L'adrénaline de la poursuite laissait place à une peur glaciale. Arda et moi restions cachés dans la ruelle sombre, tentant de reprendre notre souffle. Cependant, nos efforts pour échapper à la voiture noire avaient été vains. Avant que nous ne puissions réagir, deux hommes surgirent de l'ombre, nous attrapant violemment.
Je criai, essayant de me débattre, mais un coup sec à la tête me plongea dans l'inconscience. Mon dernier souvenir fut celui d'Arda se battant désespérément avant de sombrer à son tour.
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Je me réveillai avec une douleur lancinante à la tête et un goût métallique dans la bouche. La pièce où je me trouvais était sombre et froide, ses murs de béton nus. Je réalisai rapidement que j'étais dans une sorte de cellule, les mains liées et les pieds entravés.
"Arda ?" appelai-je faiblement, espérant une réponse.
Un gémissement me parvint de l'autre côté de la pièce. En me concentrant, je distinguai la silhouette d'Arda, également ligoté et étendu sur le sol.
"Ezia..." murmura-t-il, la voix faible.
Je rampai vers lui, mes liens rendant chaque mouvement difficile. "Arda, est-ce que ça va ?"
Il hocha légèrement la tête, ses yeux trahissant sa douleur. "On doit sortir d'ici."
La porte de la cellule s'ouvrit brusquement, laissant entrer un faisceau de lumière éclatante. Je plissai les yeux pour voir Aylan entrer, suivi de deux de ses hommes de main. Il s'avança, son regard glacial fixé sur nous.
"Vous ne comprenez vraiment pas quand on vous dit de ne pas fouiner, hein ?" dit-il d'une voix calme mais menaçante.
Je levai la tête, essayant de masquer ma peur par de la détermination. "Pourquoi tu fais ça, Aylan ? Qu'est-ce que tu cherches à prouver ?"
Il s'accroupit devant moi, son visage à quelques centimètres du mien. "Je ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, Ezia. Je fais ce qui est nécessaire pour protéger ce qui m'appartient."
-Protéger ? rétorquai-je. En terrorisant les gens ?
Aylan soupira, comme si la conversation l'ennuyait. "Tu ne comprends pas. Il y a des choses que tu ignores, des réalités que tu n'as jamais affrontées."
- Alors explique-moi, lançai-je, les yeux brillants de défi. "Fais-moi comprendre."
Il resta silencieux un moment, puis se leva brusquement. "Tu es têtue, Ezia. Très bien, je vais te montrer une partie de la vérité."
Aylan fit signe à ses hommes de nous détacher. Mes poignets et mes chevilles me faisaient mal alors que le sang recommençait à circuler. Ils nous forcèrent à nous lever et à le suivre à travers un labyrinthe de couloirs sombres.
Nous arrivâmes finalement dans une grande pièce illuminée par des néons blafards. Des écrans recouvraient les murs, affichant des images et des vidéos de divers endroits de la ville. Aylan se tourna vers moi, son regard sérieux.
"Ceci est mon monde, dit-il, désignant les écrans. Je surveille, je contrôle, et j'élimine les menaces. Les violeurs, les trafiquants, ceux qui profitent des innocents. Je les traque et je les détruis."
Je restai silencieuse, choquée par ses paroles. "Tu... tu es un justicier ?"
Il rit doucement, sans joie. "Un justicier ? Peut-être. Mais je fais ce qui doit être fait."
-Mais pourquoi m'impliquer moi ? demandai-je, la voix tremblante. Pourquoi me menacer ?
-Parce que tu es entrée dans un monde que tu ne comprends pas, répondit-il. Et maintenant, tu es une menace pour moi et pour ce que je fais.
Aylan s'approcha de moi, ses yeux perçants. "Je te donne le choix, Ezia. Soit tu acceptes de rester en dehors de mes affaires, et tu pourras retourner à ta vie normale. Soit tu continues à fouiner, et tu en subiras les conséquences."
Je le fixai, mon cœur battant à tout rompre. Arda me regardait, l'inquiétude visible sur son visage. Je savais que nous étions en danger, mais je ne pouvais pas ignorer ce que j'avais appris.
"Je ne peux pas te promettre ça, Aylan, dis-je finalement. Je ne peux pas ignorer ce que tu fais, même si c'est pour une bonne cause."
Il secoua la tête, déçu. "Très bien. Mais sache que tu l'auras voulu."
Aylan fit un signe à ses hommes, et ils nous reconduisirent à notre cellule. Mais cette fois, je remarquai quelque chose : une petite fenêtre à peine visible, juste assez grande pour qu'une personne puisse s'y glisser.
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Une fois seuls, Arda et moi examinâmes la fenêtre. "C'est notre chance, murmura-t-il. Nous devons essayer de sortir par là."
Avec beaucoup de difficulté, nous parvînmes à ouvrir la fenêtre. Arda passa en premier, me tendant la main pour m'aider à passer. Mon cœur battait la chamade alors que nous nous glissions dans la nuit froide.
Nous courûmes à travers les rues sombres, évitant les patrouilles et les caméras de surveillance. Enfin, après ce qui sembla être une éternité, nous atteignîmes une zone plus animée de la ville. Nous étions libres, mais nous savions que notre lutte était loin d'être terminée.
Les hommes d'Aylan nous rattrapèrent avant que nous ne puissions atteindre un endroit sûr. Nous avions couru de toutes nos forces, mais leur connaissance des rues sombres d'Istanbul et leur supériorité numérique nous laissèrent peu de chances. Arda et moi fûmes rapidement maîtrisés et ramenés de force vers ce qui semblait être une autre cachette. Les liens serrés autour de mes poignets me coupaient la circulation, me rappelant douloureusement la réalité de notre situation.
Cette fois, ils séparèrent Arda et moi dès notre arrivée. Mes cris et mes supplications furent ignorés alors qu'ils l'emmenaient dans une direction opposée. Mon cœur se serra en pensant à ce qu'ils pourraient lui faire. Mais je n'avais pas le luxe de me concentrer sur sa sécurité pour le moment, car ma propre survie était en jeu.
Ils me poussèrent dans une nouvelle cellule, plus sombre et plus isolée que la précédente. Les murs étaient faits de béton brut, froids et humides. Une petite fenêtre, placée trop haut pour que je puisse l'atteindre, laissait entrer un mince filet de lumière. Je m'affaissai sur le sol, épuisée et désespérée. Le silence était assourdissant, interrompu seulement par le bruit de mes propres respirations haletantes.
Je passai des heures, peut-être des jours, dans cet endroit sinistre. Chaque minute qui passait me paraissait une éternité. La seule visite que je recevais était celle des gardes, apportant de la nourriture insipide et de l'eau tiède. Je savais qu'ils me surveillaient de près, car chaque tentative de communication ou de mouvement suspect était immédiatement réprimée.
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Chapitre 7, l'histoire commence à avancer là !
Bisous bonne lecture !
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Les Ombres de la Nuit
RomanceLes Ombres de la Nuit suit la tumultueuse rencontre entre Aylan, un footballeur turc chef secret d'un gang et Ezia, une jeune étudiante timide mais déterminée. Après avoir involontairement assisté à une exécution menée par Aylan, Ezia se retrouve pl...