CHAPITRE 6 : Excitante rencontre

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Mira Pacheco

—    Tu as vue ça ? s’exclama Maya. Lui qui avait toujours dit qu’il ne sortirait jamais avec elle !

Je tentais de ne pas y penser mais ma meilleure amie ne cessait de parler de la relation Kandinsky x Marylou.

—    Ça ne m’étonne pas venant de lui, il dit toujours des choses qu’il ne peut pas tenir.

Sacha et Alexander nous rejoint quelques minutes plus tard. Nous quittions ensemble la soirée à une heure tardive. De ce que j’avais compris, Kandinsky était parti tôt avec Marylou.

—    Bonsoir Mira, me salua Alexander.

Je dus faire une drôle de tête car Maya pouffa. Alexander avait radicalement changé. Il avait des cheveux blonds beaucoup plus foncé que dans le temps, ses yeux s’étaient assombris eux aussi pour une raison qui m’échappait et son teint paraissait plus pâle.

Il avait également grandi, sans doute dans les uns mètre quatre-vingts. Il me sourit et je tentais de lui rendre son sourire mais quelque chose m’en empêchait.

La rancune.

Il avait fait tellement souffrir ma meilleure que je souhaitais qu’il disparaisse tout autant que Kandinsky.

Néanmoins, je me forçais à le saluer poliment, mettant une certaine distance entre nous. Je ne le voyais plus comme un petit copain charmant, prêt à tout pour Maya. Je le voyais comme les autres.

—    Je pense que je vais rentrer, m’informa Sacha.

—    D’accord, fait attention. Et merci d’avoir joué le jeu.

Il me sourit de toutes ses dents et Maya avait raison, c’était tout à fait mon style.

Je le regardais s’éloigner de nous en soupirant. Je pensais rendre jaloux Kandinsky en venant ici mais je ressortais de cette salle avec la tête encore plus embrouillée. J’aurais dû m’écouter au lieu de suivre bêtement Maya dans ses plans foireux.

—    On devrait rentrer aussi, dit Maya en fixant Alex. Je commence à fatiguer.

Il acquiesça, déposant un baiser sur sa joue. Ce geste me provoqua des frissons. Quand est-ce que j’étais devenue si distante avec l’amour ?

—    Ouais, tu devrais rentrer chez toi et te reposer. Seule, rajoutais-je en fixant le blond.

Il ne dit rien, se content de baisser les yeux vers le sol. Maya me fusilla du regard et je compris que j’en avais trop dit. Je tournais les talons et partis en direction de ma voiture.

J’aurais pu simplement rentrer chez moi, me doucher et me glisser dans mes draps mais je n’avais pas envie de me retrouver seule.

Assisse au comptoir d’un bar où je m’étais arrêtée sur le chemin, je scrutais les bulles qui explosaient à la surface dans mon verre de Coca.  

Qu’est-ce qui était en train de se passer ? Pourquoi revenaient-ils tous d’un coup ?

Je bus mon verre d’une traite avant de payer et de partir. Je sortis du bar et l’air frais me fouetta le visage, me ramenant à la réalité. Tout en me dirigeant vers ma voiture, je consultais mon téléphone pour vérifier si je n’avais manquée aucuns messages ou appels.

Trop concentrée sur mon mobile, je ne vis pas la personne devant moi et la percutais. Mon téléphone tomba et je m’empressais de le ramasser.

—    Je suis vraiment désolée, m’excusais-je en relevant la tête.

Mon cœur rata un battement en croisant un regard aussi bleuté que l’océan. Il semblait aussi stupéfait que moi car pendant les deux prochaines minutes, nous ne disions rien.

C’était comme si le temps s’était arrêter, et je me retrouvais soudainement dans cette chapelle, le jour où il était revenu après deux ans d’absences.

Là aussi, il m’avait quitté comme de la merde.

—    Bonsoir Mira, articula-t-il.

Sa voix rauque me coupa le souffle. Depuis quand avait-il autant changé ? Depuis quand est-ce que je ne l’avais plus vu ? Depuis quand est-ce que je ne lui avais pas parlé ?

Depuis mon anniversaire, comme si cela ne suffisait pas que ma mère soit décédé à cette date-là, il avait fallu qu’il la pourrisse encore plus en m’abandonnant.

Je détestais ce jour plus que tout.

—    Ne me parle pas.

Je le contournais pour atteindre ma voiture mais il m’attrapa par le poignet, m’attirant vers lui sans pour autant me prendre dans ses bras.

—    Ne fait pas l’enfant, кошка, on est capable de discuter.

L’entendre prononcer ce surnom avec une voix si masculine me provoqua des picotements dans tout mon bas ventre. Depuis quand est-ce qu’il était aussi attirant ?

—    Ne m’appelle pas comme ça, crachais-je.

Refouler ce que je ressentais, c’était une de mes qualités. J’avais appris à le faire peu de temps après m’être faite larguer comme une chaussette sale.

—    Laisse-moi te parler, s’il te plait.

Je me rendis compte que j’étais encore sous son emprise alors d’un geste brusque, je me libérais, reculant d’un pas pour créer de l’espace. Pourtant, j’avais l’impression que ce n’était pas assez mais en même temps, je voulais me coller à lui, ne jamais le lâcher.

Alors, sans vraiment en comprendre le sens, je le saisis par le col de sa veste, l’attirant à moi pour venir chuchoter contre ses lèvres :

—    Tu auras le droit de me parler le jour où tu auras payé toutes tes dettes.

Il déglutit, le regard brulant. Avant qu’il ne cède à ses pulsions d’homme, je le repoussais violemment, m’engouffrant dans ma voiture avant de démarrer.

Ma tête était en bordel à cause de lui et mon entrejambe était en feu à cause de lui. Je me mordis la lèvre pour m’empêcher de faire demi-tour et l’entrainer avec moi dans l’hôtel le plus proche.

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