CHAPITRE 22 - Dan

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TOC TOC TOC

— Entrez !

Je relève la tête, quittant ainsi l'écran de mon ordinateur des yeux, et fais face à celle qui subira bientôt mon courroux. J'aurais bien aimé continuer de chercher des informations sur tout ce qu'il se passe dans notre planque en ce moment, mais il faut croire que ça n'était pas vraiment le moment. En revanche, je suis bien disposé à malmener une nouvelle prisonnière pour vider mes couilles, ainsi que ma conscience.

Ah...

Si seulement j'en avais une.

La porte s'ouvre lentement en crissant dans ses gonds, laissant bientôt apparaître le couple d'êtres terrorisés devant moi, à quelques mètres. Victor, de ses yeux globuleux, affiche un regard morne, comme s'il redoutait chacun de mes gestes, ou chacune de mes paroles. Quant à la jeune femme, c'est une toute autre histoire...

— La voici, Monsieur, m'annonce mon serviteur comme un bon canidé.

Il ouvre la porte en grand et laisse passer la fameuse Kristen qui, toute tremblante, observe les lieux sous tous les angles. Ce cher Victor a visiblement bien compris la leçon de la fois dernière. Il ne semble plus vouloir me défier, et c'est pour le mieux. D'ailleurs, il n'a plutôt pas intérêt.

— Merci. Dégage, maintenant.

Le jeune homme déguerpit rapidement, ne souhaitant pas mettre mes nerfs en boule une seconde fois, et me laissant ainsi seul avec la jeune femme. Lorsque la porte claque derrière elle, cette dernière sursaute, me dévoilant à quel point son corps est alarmé en ma présence. Je ne prends pas la peine de me redresser et la laisse dans l'entrée quelques instants, le temps qu'elle se familiarise avec les lieux. Elle est très différente de toutes les femmes que j'ai un jour ramenées ici, mais celle-ci, elle m'a plu. Pour une raison que j'ignore. Lorsqu'elle lève les yeux dans ma direction, elle a un choc.

— Oh ! S'exclame Kristen en apercevant mon visage.

Je lui fais parvenir une risette, qui la met encore plus mal à l'aise. Et c'était assurément le but. Pendant de longues secondes, la jeune femme n'ose effectuer le moindre mouvement. Elle continue de m'observer, et je vois son visage se décomposer à vue d'œil face à son destin incertain. Je suis le seul maître de son avenir et je peux affirmer que, bientôt, elle ne sera plus qu'une charogne, un pauvre corps en décomposition avancée que l'âme ne saurait plus choyer. Il faudra bien qu'elle s'y fasse. En attendant, je ne prends même pas le temps de confirmer ce qu'elle redoutait : je suis bien cet ange venu du ciel qui a su embellir son existence. Je suis bien cet homme parfait qui a su conquérir son cœur endeuillé encore plus vite qu'aucun autre être n'aurait pu le faire. Je suis bien Lucifer, et on m'a arraché les ailes dès la naissance pour faire de moi une machine à tuer.

Si tant est que ce soit un défaut...

Plantée devant l'embrasure de la porte, son regard s'expose maintenant aux divers objets exposés dans mon bureau. Peut-être cherche-t-elle un moyen de me terrasser ou pire, un moyen de s'échapper ? Je ne lui en laisserai pas l'infime occasion. Et puis d'ailleurs, vu son visage empreint d'une terreur sans commune mesure, je doute qu'elle ait le cran de tenter quoi que ce soit. C'est comme ça, la captivité leur retire tout désir de mener à bien la bataille. Dès l'instant où elles entrent dans le sous-sol aménagé, ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'elles se plient à mes moindres désirs, terrassées par la peur de mourir.

Cela dit, ça n'a jamais été le cas d'Isabella.

Mais elle, elle est folle.

Pendant de longues minutes, je l'admire de haut en bas, en cheminant sur ses formes voluptueuses, qui iraient même jusqu'à une rondeur certaine. Sa poitrine est voluptueuse, peut-être même plus que toutes les femmes qu'il m'ait été donné de conquérir jusqu'ici. Ses cuisses sont un véritable réceptacle. Je crois même que mes mains n'en feraient pas le tour. C'est une véritable Aphrodite des temps modernes. Et que dire de sa croupe dans laquelle je pourrais enfouir mon bras tout entier sans même qu'il ne frotte les bords ? Cela dit, je ne me plains pas de cette apparence que beaucoup auraient considérée comme disgracieuse. Non, elle est tout le contraire. Elle est appétissante et je sens que je vais me régaler.

BOURREAU DES COEURS - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant