CHAPITRE 2 : Restaurant

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Je me préparais pour rejoindre Ivanov au restaurant. J’avais envoyé des messages à Maya pour m’excuser pour la façon dont je lui avais parlé mais elle ne m’avait pas répondue.

Je m’en voulais de lui avoir criée dessus, j’étais juste tellement énervée à l’idée qu’elle le revoit. Lorsqu’il l’avait abandonné, j’avais eu l’impression qu’elle allait mourir d’amour pour lui.

Comment pouvait-on abandonner celle qu’on prétendait aimer ? Je me posais sans cesse la question. Pourquoi est-ce qu’ils faisaient les morts tout d’un coup ?

Je soupirais, rangeant des dossiers dans mon bureau avant de me lever et de zieuter l’horloge. Il était bientôt dix-huit heures et comme promis, un chauffeur vint me chercher pour me conduire jusqu’au restaurant.

Je n’y avais jamais mangé mais Ivanov répétait sans arrêt que la nourriture était excellente.

Encore heureux, c’est un restau cinq étoiles.

La voiture s’arrêta sur un parking privé et le chauffeur vint m’ouvrir. Je sortis et le froid hivernal me fit frissonner. Je ne portais qu’un pull noir léger fce qui ne me procurait pas beaucoup de chaleur.

Je m’empressais d’entrer dans le restaurant et l’odeur de la nourriture me fit saliver. J’analysais l’entrée, tout était brillant et luxueux. Du sol en marbre blanc au grand lustre qui était suspendu au plafond.

Un membre du personnel s’arrêta devant moi et je lui expliquais que j’avais une table avec un certain monsieur Ivanov Andreev. Il me conduit à l’étage, devant une porte noire avant de l’ouvrir.

C’était un box privé. Ivanov se leva pour me serrer dans ses bras lorsqu’il me vit.

—    Comment s’est passé ta journée ? me questionna-t-il en me servant un verre d’eau.

Ce que j’appréciais avec lui, c’est qu’il retenait tous les détails. Un jour, je lui avais dit que je détestais l’alcool, depuis à chaque fois qu’on va quelque part, il me prend sans cesse des boissons soft. Ça peut paraitre niait mais cela me touchait beaucoup. Il m’écoutait.

 Il était un peu le père que je n’ai jamais eu et que j’aurais rêvée d’avoir. Peut-être que je n’en serais pas là aujourd’hui.

Il me tendit la carte alors que je buvais une gorgé.

—    Très bien, répondis-je en balayant des yeux les menus. Et toi ?

—    La routine, ricana-t-il. Tu n’as pas froid ?

Je secouais la tête même si c’était le cas. Le connaissant, il allait encore m’emmitoufler dans sa veste tout en me faisant un câlin. Je ne tenais pas à mourir de chaud.

—    Comment vont les affaires ? me questionna-t-il.

—    Eh bien, il y a toujours des idiots qui s’endettent dans ton casino alors je suppose que tout roule. D’ailleurs, j’ai remarqué que quelque personne ne payait pas depuis plusieurs mois leurs dettes. Est-ce que tu m’autorises à envoyer quelqu’un pour leur faire peur ?

Il réfléchit un moment mais fini par esquiver la question.

—    Qu’est-ce que tu as choisie ?

—    Je pense que je vais prendre une salade Caesar.

—    C’est tout ?

J’hochais la tête.

—    Je n’ai pas spécialement faim, répondis-je simplement.

Il fronça les sourcils mais ne dit rien. Il devait certainement voir à ma tête que quelque chose clochait mais je n’avais pas envie de remettre sur le tapis ma dispute avec ma meilleure amie, surtout que c’était parti de rien.

—    Est-ce que tu veux parler de quelque chose ?

Je secouais la tête, le ventre noué. Elle ne m’avait toujours pas répondue et c’était peut-être bête mais je m’inquiétais pour elle.

Quelqu’un toqua à la porte et entra une fois qu’Ivanov lui avait dit le feu vert. Le serveur prit notre commande avant de repartir à la vitesse de la lumière. J’aimais beaucoup ce restaurant, il était chic et agréable.

On toqua à nouveau à la porte et cette fois-ci, un autre serveur arriva muni d’un chariot. Je ne lui prêtais aucunes attentions jusqu’à ce que nos regards se croisent et que je reconnaisse le bleu de ses yeux.

C’est définitif, je ne mangerais pas ma salade, je n’ai plus faim du tout.

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