Chapitre 17

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Quelques jours plus tard, je me préparai pour une nouvelle rencontre avec Aylan. J'avais passé des heures à étudier les documents et à essayer de comprendre les motifs derrière ses actions. Il était temps de le confronter directement et de découvrir la vérité.

À mon arrivée à la prison, je fus escortée à la salle de visite. Aylan entra, l'air plus fatigué que la dernière fois, mais avec une lueur de détermination dans les yeux.

"Ezia," dit-il en s'asseyant en face de moi. "Merci d'être revenue."

Je le regardai, le cœur lourd de questions et de doutes. "Aylan, je dois comprendre. Pourquoi as-tu commis ces actes ? Pourquoi ces assassinats ?"

Il prit une profonde inspiration, posant ses mains sur la table. "Ce n'étaient pas des assassinats, Ezia. C'était de la justice."

Je fronçai les sourcils, confuse. "De la justice ? Explique-toi."

"Les hommes que j'ai tués," commença-t-il, son regard devenant plus intense. "Étaient des violeurs. Ils avaient détruit des vies, et le système les avait laissés s'en tirer. J'ai fait ce que je pensais être nécessaire pour protéger les innocents."

Je restai silencieuse, absorbant ses paroles. "Pourquoi ne pas laisser la justice faire son travail ? Pourquoi prendre les choses en main ?"

Aylan serra les poings, une expression de douleur traversant son visage. "Parce que la justice ne fait pas toujours son travail, Ezia. Combien de fois avons-nous vu des criminels s'en tirer avec une simple tape sur les doigts ? Je ne pouvais pas rester les bras croisés et regarder ces monstres continuer à faire du mal."

Je soupirai, sentant la complexité de la situation. "Et pourquoi m'as-tu enlevée ? Pourquoi ne pas simplement me parler de tout ça ?"

"Parce que je savais que tu ne comprendrais pas au début," répondit-il doucement. "Je pensais que si tu voyais de tes propres yeux, tu comprendrais pourquoi je faisais cela. Et je voulais te protéger des retombées."

Je le regardai, une mélange de colère et de compréhension dans les yeux. "Aylan, ce que tu as fait est illégal. Tu as pris la loi entre tes mains."

"Je sais," admit-il. "Et je suis prêt à faire face aux conséquences de mes actes. Mais je voulais que tu saches pourquoi je l'ai fait. Je voulais que tu comprennes que ce n'était pas par cruauté ou par plaisir, mais par nécessité."

Je restai silencieuse un moment, réfléchissant à ses paroles. "Très bien," dis-je finalement. "Je vais te défendre, Aylan. Mais sache que je ne cautionne pas tes actions. Je le fais pour m'assurer que la vérité soit connue, et que justice soit rendue de la manière la plus équitable possible."

Aylan hocha la tête, un léger sourire triste aux lèvres. "Merci, Ezia. C'est tout ce que je demande."

Les jours suivants, je me plongeai encore plus profondément dans le dossier, rencontrant des témoins, étudiant les preuves et préparant ma stratégie de défense. Chaque nuit, je rentrais épuisée, mais déterminée à découvrir la vérité.

Un matin, alors que je travaillais au bureau, Me. Durand entra, une expression grave sur le visage. "Ezia, nous avons reçu de nouvelles informations. Il semblerait que les victimes d'Aylan aient effectivement des antécédents criminels."

Je relevai la tête, intéressée. "Des antécédents de violences sexuelles ?"

Il hocha la tête. "Oui, mais ils avaient tous été acquittés ou avaient reçu des peines légères. Cela pourrait jouer en notre faveur pour établir le motif d'Aylan."

Je réfléchis à cette nouvelle donnée. "Cela pourrait effectivement nous aider. Mais nous devons être prudents. Nous ne pouvons pas justifier des meurtres, mais nous pouvons peut-être atténuer la gravité de ses actes en montrant qu'il agissait par désespoir face à un système défaillant."

Me. Durand acquiesça. "Exactement. Continuez à creuser, Ezia. Nous devons être prêts pour le procès."

Le jour du procès arriva plus vite que je ne l'avais imaginé. Le tribunal était rempli de journalistes, de curieux et de partisans d'Aylan. L'ambiance était électrique, chacun attendant de voir comment l'affaire se déroulerait.

Aylan était assis à côté de moi, l'air calme mais déterminé. Je me levai pour présenter notre défense, exposant les motivations d'Aylan et soulignant les failles du système judiciaire qui avaient conduit à ses actions désespérées.

"Mesdames et Messieurs les jurés," commençai-je, regardant chacun d'eux dans les yeux. "Mon client, Aylan Yildirim, n'est pas un tueur en série. C'est un homme poussé à l'extrême par l'injustice et l'inaction de notre système. Les hommes qu'il a tués étaient des criminels, des violeurs, qui avaient échappé à la justice. Aylan a pris des mesures radicales pour protéger les innocents que le système avait abandonnés."

Je poursuivis en présentant des preuves et des témoignages qui corroboraient notre version des faits. Les jours suivants furent remplis de débats passionnés, de confrontations tendues et de révélations choquantes.

À la fin du procès, le jury délibéra pendant plusieurs heures. L'attente était insupportable. Finalement, ils revinrent avec leur verdict.

Le juge se tourna vers Aylan. "Monsieur Yildirim, le jury vous a trouvé coupable des charges retenues contre vous. Cependant, en raison des circonstances atténuantes et de la nature de vos motivations, votre peine sera réduite. Vous êtes condamné à quinze ans de prison, avec possibilité de libération conditionnelle après huit ans."

Aylan hocha la tête, acceptant son sort. Je me tournai vers lui, sentant un mélange de soulagement et de tristesse. "Aylan, je suis désolée que cela se termine ainsi."

Il sourit faiblement. "Merci, Ezia. Tu as fait tout ce que tu pouvais. Je sais que j'ai commis des erreurs, et je suis prêt à en payer le prix."

Alors que les gardes l'emmenaient, je me sentis étrangement en paix. J'avais fait mon devoir, et bien que la route fut difficile, je savais que j'avais agi selon mes principes. L'affaire Aylan Yildirim serait à jamais gravée dans ma mémoire, une leçon douloureuse mais nécessaire sur la complexité de la justice et de la moralité.

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Chapitre 17 !

Bonne lecture, bisous !

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