Le déserteur oublié [#2]

Le combat des deux frères

Haryan dérapa sur un des rochers qu'il escaladait. Ses plantes de pieds suintaient le sang sans interruption.

Mais la douleur ne semblait pas atteindre son cerveau et il continuait à avancer.

Le ciel commençait à prendre des teintes orangées à l'approche du crépuscule. Un crépuscule d'automne qui faisait frissonner les jambes d'Haryan sous son propre poids et sous la puissance de la pluie.

Un éclair pourfendit le ciel, le faisant sursauter :

Il n'était plus très loin.

Sasuke se laissa glisser contre le pan de mur dépassant du sol. Une longue trace de sang marquait son front, mais ce n'était pas le siens.

De sang, pas de front, je précise.

Il laissa son regard glisser sur son frère inanimé sur le sol.

Son souffle revenait petit à petit tandis qu'il essayait de se relever.

Mais, au loin, sur la ligne d'horizon rougeoyante et à travers le rideaux de pluie, il distingua une silhouette suspecte arriver à pas mal assurés.

D'un geste vif, il dégaina son sabre d'un air menaçant.

Mais la seule chose qu'il reçut fut un coup de poing magistral en plein menton. Il s'envola littéralement jusqu'à quelque mètres plus loin avant que sa nuque ne touche le sol, le faisant perdre connaissance.

Comme quoi, le chakra de Kyubi avait vraiment du bon.

Haryan se précipita jusqu'à Itachi, tremblant.

- Itachi debout ! Allez, un petit effort et tu sera sur pieds ! De-bout !

Mais l'appelé ne répondit pas. Ses longs cheveux noirs formaient une auréole autour de son visage où on pouvait deviner un petit sourire, calme, serein, presque soulagé.

- Itachi... ? Appela Haryan encore une fois, mais avec moins d'assurance.

Le jeune homme aux cheveux courts caressa doucement la joue d'Itachi avant de poser un baisr délicatement sur ses lèvres.

Mais rien n'arriva : ils ne vivaient pas dans un conte de fée, mais plutôt dans un récit de démon, où, depuis leur départ, la vie ne leur faisait réellement aucun cadeau.

Lentement, Haryan caressa les cheveux du blessé de la main ornée de leur bague de fiançailles.

Ses doigts tombèrent sur un petit relief dans le col d'Itachi, comme du papier.

Sur le dessus, comme un titre, était écrit :

Laisse-moi là, ne t'en fais pas.

Haryan posa un dernier regard sur l'homme en noir, allongé sur le sol trempé, dur et froid.

D'un geste vif, il détacha son collier, le mit autour de son cou et partit à toute vitesse sans faire attention à l'état alarmant de ses pieds.

Arrivé derrière un arbre, il se laissa bercer par le bruit du déluge, dehors, et ouvrit la lettre.

Mon Haryan adoré,

Ca fait un peu bizarre, mais j'ai toujours rêvé de t'appeler comme ça. Je suis désolé de t'écrire cette lettre, ça me fends le coeur et, crois moi, il m'en faut beaucoup.