapidement a un banc sous un cerisier. Je prends une cerise et l'avale. Mmh, c'est bon ! Je m'installe sur ce banc et sort mon roman, pour plus de tranquillité je mets mon sac à côté de moi. Je suis plongée dans mon roman, savourant chaque mot comme une cerise sucrée, quand une ombre s'étend sur la page. Je lève les yeux et là, devant moi, se tient Rayan. Il a l'air aussi surpris que moi.

- Salut, dit-il d'une voix hésitante. Je... je ne savais pas que tu serais ici.

Je reste muette, le regard fixé sur le roman d'amour dans ma main. C'est le moment de vérité, de décider si je veux laisser entrer quelqu'un dans ma vie bouleversée.

-Tu vas bien ? me demande t-il.

-Oui, j'aimerais m'excuser, finis-je par dire. Pour l'autre jour à l'hôpital, je n'étais pas...

Il m'interrompt d'une voix ferme.

- Tu n'as pas à t'excuser. 

Il s'assoit à côté de moi, respectant la distance que mon sac établit entre nous.

- Je sais que tu traverses des moments difficiles, dit-il doucement. Et je ne prétends pas tout comprendre. Mais si tu as besoin de parler... ou de silence, je suis là.

Je sens les larmes monter à nouveau, mais cette fois, ce n'est pas de tristesse. C'est la reconnaissance d'une main tendue dans un moment où je me sens si seule.

- Merci, murmure-je.

Nous restons assis en silence, deux âmes égarées sous un cerisier en fleurs, partageant le poids de nos mondes sans un mot. Et pour la première fois depuis longtemps, je sens que tout pourrait peut-être s'arranger.

ALONE (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant