BOURREAU DES COEURS - TOME 2

CHAPITRE 15 - Dan

Une fois qu'elle est fermement retenue à la croix par le cou, les chevilles et les poignets, je recule pour l'admirer. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fait la réflexion, mais son putain de corps est sublime. Encore davantage lorsqu'elle se débat et qu'elle pleure comme si c'était sa première fois ici.

Ou sa première fois, tout court.

J'ai une pensée pour son hymen, qui n'a pas eu la chance de me connaître. Je pense que si ça avait été le cas, sa soumission aurait été plus simple et évidente depuis le début. En fait, j'aurais adoré entrer ma bite en elle et lui faire connaître ce privilège. J'aurais adoré percer sa membrane d'un coup sec en poussant de toutes mes forces dans son corps, et l'entendre gueuler comme une bête qu'on égorge.

On n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie...

Même pas moi, le grand Hadrian Campbell !

Cela dit, il y a plus d'un an, j'ai quand même pu avoir le droit de fendre son cul en deux, et ça, ça n'a pas de prix. Le pire, c'est qu'elle est arrivée à avoir un orgasme dévastateur.

Et elle ose dire que son sextoy est meilleur que moi !

Connasse !

— Gros connard... LAISSE-MOI PARTIR !!!

Elle était excitée, à l'époque. Je me battais contre mon envie de l'égorger pour que sa mouille cesse de couler entre ses cuisses et c'en devenait lourd à supporter. Là, ça n'est indéniablement pas le cas, même si sa cyprine envahit encore son antre. Uniquement à contrecœur. Et ça, c'est le meilleur nectar que je puisse avoir. Oui, aujourd'hui, son corps est totalement fermé. Elle continue de me résister par tous les moyens. Se croit-elle forte ? Tout ce qu'elle désirerait faire à cet instant, c'est me frapper. Elle voudrait peut-être me fouetter comme j'ai osé le faire jadis, m'électrocuter, m'enculer avec des godes, peut-être ? En somme, elle brûle de me faire payer de lui avoir fait tout ce mal.

Et « tout ce mal », c'est quoi, en définitive ?

Le fait de ne pas l'aimer.

Isabella est réellement un être complexe, mais je m'en contente. C'est d'autant plus un plaisir de jouer avec ses nerfs que depuis que je sais qu'elle m'aime, malgré toute la haine qu'elle peut me porter.

— L'espoir fait vivre, ris-je comme un petit adolescent.

Je reviens à l'instant présent, me rendant compte que je suis toujours planté devant elle comme un ahuri. Je secoue légèrement la tête et me penche devant elle. La lueur d'espoir dans ses yeux en amande me fait savoir qu'elle est encore bien loin de ce vers quoi je désire l'emmener. Il me faut autre chose. Ça ne me suffit pas.

— Mmh... Réfléchis-je en me frottant le menton. Attends voir... Il te manque la touche finale, princesse !

Sans ajouter un mot, je me dirige à pas de loup, toujours d'un calme olympien sans commune mesure, vers la salle qui jouxte la Dark Room, en laissant Isabella croupir dans ses angoisses.

Je devrais lui donner un nom, tiens, à cette salle des Enfers.

La Torture Room ?

Je referme la porte derrière moi pour être un peu tranquille et ne plus entendre les hurlements de la jeune femme, qui m'insulte de toutes les manières possibles. Je pense même qu'elle en invente. J'entends encore sa voix de derrière la porte et, dans un sens, ça m'amuse. Aucune mélodie ne me semble plus douce que celle de ses vociférations intempestives lorsqu'elle m'est totalement soumise.

— BÂTARD !!!

— Mmh... Classique, marmonné-je en circulant parmi les différentes étagères.

La pulpe de mes doigts caresse les différentes étagères en touchant parfois les objets en différentes matières qui y sont exposés. Je respire lentement en soufflant le plus possible pour ne pas me laisser envahir par mes envies les plus noires.