Les Ombres de la Nuit

Chapitre 3

Le lendemain matin, je me réveillai avec la lumière du soleil filtrant à travers les rideaux. Je m'étirai lentement, les muscles encore tendus des événements de la veille. Après quelques instants de flottement, les souvenirs de la course poursuite en voiture revinrent en force. Je secouai la tête, décidée à me concentrer sur ma journée à l'université.

Je me levai, pris une douche rapide et m'habillais d'un jean et d'un t-shirt simple. Alors que je me préparais, je ne pouvais m'empêcher de penser à la menace du chef de gang qui avait tout déclenché. Pourquoi nous en voulait-il, à moi et à Kemal ? Ma question resta sans réponse alors que je descendais pour prendre un petit déjeuner rapide. Kemal était déjà parti, et mes parents étaient occupés dans la cuisine. Ma mère m'adressa un sourire inquiet.

-Bien dormi, ma chérie ?

-Pas vraiment, maman. Mais je vais faire avec, répondis-je en attrapant une pomme. Je dois filer, j'ai un cours de droit ce matin.

-Prends soin de toi, me dit mon père. Et sois prudente.

J'acquiesçai et quittai la maison, mon sac à dos sur l'épaule. En route vers l'université, j'envoyai un message à mes deux meilleurs amis, Leïla et Arda, pour les prévenir que j'arrivais. Arrivée sur le campus, je retrouvai Leïla près de l'entrée de la faculté de droit. C'est, une jeune femme énergique aux cheveux bouclés, elle me prit immédiatement dans ses bras :

-Ezia ! Tu as l'air fatiguée. Tout va bien ?

-J'ai juste mal dormi, répondis-je en esquivant la vérité pour l'instant. Je t'expliquerai plus tard.

Arda arriva à son tour, un grand sourire sur le visage. "Eh bien, si ce n'est pas la future avocate la plus stressée d'Istanbul ! plaisanta-t-il. Raconte-nous tout, Ezia. J'ai besoin de ragots frais."

Je ris malgré moi :

"Salut, Arda. Je vais bien. Enfin, à peu près.

À peu près ? demanda Leïla, son sourire se fanant. Qu'est-ce qu'il se passe ?"

J'hésitai un moment avant de tout leur raconter. 

"Hier soir j'ai été menacée par un chef de gang. En sortant du match je suis partie prendre l'air et j'ai interrompu un règlement de compte. Mais n'étant pas discrète, le meneur m'a repérée et est venu me menacer. Et après en rejoignant Kemal, on a été suivis jusqu'à la maison pendant tout le long du trajet. "

Les yeux de Leïla s'élargirent de surprise :

-Quoi ? Pourquoi vous ?

-Je ne sais pas, répondis-je, en fronçant les sourcils. Mais c'était vraiment effrayant. On a réussi à les semer, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ce qui pourrait arriver.

Arda secoua la tête, l'air sérieux pour une fois :

-C'est dingue. Tu sais, Ezia, si tu as besoin de quelque chose, tu n'as qu'à demander. Et je promets de ne pas juger. Enfin, pas trop.

-Merci, Arda, dis-je avec un sourire reconnaissant. Je suis contente de vous avoir tous les deux.

Leïla posa une main rassurante sur mon épaule et me dit : "On est là pour toi. Et on va t'aider à traverser ça."

Je me sentis un peu plus légère en entrant dans la salle de cours avec mes amis. Bien que l'inquiétude persistât en arrière-plan, je savais que je n'étais pas seule. Avec Leïla et Arda à mes côtés, sans compter mon frère et nos parents, je me sentais prête à affronter cette nouvelle journée et tout ce qu'elle apporterait.