CHAPITRE 11 - Isabella

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Je suis mon bourreau dans le long couloir que j'ai tant l'habitude de prendre. Je le connais par cœur, de la moindre parcelle de moquette, à la moindre décoration, à la moindre petite irrégularité sur les murs. Ce style victorien ne me plaisait pas tellement par le passé, mais je m'y suis habituée.

On s'habitue à tout.

— Ne traîne pas, m'enjoint-il.

— On n'a que ça à faire, pourtant ! Fulminé-je.

Ça fait un an que je suis enfermée dans cette baraque, alors je ne vois pas pourquoi je me presserais pour traverser un couloir. Toutefois, Dan me fait changer d'avis en une phrase :

— Oh, ma princesse serait-elle mécontente que je l'ai forcée à abandonner le pauvre Victor ? Tempête ce dernier, en ne prenant même pas la peine de se tourner dans ma direction.

Je ne réponds nul mot et continue de lui emboîter le pas en accélérant la cadence. Malgré moi, mes yeux se dirigent vers le bas et j'admire ses deux pêches magnifiques onduler à chaque pas. Leur rondeur est telle qu'elles ressemblent à deux melons que je rêverais de dévorer à pleines dents.

Et que dire de ses cuisses galbées...

Parfois, je me demande comment une telle beauté peut être réelle. Dan est physiquement exceptionnel. Dans ma courte vie en liberté, je suis rarement tombée sur de tels spécimens. Il pourrait me faire jouir sans même me toucher, c'est dire.

Je continue de le suivre et il nous dirige vers une pièce que je connais bien. La dernière porte sur notre droite.

— La salle de bain ? Osé-je, au moment où Dan pose la main sur la poignée.

Celui-ci me fait signe d'entrer, et je m'exécute sans discuter.

— Comme tu peux le voir, confirme-t-il enfin, en refermant la porte derrière moi.

Il m'enferme avec lui à double tour. Cela ne me dit rien qui vaille. Même si j'ai, en un sens, confiance en lui, je ne peux me résoudre à garder mon calme face à une telle situation. Dan n'est pas le genre d'homme dont on peut deviner les réactions à l'avance.

— Pour... Pourquoi ?

— Parce que je voulais t'éloigner de Victor, annonce-t-il en plantant ses orbes célestes dans les miens.

— Et tu es obligé de m'amener ici ? Tu pouvais pas m'ordonner de retourner dans la chambre ?! Tonné-je.

Comme le silence s'installe et que ça me manque de lui rentrer dedans, je ne vois pas meilleure occasion de le provoquer de nouveau. Il ne mérite amplement.

— Serais-tu jaloux, mon cher Dan ? Reprends-je, d'une voix trop mielleuse pour être sincère.

— De lui ? Pourquoi le serais-je, ma chère Isabella ?

Je suis amplement consciente des risques que je prends en lui rentrant dedans de la sorte. Cependant, il y a un élément à ne pas négliger : Dan est incapable de me tuer. Il me l'a prouvé plus d'une fois.

Je tente le Diable.

Mais putain, je l'aime ce Diable au visage d'ange.

— Je ne sais pas... Il a peut-être quelque chose de plus que toi, suggéré-je alors. Voilà tout.

— Crois-tu ?

— Qui sait, continué-je en relèvent le menton au maximum lorsqu'il se plante à quelques centimètres de mon visage.

— Personne n'a "quelque chose en plus", Isabella, affirme mon bourreau.

Il me contourne et allume le robinet de sa douche à l'italienne, après avoir réfléchi quelques instants.

BOURREAU DES COEURS - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant