CHAPITRE 10 : Enjeux risqués

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Je ressortis des toilettes avant que Maya ne me lâche pour rejoindre Alexander dehors. Nous étions donc seuls, Kandinsky et moi.

J’inspirais profondément, regardant le plafond pour éviter de croiser son regard. J’étais mal à l’aise mais j’avais aussi peur. Peur de ce que je pourrais dire ou faire lorsque nous étions seuls.

Je détestais être comme ça, j’avais l’impression que c’était lui qui menait le jeu. Je voulais le mener par le bout du nez moi aussi, pourquoi étais-je si stupide de le laisser faire ?

Il se racla la gorge, attirant mon attention et je finis par baisser les yeux pour les ancrer dans les siens.

—    Comment tu vas ? demanda-t-il en se grattant la nuque.

Il était gêné ! Gêné par quoi ? Par qui ? J’esquissais un sourire en le voyant si vulnérable. Finalement, c’était peut-être moi qui dictée la loi.

—    Je t’ai déjà dit de ne pas m’adresser la parole, le réprimandais-je.

Il hocha la tête, baissant les yeux et le voir ainsi me procura une satisfaction énorme. Il s’en voulait et je voulais le faire encore plus culpabiliser.

—    Alexander est parti fumer ? demandais-je en fixant la fenêtre.

—    Non, juste prendre l’air. Il a arrêté de fumer.

J’arquais un sourcil, il avait finalement cédé à la demande de Maya. En même temps, elle l’embêtait avec ça depuis l’orphelinat.

—    Au moins un qui a décidé de régler ses problèmes, dis-je en le fixant.

Il se pinça les lèvres avant de sourire.

—    Je croyais que tu ne voulais plus m’adresser la parole.

Je le foudroyais du regard et son sourire disparu. C’est moi qui dicte les règles ici, je fais ce que je veux. Et je comptais bien lui faire savoir.

Je tendis la jambe pour atteindre son sexe avant de l’écraser violemment.

—    Qu’on soit bien clair, c’est moi qui fixe les règles. Si je te dis de sauter, tu sautes.

J’appuyais encore plus en le voyant se crisper sur place à cause de la douleur. Maya et Alexander revint et j’enlevais mon pied. Il prit une grande bouffée d’air avant de laisser son meilleur ami s’assoir.

—    Kandinsky m’a dit que tu avais arrêté de fumer, dis-je alors qu’Alex buvait une gorgée. C’est bien.

—    Oui, Maya a tellement insisté…Mais tu savais que Kandinsky a aussi arrêter de jouer ?

Il pouffa, certainement à cause de la grimace que j’affichais. Il avait arrêté de jouer ? C’était très bien pour lui, il allait enfin pouvoir rembourser ses dettes.

—    Moi, je crois en vous, les gars, les encouragea Maya.

Je levais les yeux au ciel, riant sans joie.

—    Tu crois vraiment qu’ils vont réussir ? Ils vont craquer au bout d’un mois.

Maya me lança un regard aussi tranchant que des lames de couteau mais se tut, préférant changer de sujet.

L’ambiance ce soir était électrique. Entre Kandinsky et moi et maintenant Maya, j’avais l’impression que j’étais la seule à y voir clair.

Le repas se termina en une discussion joviale entre eux trois. Je préférais rester en retraite pour éviter de créer une baston générale.

—    Mira et moi on va payer, dit Maya en me poussant pour que je me lève.

Elle m’emmena à l’écart, perdant son sourire.

—    Tu es sérieuse ? Un mois ? Tu n’as vraiment pas été sympa pour le coup.

—    Maya, je suis réaliste. Ils n’ont aucune volonté.

Elle leva les yeux au ciel, se mordillant la lèvre.

—    On pari ?

J’écarquillais les yeux, surprise que Maya, la fille la plus douce que je connaisse, me propose de parier.

—    C’est quoi les enjeux ?

—    Si Kandinsky tient un mois sans jouer, tu devras lui accorder une seconde chance.

Elle me tendit la main et avant que je ne la serre, je lui dis :

—    Très bien, mais si Alex ne tient pas un mois, tu devras couper les ponts avec lui. Tu le renies, ne le laisse plus jamais rentrer dans ta vie.

Nous nous serrions la main. J’étais bien déterminer à faire perdre Alexander. De toute façon, ça allait être simple, les hommes sont stupides.

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