Chapitre 2

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Information : Kemal est en conduite accompagnée et conduit donc malgré ses 15 ans.

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Kemal était concentré sur son téléphone et ne semblait pas remarquer la voiture noire, aux vitres teintées, qui nous suivait depuis plusieurs kilomètres.

"Kemal," dit-je doucement, tentant de masquer mon inquiétude, "je crois que quelqu'un nous suit."

Kemal jeta un rapide coup d'œil dans le rétroviseur, ses mains se crispant sur son téléphone. L'air de la nuit semblait soudain plus lourd, chargé de tension et de mystère, alors que nous nous enfoncions dans les ruelles sinueuses de cette ville millénaire, cherchant désespérément à semer notre poursuivant.

J'accélérai légèrement, prenant soin de ne pas attirer davantage l'attention. Je pouvais sentir mon frère se tendre, son visage se durcissait tandis qu'il calculait notre prochaine manœuvre. On passa devant des boutiques illuminées et des cafés bondés, les rires et les conversations des passants semblant distants, presque irréels.

"On va prendre à droite," murmura Kemal, les yeux fixés sur la route.

Je tournais brusquement dans une rue étroite, espérant perdre la voiture noire dans le dédale des ruelles d'Istanbul. Kemal se cramponna à son siège, le cœur battant la chamade. Mais à chaque virage, la voiture noire apparaissait, implacable. Enfin, on déboucha sur notre rue, un quartier résidentiel calme où les lumières des appartements scintillaient dans la nuit. Je garai précipitamment la voiture devant notre immeuble, coupant le moteur en un geste rapide.

"Dépêche-toi, Kemal" murmurais-je, en ouvrant ma portière.

On se précipita vers l'entrée, jetant des coups d'œil anxieux derrière nous. La voiture noire s'était arrêtée un peu plus loin, ses occupants restant dans l'ombre. On entra rapidement dans le bâtiment, claquant la porte derrière nous. Le bruit résonna dans le hall silencieux, et nous restions immobiles un instant, écoutant les bruits environnants. Mais, rien. Juste le silence pesant de la nuit.

"On est à la maison," souffla Kemal, posant une main rassurante sur mon épaule.

Mais l'inquiétude persistait dans nos regards. Qu'est-ce que cela signifiait ? Qui étaient ces personnes et pourquoi nous suivaient-elles ? En montant les escaliers vers notre appartement, je ne pu s'empêcher de jeter un dernier coup d'œil par la fenêtre du palier. La voiture noire était toujours là, une présence menaçante dans la nuit d'Istanbul. L'adrénaline commençait à retomber. Alors que nous atteignions notre appartement, Kemal se tourna vers moi avec un sourire en coin :

-Ezia, sérieusement, tu as peut-être besoin de prendre des cours de conduite, dit-il en ouvrant la porte.

-Vraiment, Kemal ? Et toi, tu es l'as du volant, c'est ça ? répliquai-je, en roulant des yeux. Parce que c'était vraiment brillant de ma part de faire ces virages serrés comme si on était dans un film d'action...

Kemal haussa les épaules en souriant.

-Tu voulais peut-être juste ajouter un peu de piquant à notre soirée. Mais franchement tu savais pas conduire.

-C'était parfait, répondis-je vexée. Rien de tel qu'une course poursuite en voiture pour finir la journée. Tu veux peut-être aussi que je fasse un créneau entre deux camions en marche la prochaine fois?

-Eh bien, ça pourrait être un bon exercice, répondit Kemal en riant. Mais sérieusement, tu devrais vraiment apprendre à changer de vitesse plus vite.

-Oh, et toi, tu crois que tu es Vin Diesel maintenant? rétorquai-je, croisant les bras. Peut-être que tu devrais envisager une carrière à Hollywood avec tes talents de cascadeur.

Les Ombres de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant