- 29

7 0 2
                                    

La faible lumière qui s'émane du couloir te réveil de ton léger sommeil. Tu sursaute immédiatement, inquiète de voir une silhouette se dessiner dans l'embrasure de ta porte. Tu regardes autour de toi, mais aucun élément n'arriverait à t'indiquer qui est cette personne. En te penchant un peu plus en direction de la fente de lumière, tu peux finalement observer des tatouages : l'encre dessine précisément des roses, sur de grandes, longues et fines mains. C'est Aaron, ça ne fait aucun doute. Dans ton mouvement, tu saisis ton téléphone portable posé sur la table de nuit, et tu regardes l'heure.

2h30.

Il est deux heures et demie et ce type est devant ta porte. Bordel, tu peux savoir ce qu'il est en train de foutre ? La solution la plus simple qui s'offre à toi est faire semblant de dormir, en revanche, ta perplexité ne fais que décupler, car tu ne peux plus regarder ce qu'il fait. Doucement, tu plisses les paupières, pour avoir au moins une faible idée de ses mouvements. Tu rives ton regard dans sa direction, en priant intérieurement pour qu'il s'en aille. Au lieu de ça, ses doigts se serrent, formant un puissant poing qui vient s'abattre discrètement à trois reprises, contre le bois de ta porte.

Putain, ce mec est perché pour choisir des moments aussi étranges pour venir te parler. Je sais pas, viens le jour, comme tout le monde ! Tu ne penses pas que ce soit une bonne idée de répondre à sa demande, alors tu l'ignores. Tu fais comme si tu n'avais pas entendu. Sa tignasse châtain ne se laisse en revanche pas faire, et sa main réitère le même geste, un peu plus fort. Cette disparition de délicatesse te fais légèrement tressaillir, mais tu te tiens à mon idée de départ.

Fermes les yeux, Thayss, tu es endormie.

C'est sans compter qu'il pousse cette porte, avant de refermer derrière lui, ce qui décuple ton inquiétude par cinq. Désormais, plus aucune lumière ne peut t'indiquer où il est : la seule chose que tu sais, c'est qu'il est à l'intérieur, et que personne ne peut vous voir. Au plus profond de toi, tu as un mauvais pressentiment le concernant : ses intentions sont louches, et tu n'as aucune envie de savoir de quoi elles retournent.

Aaron - Je sais que tu ne dors pas, Thayss, inutile de faire semblant,
me dis-t-il, toujours caché dans l'obscurité.

Sa voix se déplace au fur et à mesure qu'il débite des paroles. Il avance du côté où tu es allongée, près de ton visage. Délicatement, tu recules, en essayant de faire le moins de bruit possible.

Aaron - Tu persistes à vouloir me faire avaler que tu es plongée dans ton sommeil, n'est-ce pas ? Peu importe. Il n'empêche que tu te tires dans la nuit avec ce putain de Payton, Carter.

Il s'accroupit. Tu le sais car sa voix est désormais à ta hauteur. Ton téléphone est toujours dans ta main, tu ne sais pas quoi faire : crier, parler, contacter quelqu'un, continuer de simuler le sommeil ? Toutes ces options se bousculent dans ta tête et la peur de prendre la mauvaise décision t'assaillis. Comment, et que faire ?

Aaron - Je crois que tu ne mesures pas l'effet que tu me fais, Thayss. Te voir te barrer en sa compagnie, putain, ça me rends dingue. Dis-moi, il a fait quoi pour que tu le veuilles, lui ? Il baise bien, c'est ça ? Y'a que ça qui t'intéresses, la baise ?

Toi - Mais qu'est ce que tu fous putain ? Dégage-de-là Aaron, t'es complètement taré ! Oses me parler une nouvelle fois comme ça, et tu sera à mes pieds à t'excuser de m'avoir manqué de respect, je le jure devant Dieu.

Aaron - C'est sexy quand tu t'énerves. Tu ne connais même pas ce type, alors laisses-moi te montrer que je peux aussi bien te satisfaire que lui, si ce n'est pas plus.

Cette phrase, c'est trop. Tu te lèves de ton lit en trombe et te diriges vers la porte que tu ouvres à la volée. La sortie, enfin. Tu vois le reflet de la lumière artificielle dans ses yeux : il te regardes. Il est malade, complètement malade. Tu sais qu'il est alcoolisé à l'odeur de ses paroles près de ton visage, mais il ne te répugnes pas moins pour autant. Tu n'as même pas peur de lui, tu es seulement enragée suite aux propos qu'il a pu tenir envers-toi.

😽Où les histoires vivent. Découvrez maintenant