Sometimes I feel Insecure

Chapitre 29

- Ecoute, je sais que je ne suis pas censée me mêler de ta vie ni de tes relations avec les gens, mais... Je suis inquiète, Stiles.

Si l'hyperactif n'était pas particulièrement préoccupé par l'arrivée soudaine et les précédents mots de sa meilleure amie, celle-ci avait désormais toute son attention. Disons qu'elle avait employé des termes... Directs. Ils trouvaient un écho plutôt récent en lui... Risquaient fortement de rouvrir des blessures encore fort fraîches. Stiles se fit aussitôt violence pour ne pas ouvrir la porte à cette angoisse qui l'avait rendu si fébrile... Au point que Derek ait dû se montrer d'une douceur incroyable avec lui.

Stiles avait eu beau avoir été très touché par son attitude et ses petites attentions, il apprécierait beaucoup l'idée de ne pas se retrouver à nouveau dans une telle position. Quitte à passer un moment avec lui, autant être dans son état normal et de profiter pleinement de tout ce que leur pacte avait à leur offrir à tous les deux. A ses yeux, Derek n'avait pas... A sacrifier de son temps pour le consoler alors que tout ça... C'était futile.

Les paroles de Scott, aussi blessantes soient-elles encore pour lui, ne méritaient pas qu'on leur accorde la moindre importance.

Le problème, c'est qu'avec ses mots, Lydia le mettait dans une position délicate. Elle lui rappelait ce qui l'avait rendu si mal et fait quitter les cours après... Une simple entrevue avec son meilleur ami.

Ainsi, Stiles craignit directement qu'elle sache ce dont ils avaient parlé. Que Scott lui ait parlé de son odeur si particulière et de ses suppositions légères concernant une hypothétique relation entre l'humain frêle et le loup-garou ténébreux. Sitôt qu'il songea à cette idée de façon un peu plus concrète, son cœur s'emballa et sa bouche se fit sèche. Il n'était tout de même pas en train de se passer son pire cauchemar, si ? Un observateur extérieur pourrait trouver qu'il exagère or à ses yeux, que l'on apprenne l'existence de sa relation avec Derek le terrorisait réellement. Enfin si cela devait se faire, cela se ferait – l'univers avait parfois d'étranges souhaits. Simplement... Pas comme ça. Juste pas comme ça.

Stiles sentit une certaine fébrilité le gagner. J'aimerais qu'il soit là. Pour se lover dans ses bras, lui voler un baiser, peut-être une caresse. Pour l'entendre le rassurer.

L'hyperactif ne fit même pas attention au fait que cette pensée n'avait absolument rien à voir avec la nature de leur pacte. Ce n'était pas à une relation sexuelle qu'il songeait, mais bien à un réconfort particulier, d'un autre niveau.

Quelque chose de plus intime encore que l'union de deux corps.

Lydia ne sembla toutefois pas faire état tout de suite de sa nervosité pourtant de plus en plus palpable.

- Tu t'absentes sans prévenir, tu ne tiens personne au courant... Ça ne t'arrive jamais, Stiles.

- Oh c'est rien, répondit-il d'une voix qu'il tenta de contrôler au mieux. Il ne s'est rien passé de grave, j'ai juste... Oublié.

Et il risquait d'omettre encore plus de choses si son stress quant à ce sujet continuait d'augmenter.

- C'est à cause de ce qu'il s'est passé avec Scott ?

C'est à ce moment que je suis censé m'évanouir, songea Stiles, de plus en plus tendu. Il n'aimait vraiment pas la tournure que prenait cette conversation qui partait pourtant... Presque bien, dans le sens où il n'avait au départ aucune idée de ce dont son amie comptait discuter. Mais plus elle ouvrait la bouche, plus l'hyperactif avait envie de fuir et de creuser sa tombe. Il détestait se mettre en valeur en général, alors... Être le centre d'attention ? Ce n'était pas le cas, pour l'instant. Or, si Scott avait parlé à Lydia – ou à quelqu'un d'autre – de l'odeur particulière de Stiles, un certain nombre de rumeurs pourraient naître et enfler.

Autant dire que la plupart des regards se tourneraient vers l'hyperactif et que les questions risqueraient à ce moment-là de pleuvoir.

Et Stiles n'était pas vraiment prêt pour ça.

Lydia, de son côté, soupira.

- Ecoute, je ne sais rien. Je n'étais même pas sûre qu'il se soit passé quoi que ce soit avec Scott mais ta réaction est très parlante, fit-elle d'un air fatigué.

Stiles, ne sachant pas vraiment ce qu'il était censé comprendre ou comment il devait réagir, ne bougea tout simplement pas. Et la peur dans son regard ne changea pas. Il était sans voix, la gorge aussi sèche que la bouche, pris entre deux feux. A quoi Lydia jouait-elle ? Que cherchait-elle à lui dire ?

- Scott agit bizarrement et il ne parle pas de toi comme d'habitude, c'est un peu plus... Piquant. Et comme tu n'es pas du genre à le dire lorsqu'il se passe quelque chose... Je me suis dit que te poser la question de cette façon me renseignerait facilement.

Ses formulations étaient maladroites, son débit de parole, rapide et haché. Elle aussi était nerveuse et ne s'en cachait pas vraiment. Ce qui différenciait quelque peu leur état à l'un et à l'autre, c'étaient les raisons qui en étaient l'origine. Stiles avait la trouille à l'idée que l'on découvre ce qui était actuellement son plus gros secret et Lydia... Lydia lui faisait part de ce qu'elle avait vu et entendu, en ayant visiblement peur d'être découverte car si tel n'avait pas été le cas, elle apparaîtrait plus sûre d'elle. Ou du moins, Stiles le verrait car face à lui, elle ne savait mentir, user de ses grands airs pour donner une autre image d'elle. Elle ne cherchait d'ailleurs plus à le faire depuis longtemps – en grande partie grâce à lui.

- Je... Qu'est-ce qu'il a dit sur moi ? S'enquit l'hyperactif, la gorge sèche.

Pitié, pas ça. Stiles avait tout sauf besoin que cette rumeur – véridique, finalement – circule. Très honnêtement, il n'était pas certain de pouvoir en supporter les retombées, et puis... Cela ne faisait pas si longtemps qu'il avait renoué avec son amant, alors autant dire qu'il désirait profiter encore un peu de sa présence unique en son genre et des bienfaits de leur relation actuelle.

Car Derek aurait beau dire ce qu'il voulait, Stiles continuerait longtemps de croire que cette révélation ruinerait sa réputation et, par extension, son désir pour lui. Un désir que l'humain pensait plutôt hypothétique. A ses yeux, c'étaient surtout les hormones qui jouaient, cette fichue saison qui l'avait poussé à le choisir lui plutôt qu'un autre. Peut-être que dans un sens, il lui plaisait un peu... Mais bien dans un sens seulement. Pas dans son entier – l'imaginer était parfaitement ridicule.

- Que tu as tendance... A tout exagérer, en ce moment. Entre autres.

Stiles fronça les sourcils. Il n'aimait pas la manière dont sa meilleure amie lui parlait. Il s'agissait d'une jeune femme fière à qui peu de choses faisaient peur : alors pourquoi diable cherchait-elle à éviter son regard ?

- Lyd, regarde-moi. Qu'est-ce qu'il a dit ? Lui demanda-t-il d'un ton légèrement pressé, qui traduisait partiellement son angoisse.

Parce qu'il se doutait que Scott n'avait pas dû s'arrêter à une remarque aussi simple que celle qu'elle venait de lui rapporter. Et ne pas savoir jusqu'où il était allé lui faisait peur. Dans tous les cas, Stiles se devait de savoir au plus vite : s'il lui fallait étouffer une rumeur potentielle, autant le faire directement dans l'œuf.

Après avoir poussé un soupir, Lydia osa lever les yeux, le regarder.

- Connaître ses mots exacts ne t'apportera rien, commença-t-elle. Mais il fait des blagues douteuses te concernant... Il te rabaisse. Chaque fois qu'il prend la parole pour parler de toi, c'est pour dire quelque chose de mal. Disons qu'il remet en doute beaucoup de choses... Dont ta capacité à aider la meute.