Chapitre 13

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Les semaines s'étaient écoulées dans une monotonie oppressante depuis cette nuit au stade. Aylan était devenu de plus en plus distant, et ses visites se faisaient rares et brèves. Je passais mes journées enfermée dans ma chambre, essayant de me concentrer sur mes études de droit pour ne pas sombrer dans le désespoir.

Ce soir-là, je me trouvais à mon bureau, mes manuels et mes notes éparpillés devant moi. Le concours de droit approchait à grands pas, et je devais me préparer au mieux. Malgré la situation, je refusais de laisser Aylan ruiner mes chances de réussir.

Je relus pour la énième fois un passage sur le droit pénal, essayant de me plonger dans les détails techniques pour oublier, ne serait-ce qu'un instant, ma condition de prisonnière. Mais chaque fois que je levais les yeux, les murs de ma chambre me rappelaient ma réalité.

Soudain, la porte s'ouvrit sans préavis, et Aylan entra. Je relevai la tête, surprise de le voir ici. Il semblait plus calme que d'habitude, mais je restais sur mes gardes.

"Comment ça va, Ezia ?" demanda-t-il, son ton étrangement cordial.

Je le regardai, méfiante. "Comme une prisonnière qui essaie de passer un concours de droit," répondis-je sèchement.

Il s'approcha, jetant un coup d'œil à mes notes éparpillées. "Je vois que tu travailles dur. Le concours approche, n'est-ce pas ?"

Je hochai la tête, ne sachant pas où il voulait en venir. "Oui, il ne reste que quelques jours."

Il sourit légèrement, mais je pouvais voir une lueur de quelque chose d'indéfinissable dans ses yeux. "Je sais que ce n'est pas facile pour toi ici, mais je veux que tu réussisses."

Je levai un sourcil, sceptique. "Vraiment ? Et pourquoi cela t'intéresse-t-il autant ?"

Il haussa les épaules, évitant mon regard. "Peut-être parce que je pense que tu mérites de réussir, malgré tout."

Je laissai échapper un rire amer. "Tu veux que je réussisse, mais tu me gardes enfermée ici, loin de tout et de tous."

Il soupira, semblant hésiter un instant. "Je sais que ça n'excuse rien, mais je veux que tu saches que je ne suis pas complètement insensible à ta situation."

Je secouai la tête, ne pouvant plus supporter ses demi-excuses. "Alors laisse-moi partir, Aylan. Si tu veux vraiment que je réussisse, donne-moi ma liberté."

Il resta silencieux, son regard se faisant plus sombre. "Ce n'est pas si simple, Ezia. Mais je te promets que je fais tout ce que je peux pour améliorer ta situation."

Je le regardai, sentant la frustration monter en moi. "Tes promesses ne valent rien tant que je suis enfermée ici."

Il sembla sur le point de répondre, mais se contenta de hocher la tête avant de se tourner vers la porte. "Bonne chance pour tes révisions, Ezia. Je reviendrai te voir avant le concours."

Il quitta la chambre, me laissant seule avec mes pensées et mes notes. Je retournai à mes révisions, mais le cœur n'y était plus. Les paroles d'Aylan résonnaient dans ma tête, et malgré moi, je ne pouvais m'empêcher de me demander si, quelque part, il disait la vérité.

Les jours suivants furent une course contre la montre. J'étudiais sans relâche, tentant de mémoriser chaque détail, chaque nuance des lois et des cas. La veille du concours, Aylan frappa à ma porte et entra, portant un plateau de nourriture.

"Je t'ai apporté quelque chose à manger," dit-il en posant le plateau sur mon bureau.

Je le regardai, surprise par cette attention. "Merci," dis-je, incapable de cacher ma méfiance.

Il s'assit sur le bord de mon lit, me regardant avec une expression indéchiffrable. "Tu es prête pour demain ?"

Je soupirai, passant une main dans mes cheveux. "Aussi prête que je peux l'être dans ces circonstances."

Il hocha la tête, semblant réfléchir. "Demain, je te conduirai moi-même au centre d'examen. Je veux que tu te concentres uniquement sur ton concours, pas sur comment tu vas y arriver."

Je le fixai, surprise par cette offre. "Pourquoi fais-tu ça, Aylan ? Pourquoi m'aider maintenant ?"

Il sourit tristement. "Peut-être parce que, malgré tout, je crois en toi. Et parce que je veux que tu réussisses, même si tu me détestes."

Je ne savais pas quoi répondre à cela. Ses mots ajoutaient une nouvelle couche de complexité à nos interactions, mais je ne pouvais pas me permettre de perdre de vue mon objectif.

Le jour du concours, Aylan m'accompagna jusqu'au centre d'examen, ses hommes de main suivant discrètement. Malgré tout, il respecta ma demande de rester à distance, me permettant de me concentrer sur l'épreuve. Je passai les portes du centre avec un mélange de nervosité et de détermination, prête à donner le meilleur de moi-même.

Pendant les heures qui suivirent, je me plongeai dans les questions et les cas pratiques, oubliant temporairement ma situation. Pour quelques instants, j'étais simplement Ezia, une étudiante en droit déterminée à réussir.

Lorsque je ressortis du centre d'examen, épuisée mais soulagée, Aylan était là, m'attendant. Il me regarda avec un sourire encourageant. "Comment ça s'est passé ?"

Je pris une profonde inspiration, sentant le poids de l'épreuve s'alléger. "Je pense que ça s'est bien passé. Merci de m'avoir laissée me concentrer."

Il hocha la tête, son regard devenant plus doux. "Je suis content d'entendre ça."

Alors que nous retournions à la voiture, je ne pouvais m'empêcher de réfléchir à ce que l'avenir nous réservait. Ma haine pour Aylan restait intacte, mais quelque chose avait changé. Peut-être qu'un jour, je trouverais un moyen de me libérer de cette situation. Mais pour l'instant, je devais continuer à jouer le jeu, tout en gardant mon objectif en vue : retrouver ma liberté.


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Cet homme est bipolaire...

Chapitre 13 ! Bonne lecture, bisoussss

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