CHAPITRE 17 : Souvenirs douloureux

65 2 6
                                    

Après avoir enfilée un pyjama, je me glissais dans mes draps, fixant le plafond d’un air pensive.

Il était parti depuis peu et je me demandais déjà ce qu’il était en train de faire. Est-ce qu’il se procurait du plaisir tout seul ou avec quelqu’un d’autre ? Cette idée me dérangée mais je préférais rester dans le déni et soupirais.

Mon regard se tourna vers ma table de chevet où trônait une peluche de pieuvre. Je me pinçais les lèvres, le cœur battant au rythme de mes souvenirs passés.

—    Moi aussi j’ai un cadeau pour toi.

Il me montra ce qu’il cachait derrière lui. Une peluche pieuvre apparu devant moi. Elle avait de grands yeux brillants rose pale. Je fus touchée par son acte. Il me la tendit et je la saisis.

Son pelage rose était tout doux. Je m’amusais à la caresser, profitant de sa douceur.

—    Merci, peinais-je à articuler.

Elle était, certes délavée, mais restée en très bon état malgré le temps qui était passé. Je me demandais s’il avait aussi gardé mes cadeaux ? Je n’avais pas eu la force de jeter les siens, encore attachée à eux car ils me rappelaient ma jeunesse et mon insouciance.

Je devrais dormir.

Sauf que je n’avais pas réussi à fermer l’œil de la nuit. Le lendemain, Sacha eut presque de la peine en voyant ma mine de zombie.  

—    Tu n’as pas dormi toi, ça se voit, dit-il en déposant mon cappuccino sur mon bureau.

Je tenais ma tête dans la paume de ma main, les paupières lourdes. La liste redondante des personnes qui me devaient de l’argent fut le coup de grâce qui m’amena dans les bras de Morphée.

Je me détachais de lui, serrant cette fois ci la pieuvre contre moi. Je pris Kandinsky par la main et l’entrainais dans la foule. Agathe avait mis de la musique, L-O-V-E de Nat King Cole.

Ensemble, on se mit à danser, tous les deux portés par la musique. Dehors, la neige tombée, rendant ce moment encore plus magique. Pour la première fois de ma vie, je vivais un vrai Noël. 

Kandinsky me fit tourbillonner avant de me reprendre par les mains. Je souriais jusqu’aux oreilles.

—    Tu es jolie, кошка, me dit-il en me refaisant tourbillonner.

J’ouvris lentement les yeux, réveillée par des papouilles dans mes cheveux. Je m’étais endormie, face la première sur mon bureau. Lorsque je rouvris les yeux, un vide que je n’avais plus ressenti depuis longtemps m’accueillit.

—    Maya ? constatais-je en me frottant les yeux.

—    Tu es devenue une vraie marmotte, gloussa-t-elle doucement.

Elle me laissa le temps de me réveiller, me sortant de ce rêve douloureux.

—    Qu’est-ce qui t’amène ici ?

Elle fronça les sourcils, comme si cela paraissait évident avant de prendre un air beaucoup plus impassible, croisant les bras devant sa poitrine.

—    Non, rien.

Et elle repartie. Je me pinçais pour savoir si je n’étais pas encore en train de rêver et la douleur lorsque je me pinçais le bras me confirma que, non, je ne rêvais pas.

Pourquoi est-ce qu’elle était bizarre comme ça ?

Je soupirais, me mettant au travail.

AVEC TOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant