𝐜𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐮𝐦é𝐫𝐨 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐧𝐞𝐮𝐟❁
POINT DE VUE : Neyla.
COLOMBIE, BOGOTA, 2h34
— Je ne dormirais pas avec toi, crachai-je.
Livio me lança un regard blasé. Il n'en avait strictement rien à foutre.
En temps normal, j'aurais été contente d'être là, dans cette chambre.
Ma chambre.
C'était plus qu'une simple chambre, c'était mon confort.
Le premier lieu où je me suis vraiment sentie chez moi.
Je m'assis sur le bord de mon lit, laissant échapper un soupir énervé en croisant mes bras. Les ressorts du matelas usé émirent un grincement familier, un bruit réconfortant dans le silence de la chambre.
Autour de moi, les murs étaient tapissés de posters délavés de mes groupes de musique préférés, leurs couleurs atténuées par le temps. Chaque affiche racontait une histoire, un souvenir précieux, une évasion vers un monde où les soucis quotidiens s'effaçaient.
La lumière du soir filtrait à travers les rideaux en tissu bon marché qu'Abuela avait achetés dans les vieilles brocantes, projetant des ombres dansantes sur le sol carrelé.
Mes yeux parcouraient cette chambre, ils tombèrent sur ma petite commode qui devait encore faire un bruit monstrueux lorsque je l'ouvrais.
Je me demandais si mes anciens vêtements étaient encore là, ou si Abuela les avait vendus.
Je n'avais pas pris toutes mes affaires lors du déménagement. Probablement parce que j'étais dans le déni. Je me disais que si je laissais quelques vêtements ici, une partie de moi serait toujours là, et que j'allais revenir.
Je fixais mon bureau, avec ce sentiment de nostalgie.
Mon bureau était un vieux meuble récupéré d'une brocante. La petite lampe accrochée au plafond créait une ambiance presque intime, loin d'être puissante.
Je me levai avant que mes doigts effleurent une photo accrochée au mur, un instant figé dans le temps : ma meilleure amie et moi, Jenny, riant aux éclats lors d'une sortie à la plage.
C'était une rare journée de bonheur pur, loin des soucis financiers qui pesaient sur ma famille.
Chaque coin de ma chambre racontait une histoire, chaque objet avait une signification. C'était un espace modeste, mais c'était le mien.
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𝗞𝗜𝗡𝗚 𝗢𝗙 𝗛𝗘𝗔𝗥𝗧𝗦
RomanceLa douleur s'est enveloppée au tour de ma gorge, étouffant le dernier reste de mon bonheur. De la chaleur de ma chambre, j'ai regardé le ciel ouvert à un orage comme les gouttes de pluie coulant le long des vitres. Après la tempête, l'océan est re...