CHAPITRE 18 : Soirée film

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Kandinsky Zabolotny

—    J’ai tellement chaud, haleta Alexander.

Je poussais les portes de la salle de musculation dans laquelle nous nous étions inscrits depuis un moment pour penser à autre chose que nos addictions.

Il fallait ce le dire, les efforts payaient toujours. Nous avions transformé nos addictions en force et notre graisse en muscle.

Le froid souffla contre nous, nous faisant grelotter. Nous étions trempés de sueur, mélangé au froid qui nous faisait claquer des dents, nous avions couru pour rentrer avant de tomber malade.

—    Le dernier arrivé à l’appart est une goutte de pipi ! s’écria Alexander avant de sprinter.

Il me dépasse, manquant de chuter en glissant sur du verglas. J’explosais de rire alors qu’il continuait à courir.

Finalement, ce fut lui la goutte de pipi. Comme j’étais arrivé en premier, c’était moi qui avais eu accès à la douche.

—    C’est parce que tu as de grande jambe, rechigna-t-il alors que je sortais de la salle de bain.

—    Ne sois pas si mauvais joueur, gloussais-je.

Je me dirigeais dans ma chambre, sortant de sous mon lit une petite boite contenant deux bouts de papier qui m’avaient coutés un bras. J’avais économisé pendant des semaines, enchainant des petits jobs par-ci, par-là pour obtenir assez d’argent afin d’acheter un cadeau pour Mira.

Pour ses vingt-six ans.

Demain après le travail, je comptais bien faire un détour pour lui donner.

—    Qu’est-ce que tu fous ?

Alexander entra dans la pièce torse nu, une serviette autour de la taille.

—    Tu as cru que j’étais Maya ? Va t’habiller !

Il rit à gorge déployé tandis que je rangeais la boite.

—    Ramène-toi dans le salon, m’ordonna-t-il avant de quitter ma chambre.

Aujourd’hui nous étions vendredi, et comme chaque vendredi, nous nous faisions une soirée film. Ce soir, le thème c’était l’horreur, les thrillers. Je n’étais pas vraiment friant de ces films, sachant très bien qu’après je n’allais pas fermer l’œil de la nuit. Heureusement, Alexander m’acceptait dans son lit.

—    Qu’est-ce que Mira dira quand elle apprendra que tu te chies dessus après avoir vu un film d’horreur ? me questionna-t-il en enfilant un pull.

—    Elle ne le sera jamais.

Il s’installa à côté de moi mais avant de lancer le film, il se tourna vers moi.

—    Qu’est-ce que tu planques sous ton lit ?

—    Une boite.

—    Une boite de quoi ?

Depuis qu’Alexander était revenu de son périple à je-ne-sais-où, il était devenu étrangement plus protecteur. J’espérais qu’il ne le soit pas autant avec Maya, la connaissant, elle étoufferait.

—    Une boite contenant quelque chose de chère.

Il acquiesça, appuyant pour lancer le film avant de mettre sur pause.

—    Qu’est-ce que c’est exactement ?

Je fronçais les sourcils, me sentant soudainement oppressé par toutes ses questions. D’un côté, ça me blessé. Il n’avait pas confiance en moi ? Pourquoi s’inquiétait-il autant ? Car il l’était, je pouvais voir ses traits déformés par la peur et l’incertitude.

—    Quelque chose pour celle que j’aime parce que c’est demain son anniversaire. Pourquoi est-ce que tu me poses toutes ces questions ? Tu as peur de quoi, au juste ?

Il secoua la tête, se concentrant à nouveau sur la télé. Je passais le restant du film me questionner sur ses questions et ses craintes. Pourquoi était-il parti il y huit ans ? Est-ce que ses peurs étaient liées à ça ?

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