Chapitre 8

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Les jours suivants furent une épreuve psychologique. L'isolement et l'incertitude rongeaient ma détermination. Je me demandais sans cesse ce qu'ils faisaient à Arda. Était-il en sécurité ? Recevait-il le même traitement que moi ? Mon esprit oscillait entre espoir et désespoir.

Un soir, alors que je commençais à perdre toute notion du temps, la porte de la cellule s'ouvrit doucement. La lumière du couloir inonda la pièce, m'aveuglant momentanément. Je plissai les yeux pour distinguer une silhouette familière se tenant dans l'encadrement. C'était Aylan.

Il entra sans un mot, fermant la porte derrière lui. La cellule sembla encore plus petite en sa présence. Il s'assit sur une chaise près de moi, ses yeux sombres fixés sur moi. Il semblait fatigué, comme s'il portait le poids du monde sur ses épaules.

"Ezia, commença-t-il d'une voix calme, presque douce, je t'avais donné une chance de sortir de cette situation. Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ?"

Je relevai la tête, rassemblant le peu de force qu'il me restait. "Parce que ce que tu fais est mal, Aylan. Peu importe tes justifications, tes méthodes sont inacceptables."

Il soupira, passant une main dans ses cheveux. "Tu ne comprends pas. Il y a des choses que tu ne vois pas, des dangers que tu ne connais pas."

Aylan sembla hésiter, son regard se durcissant avant de se radoucir. Il se lança alors dans une confession qui me laissa sans voix.

-J'ai grandi dans un quartier où la violence et le crime étaient omniprésents. J'ai vu des choses que personne ne devrait voir. Quand j'ai eu l'opportunité de devenir footballeur professionnel, je l'ai saisie, non seulement pour moi, mais pour protéger ceux que j'aimais. Mais même en tant que célébrité, je ne pouvais pas ignorer les horreurs qui se produisaient autour de moi.

Il marqua une pause, cherchant ses mots. "J'ai créé ce gang pour faire ce que la police ne faisait pas : débarrasser nos rues des monstres qui s'en prennent aux innocents. Les violeurs, les trafiquants, les meurtriers... Je les traque et je les élimine."

Je le regardai, abasourdie. "Mais tes méthodes... Les menaces, la violence... Tu terrorises des gens innocents pour atteindre tes objectifs."

Aylan serra les poings, une lueur de frustration dans ses yeux. "Parfois, pour combattre les monstres, il faut devenir un monstre soi-même."

-Ça ne justifie pas ce que tu fais, rétorquai-je, la voix tremblante mais déterminée. Il doit y avoir une autre façon.

Aylan sembla réfléchir à mes paroles, son regard se perdant dans le vide. "Peut-être que tu as raison, dit-il finalement. Mais je ne peux pas abandonner maintenant. Trop de vies sont en jeu."

Un silence pesant s'installa entre nous. Malgré la peur et la méfiance, je commençai à voir une facette différente d'Aylan. Derrière son masque de brutalité se cachait une douleur profonde, une mission qu'il s'était imposée pour des raisons que je ne comprenais pas encore entièrement.

-Qu'est-ce que tu vas faire de moi ? demandai-je doucement.

Il leva les yeux vers moi, et pour la première fois, je vis une lueur d'humanité dans son regard. "Je ne sais pas encore, avoua-t-il. Mais je te promets que tant que tu resteras ici, tu ne seras pas blessée."

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Les jours qui suivirent furent marqués par une étrange routine. Aylan venait me voir régulièrement, parfois pour parler, parfois simplement pour m'observer en silence. Il semblait en proie à un conflit intérieur, déchiré entre sa mission et ses sentiments naissants.

Les Ombres de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant