CHAPITRE 19 - Isabella

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Je m'effondre littéralement sur le sol lorsqu'il me libère. Le choc me sonne encore plus que je ne l'étais déjà. Mes membres sont flasques, et j'imagine que mon cervelet l'est aussi, si j'en juge par ma capacité nulle à me rendre compte de ce qu'il s'est vraiment déroulé jusqu'ici. J'ai l'impression d'avoir passé une éternité dans la Dark Room. Et rien ne m'étonne. On dit souvent que le temps est relatif, et que dans les bas-fonds de l'Enfer, celui-ci s'écoule si lentement qu'une seconde paraît une éternité. J'en ai fait l'expérience : tout est réel.

Dan est un monstre.

Et en même temps, une putain de machine à baiser.

Il s'en est donné à cœur-joie sur moi, pendant que Victor le regardait faire en bandant comme un pervers. Ce dernier appuyait encore et encore sur les différents boutons de la Fuck Machine en obéissant à son supérieur, comme si ça vie en dépendait.

Certes, elle en dépendait.

Le sextoy appuyait si fort contre mon clitoris qu'à certains moments, je m'apprêtais à tourner de l'œil, avant de me prendre des tapes sur le cul ou sur le crâne de la part de mon bourreau, qui continuait de me baiser par derrière. La partie qui pénétrait mon vagin était si large qu'elle en devenait douloureuse. Alors, affalée contre le sol le temps que Dan déguerpisse son sous-fifre, je tente de me remettre de mes émotions, ou au moins de reprendre conscience et récupérer mon souffle.

Ça n'aurait pas pu être pire. Dan s'est mis en tête de me donner des orgasmes à répétition jusqu'à m'épuiser. Et il l'a fait. Je suis littéralement au bout de ma vie.

Oui, il a continué de me baiser encore et encore en s'enfonçant dans mon anus toujours plus farouchement, tandis que le sextoycontinuait de malmener mon clitoris et mon vagin. Un premier orgasme a vu le jour. Puis, un deuxième. Puis, un troisième. Puis, tout a commencé à devenir flou. Mon corps tremblait comme une feuille sans que je ne puisse l'en empêcher, et il continuait de me donner un plaisir qui se transformait peu à peu en une douleur insupportable à la fois dans l'esprit et dans le corps.

Ouais, parce que jouir, au bout d'un moment, ça fait mal.

Comme Dan n'a jamais eu pour habitude de se concentrer sur le plaisir de ses partenaires, si je puis les appeler ainsi, il en était amusé. Il m'a poussée encore, au-delà de mes limites. Toujours plus loin. Jusqu'à ce que lui, soit pleinement satisfait et qu'il finisse par éjaculer dans mon rectum comme un animal. J'ai eu envie de vomir au moment où son sperme a fini par ressortir de mon trou pour se déverser progressivement de mes cuisses, jusqu'à mes chevilles. C'en était trop.

Le temps est toujours relatif.

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes seulement que mon bourreau vient me solliciter de nouveau. Rhabillé, il s'accroupit devant moi et tends les mains dans ma direction :

— Allez, hop ! Au lit ! S'exclame ce sadique.

À ces mots, il saisit mes hanches et me balance sur son épaule, avant de se redresser pour m'entraîner dans son ascension pour me ramener dans ma chambre. Mes différents fluides corporels coulent sur sa chemise mais visiblement, il n'en a plus que faire. Tout ce à quoi il pense certainement en cet instant, c'est à la ribambelle d'orgasmes qu'il m'a donnés un peu plus tôt sous les yeux de son sous-fifre, frustré de ne pas avoir pu m'approcher comme il l'aurait souhaité. Encore à moitié dans les vapes, je parviens tout de même à l'entendre s'adresser à moi sur le chemin :

— Tu ne diras plus que ton sextoy est meilleur que moi, hein, princesse ?

— Indéniable... Abdiqué-je, le souffle court et la cage thoracique comprimée par son épaule bétonnée.

BOURREAU DES COEURS - TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant