Le déserteur oublié [#2]

Cauchemar

On vent violent et glacé soufflait sur l'entièreté du pays. L'été était passé à une vitesse fulgurante, les fleurs étaient tombées pour laisser place aux feuillages flamboyant de l'automne.

Nous étions, ce jour là, en septembre, Haryan était, comme à son habitude, installé sur son fauteuil, en train de regarder sa bague.

Qu'avait elle de si spéciale à part son origine ? Je vous explique.

Nous avons fait un gigantesque bond dans le temps, il est normal que vous soyez perdus.

Il y a quelque mois de cela, en juillet pour être précis, Haryan s'était levé à sept heure pile, comme tous les autres matin depuis sa prise de post.

Et au moment d'attraper sa tasse de thé habituelle que sa femme de chambre s'obstinait à lui apporter, il avait remarqué un détail plus que choquant :

La bague avait changé de doigt.

Elle n'était plus au majeur, mais à l'annulaire, le doigt traditionnel pour ce genre de bague.

Il avait longuement fixé le bijoux, puis, dans un sourire amoureux, il s'était dit que, pendant un rêve, il avait dû la changer.

Mais en tirant dessus, il bannit très vite cette hypothèse : la bague était soudée à son doigt.

La peau allait bien, elle était saine et blanche, comme à son habitude mais la bague refusait de bouger.

Voilà pourquoi il n'arrêtait plus de fixer sa bague depuis ce jour.

- Votre Majesté, demanda Maki en passant la tête par la porte, vous êtes sur que vous ne voulez pas aller voir le médecin pour le contrôle de routine ? Vous avez quand même passé la journée dehors, en petite tenue, dans les courants d'air...

- Ce n'est pas grave, je vais bien. Et puis, les gens de ce village sont tellement individualiste : il fallait bien que quelqu'un aide à déblayer les feuilles !

Maki leva les yeux au ciel :

- Vtotre générosité vous perdra !

Haryan sourit et regarda son chat sauter sur ses genoux pour s'y blottir.

- T'en pense quoi, Airashi ? Demanda t-il au félin en parlant de la bague. Tu crois que c'est un signe ? Que j'arriverai à l'avoir ce foutu Uchiwa ?

Le félin ne plaisantait pas autant qu'Haryan et fixait intensément le bijoux du regard.

C'était comme si une tension électrique s'était installée entre la bague, le chat et le Seigneur.

- Dis, Airashi...

Mais une voix le coupa dans sa question :

- Votre Altesse ?

Haryan renversa sa tête en arrière dans un soupire silencieux :

- Quoi encoooore ? Souffla t-il.

- Message urgent de Konoha !

- Ils en ont pas marre des urgences ?! Entrez...

Contrairement à ce qu'Haryan pensait, ce n'est pas Maki qui apparut dans la porte, mais bien Aya et son équipe toute entière.

Après avoir bien vérifié qu'il n'y avait personne d'autre, ils retirèrent un à un leurs masques et s'inclinèrent, laissant la parole au capitaine, Aya.

- Votre Honneur, vous allez vous mettre en colère.

Un léger frisson de contrariété fit vibrer le dos du jeune homme. D'un geste crispé, il laissa courir ses doigts sur le manche de son coupe papier, tranchant comme un rasoir.