Stiles roulait à une allure raisonnable, voire très tranquille. Puisqu'il était parti en avance, il n'avait pas le moindre besoin de se presser. La chose était d'ailleurs en elle-même sacrément étonnante puisque l'hyperactif avait l'habitude de démarrer tout juste à l'heure ou bien parfois en retard. La faute à ses nuits, souvent courtes et mauvaises... Au contraire de celle-ci, laquelle s'était avérée très tranquille. Stiles n'avait pas cauchemardé une seule fois et n'avait pas eu cette impression courante qui le prenait parfois, la même qui lui donnait l'impression de ne pas toujours être seul dans sa chambre. Ce rêve-là, il le faisait régulièrement.
Il fallait cependant croire que cette nuit avait décidé d'être différente des autres en tous points. Pourquoi ? Sa façon de penser, peut-être, ainsi que son état d'esprit. Stiles s'était couché l'esprit léger, la plupart des pensées tournées vers un certain loup mal léché qui se laissait volontairement apprivoiser. L'hyperactif ne se leurrait pas en s'imaginant un talent incroyable pour le social : c'était Derek qui choisissait sciemment de le laisser se rapprocher de lui, de lui ouvrir les portes de son intimité, qu'elle soit charnelle ou psychique. Dans tous les cas, le fait est qu'il avait bien dormi et que rien ne semblait capable d'entacher sa bonne humeur.
Pas même les récentes paroles de Scott qui continuaient pourtant de tourner en boucle dans son esprit. Mais Stiles se sentait suffisamment bien et stable pour ne pas céder au poison qu'elles contenaient. Il était néanmoins conscient que cet état-là ne durerait pas. L'hyperactif se connaissait et était plus que familier avec sa propre instabilité... Née de ces fragilités qui se laissaient doucement deviner.
Alors c'est d'humeur presque guillerette que Stiles descendit de sa voiture une fois celle-ci correctement garée – pas à la rache, comme il avait l'habitude de le faire. Cette journée de cours, il la sentait bien... Mieux que les précédentes en tout cas. Et Scott n'irait pas lui gâcher sa journée, pas cette fois. Il en avait suffisamment fait pour que Stiles cesse de se montrer gentil en subissant sans rien dire. Car s'il y avait bien une chose qu'il supportait de moins en moins, c'étaient ses mots. Alors oui, il risquait de sentir l'odeur de Derek, encore. Il ne serait d'ailleurs sans doute pas le seul. Mais Stiles trouverait une excuse, ferait dériver la conversation vers autre chose. Cette technique, qu'il utilisait souvent, avait le mérite de détourner l'attention de n'importe qui, d'autant plus qu'il était un professionnel en la matière.
Car si Stiles était de bonne humeur, il n'avait toutefois pas l'intention de crier sa joie intime sur tous les toits. Comme l'avait très bien dit Derek, leur relation ne regardait personne d'autre qu'eux deux. D'un autre côté, Stiles n'avait pas très envie de répondre à quelque question que ce soit, ni devoir faire face à des remarques qui rejoindraient inévitablement celles que lui avait fait Scott récemment. Néanmoins, l'humain avait confiance : on ne faisait que rarement attention à son odeur, alors... Il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Dans la mesure on ne portait pas grand intérêt à sa personne... Son secret serait bien gardé.
Car s'il appréciait grandement cette relation des plus intimes qu'il entretenait avec l'ancien alpha... Le jeune homme continuait de penser qu'il n'était pas son premier choix et qu'il ne le serait d'ailleurs jamais. Derek lui avait cependant montré et prouvé sa bonne foi à de multiples reprises : qu'importe ce qu'il se passerait entre eux tant qu'ils continueraient leur petit arrangement personnel, il le traiterait bien. Stiles ne craignait rien à ce sujet. Bordel, il s'était effondré dans ses bras et Derek était resté avec lui, avait pris le temps de le rassurer – à sa façon bien sûr.
Et Stiles n'oublierait probablement pas la sensation qui l'avait traversé à ce moment-là... Celle de compter, d'être important aux yeux d'un autre. Et bizarrement, il appréciait l'idée de l'être pour Derek, même si c'était sans doute provisoire.
- Stiles ! L'appela-t-on alors qu'il pénétrait à l'intérieur de l'enceinte du lycée.
Le susnommé n'eut aucun mal à reconnaître le timbre si particulier de la voix de Lydia, qui courait dans sa direction avec une adresse et un équilibre étonnants quand on prenait le temps de regarder la taille des talons qu'elle avait décidé de porter en ce jour. Stiles comprit un peu plus pourquoi il était impossible de refuser quoi que ce soit à cette femme : elle était redoutable. Autant il trouvait que marcher avec des échasses pareilles était difficile mais faisable, autant courir... Qu'on ne lui demande pas, à lui, de réaliser un tel exploit – il y perdrait une cheville, peut-être les deux en un essai. Stiles avait des qualités, mais l'adresse n'en faisait pas partie. Quoique Derek n'avait pas l'air de se plaindre de ladite adresse au lit, alors...
- Toi, tu as des choses à me dire, mitrailla Lydia alors qu'elle venait d'arriver à sa hauteur, le coupant ainsi dans ses réflexions quelque peu... Dérivantes.
Elle avait les joues rougies par l'effort tandis que celles de Stiles rosissaient pour une raison tout à fait différente. Il pesta contre lui-même et éloigna son fabuleux amant de son esprit tout en espérant que le sujet que comptait aborder son amie ne le concernait ni de près, ni de loin.
Autrement, garder un secret total quant à leur relation deviendrait compliqué.
- J'imagine, balbutia-t-il, quelque peu perplexe quant à la façon dont la rouquine l'avait abordé, sans même le saluer.
- Oui, tu as des choses à me dire, répéta-t-elle en lui attrapant le poignet. Viens.
Stiles ne chercha pas à se dérober : puisque Lydia Martin avait décidé qu'il devait la suivre, il n'avait d'autre choix que de le faire s'il tenait à la vie. Bien qu'il ne sache pas qu'elle mouche l'avait piquée, l'hyperactif ne se tendit d'aucune manière – sa bonne humeur de la matinée se montrait fort utile et stable. Techniquement, Lydia ne devrait pas gâcher sa joie relative, pour la bonne et simple raison qu'elle ne lui lançait plus de piques depuis belle lurette. Mais Stiles se méfia malgré tout, ses deux expériences consécutives avec Scott l'ayant quelque peu... Marqué et il était certain que son meilleur ami ne s'arrêterait pas là. A ce sujet, l'hyperactif se fit la réflexion qu'il devrait avoir une discussion avec lui, histoire que Scott comprenne... Que certaines choses ne se disaient pas. Puis pour être honnête, Stiles n'avait pas particulièrement envie de se faire descendre de façon régulière juste parce qu'il ne prenait pas vraiment soin de lui ou qu'il n'arrivait pas à passer au-dessus de certaines peurs derrière lesquelles se cachaient de véritables traumatismes – lesquels continuaient de lui pourrir la vie encore aujourd'hui. Sa vie en payait les frais... Sur tous les plans. Que dire de l'intime ?
- J'ai fait l'effort de ne pas t'inonder de messages, mais je veux que tu saches que l'envie ne manquait pas.
Stiles revint à la réalité et remarqua que Lydia l'avait ramené dans la cour, près du portail, loin de l'agitation perpétuelle du lycée et en même temps à l'abri des oreilles indiscrètes.
- D'accord, articula-t-il, peu certain de ce qu'il était censé dire.
Avec Lydia Martin, il fallait faire attention aux mots que l'on prononçait, aux informations qu'on lui cédait. Alors Stiles décida d'attendre qu'elle soit franche et qu'elle crache le morceau.
Ce qu'elle fit quelques instants plus tard.
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Sometimes I feel Insecure
Fiksi PenggemarStiles et Derek scellent un pacte. Derek a besoin de tirer son coup de manière régulière durant la saison des amours pour calmer son loup en chaleur. Stiles, lui, a besoin d'apprendre à avoir confiance en lui et à s'aimer lui-même. Ils décident de n...