Retrouvailles sous le soleil

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A mes yeux les jours s'illuminent peu à peu, au fur et à mesure que je déverse ma colère et mon agressivité sur des toiles aux dimensions diverses. Je n'ai pas encore recommençais à converser avec mes proches, je me contente de répondre aux invitation en venant aux repas même si je n'y décroche pas un mot. Cela semble les convaincre de l'amélioration de mon état car désormais je ne sens plus les regards scrutateurs et inquiets qui me poursuivent depuis mon retour. Afin de profiter de la chaude lumière du jour, je peint sous la grande verrière. Le déroulement de mes journées ressemblent à ce qu'elle étaient avant tout cela. Et quand la lune prend la place de l'astre solaire dans le ciel me privant de sa clarté, je me rend sur la plage afin de profiter de l'océan et de ses vagues qui me lèchent les jambes vague après vague. Quelques fois je reste si longtemps immobile au contact de cette eau fraiche, que l'océan à le temps de me recouvrir entièrement et qu'il me faut nager quelques brasses afin de regagner la berge. Ainsi encore habillée et trempée de la tête aux pieds je retourne dans ma demeure pour me rincer et me glisser sous mes draps frais et attendre le matin. Une nuit encore plus étoilé que les précédentes, hypnotisé par les centaines d'étoiles brillant là haut je ne remarque pas que les vagues s'abattent de plus en plus fortement contre les rochers et le sable encore sec de la plage. Chaque nouvelle ondulation de l'eau salé me recouvre davantage le visage et après un moment à tenter de rester à la surface mon corps sombre dans les flots sombre agité. L'eau fraîche me recouvre et m'entraîne vers le lit de sable et de coquillages. Les yeux ouverts, les étoiles semblent s'eloigner de millions d'années lumières de plus à chaque fois que je rejoins le fond de l'océan. Lorsque les points scintillants sont désormais invisibles pour moi, je ferme les paupières en même temps que le dernier souffle d'oxygène quitte mes lèvres en une myriade de bulles. Mon corps se faisant plus lourd, les bras qui m'agrippent et me tirent vers la surface me font l'effet d'un choc. L'eau qui s'était introduite dans mes poumons s'expulse alors dès que l'air frais me caresse de nouveau l'épiderme comme si mon corps cherchais à tout prix à grappiller le moindre souffle de vie. L'eau perlant du bout de mes cils floute ma vue mais je parvient tout de même à distinguer du coin de l'œil la mâchoire ciselé de l'individu qui me traine jusqu'à la berge. Je n'arrive pas à sortir un son d'entre mes lèvres excepté le crachotement interminables de l'eau que j'extrait de mon corps par soubresauts. Des cheveux gouttant sur mon visage stoppe ma contemplation du ciel. Deux yeux vert inquiets me scrutent et une main chaude viens rabattre derrière mon oreille mes mèches de cheveux qui me colle à la peau. Sa bouche tordu d'empathie bouge mais je ne parvient pas en distinguer un seul mot à cause du bourdonnement qui résonne dans mes tympans. Son visage seulement éclairé par la lumière lunaire lui donne une allure divine et l'idée qu'un ange soit venue me récupérer sur terre pour m'emmener dans l'au delà me tarrode l'esprit, mais je me rappelle que si il existe bien un Paradis je n'y ait plus ma place. Finnick tate délicatement mon visage pour essayer de me faire réagir et vérifier si la baignade prolongé et l'absence d'oxygène n'aurait pas endommagé mes fonctions vitales. Pour le rassurer j'essaye de plisser mes lèvres dans un sourir se voulant le plus rassurant mais l'effet n'est pas atteint comme je l'aurais voulu car ses yeux se chargent de larmes. Il soulève alors le haut de mon corps pour m'étreindre en me serrant contre son torse recouvert d'une chemise trempé. Je le sens être secoué de soubresauts comme si le jeune homme éclaté en sanglots. Une telle réaction me surprend. Finnick n'est pas quelqu'un dont l'on peu dire qu'on lit facilement les émotions. Sur son visage il plaque depuis des années un sourire charmeur et enjôleur qui pourrait tout autant être le fruit du meilleur acteur du moment que celui du plus fin manipulateur. J'ai rarement eu l'occasion de pouvoir regarder un film dans ma vie, mais les quelques uns que j'ai pu voir m'ont convaincu que Finnick n'a rien à envier aux stars du passé ou bien aux artistes de renom du Capitole. Peu à peu mes oreilles regagnent leur capacité auditive et le bruit de la houle hurlante me parvient depuis le sable humide. A l'aide du bout de mes doigts de la main droite j'essui le plus délicatement possible les larmes qui s'échappent des canaux lacrymaux de mon mentor. Face à ce contact initié par moi cette fois ci, Finnick se fige, un aire perdu scotché sur le visage. Sans doute muée par une euphorie dû aux conséquence de n'avoir pas eu le cerveaux suffisamment irrigué d'oxygène je déplace ma main pour pouvoir saisir la nuque du jeune homme pour que nous nous rapprochions, puis doucement je dépose mes lèvres sur les siennes. Dès que nos bouches s'effleurent le temps semble s'arrêter, plus rien n'existe autour de nous excepté le garcon dont je suis tombé amoureuse il y a de cela de nombreuses années et moi même. Alors que sa main s'aventure dans ma chevelure emmêlé par l'eau à forte teneur en sel, il s'arrête trop brusquement à mon gout ce qui me pousse à réouvrir les yeux afin de comprendre sa réaction. Il m'apparait comme terriblement confus et semble perdu dans une réflexion qu'il garde pour lui et que jalousement et par envie je souhaiterai connaitre. Lui qui habituellement est perçu par tout ceux qui l'entoure comme quelqu'un de posé, de calme et de sur de lui, ne ressemble plus en rien à cette vision. Ses joues sont rougis par l'émotion et son regard perdu fixant le large plutôt que moi est la preuve de son malaise. Prestement, moi aussi gênée et me sentant coupable d'avoir initié cette situation je le repousse un peu brusquement, le faisant alors chuter à terre. Désormais assis sur le sable humide, les bras ballant, il continu d'éviter de me regarder faisant alors ressurgir la colère que j'éprouve envers lui. Son comportement avec moi n'a donc pas changé comme je l'avais espéré. Remporter les jeux et quitter l'adolescence, puisque dans quelques jours je serais majeur, n'a pas fait évoluer ses sentiments pour moi. Mon amour de jeunesse m'a rejeté une bonne fois pour toute, et bien que mon cœur se brise, mon esprit lui est libéré de ses attentes vaines qui déferlés depuis bien trop longtemps. La cinquantaine de mètre qui me sépare de ma demeure est une rapide promenade qui s'avère libératrice. Mon pas est léger et le vent puissant de cette nuit agité semble me pousser vers l'avant, vers le futur. Je ne m'autorise à me retourner que lorsque j'ai atteint le seuil de la grande porte vitré donnant sur le grand séjour de l'immense maison. l'homme aux cheveux cuivré qu'on arrive à distinguer grace aux rayon de la lune pleine, est toujours assis à l'endroit où je l'ai quitté, il n'a pas l'air d'avoir bouger d'un centimètre et son regard semble toujours autant vide et perdu.

DESTINÉE (Finnick Odair)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant