Chapitre 12

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Après cette nuit tumultueuse où Aylan avait tenté de m'embrasser et avait fini par me provoquer, les jours suivants furent un mélange de tension palpable et de froideur calculée. Aylan oscillait entre des moments de gentillesse forcée et des provocations constantes, me gardant toujours sur le qui-vive.

Depuis cet incident, il était clair qu'il jouait un jeu complexe. Un jeu où chaque mouvement, chaque mot était calculé pour me garder sous son contrôle. Et moi, malgré toute la haine que je lui vouais, je savais que je devais jouer le jeu, du moins en apparence, pour protéger ma famille et moi-même.

Un matin, une semaine après cet incident, Aylan frappa à la porte de ma chambre et entra sans attendre ma réponse. Il tenait un sac en plastique avec un maillot de football à l'intérieur.

-Ezia, ce soir, j'ai un match important, commença-t-il, son ton étrangement cordial. J'aimerais que tu sois là.

Je levai les yeux de mes notes de cours, surprise par sa demande. "Pourquoi voudrais-tu que je vienne ?"

Il sourit, un sourire qui ne touchait pas ses yeux. "Peut-être que je veux te montrer une autre facette de moi." Il tendit le sac vers moi. "Voici un maillot. Porte-le ce soir."

Je pris le sac sans un mot, mais mon regard lui disait tout ce que je pensais de cette invitation forcée. "Et si je refuse ?"

Il s'approcha, son sourire s'élargissant. "Alors, je devrai peut-être revoir ma promesse de protéger ta famille."

Je serrai les dents, sentant la colère monter. "Très bien. Je viendrai. Mais ne pense pas que cela change quoi que ce soit entre nous."

Il recula, satisfait. "À ce soir alors, Ezia."

Ce soir-là, malgré ma haine pour Aylan, je me retrouvai dans un endroit que je n'aurais jamais imaginé : les loges VIP d'un grand stade de football, entourée par des hommes de main qui surveillaient chacun de mes mouvements. Aylan, dans un élan de magnanimité calculée, avait insisté pour que je porte un maillot à son nom, le numéro 13 de l'équipe de Turquie.

Le stade était une mer de lumières et de sons. Les supporters scandaient des chants et brandissaient des drapeaux, créant une atmosphère électrique. J'étais assise dans une loge luxueuse, un contraste saisissant avec la tension intérieure qui m'habitait. Les hommes de main d'Aylan étaient postés à des endroits stratégiques, leurs regards perçants m'assurant que toute tentative d'évasion serait futile.

Aylan, vêtu de son maillot rouge et blanc, se prépara à entrer sur le terrain. Malgré toute la haine que je lui vouais, je ne pouvais nier qu'il avait l'air impressionnant, une figure charismatique et athlétique prête à mener son équipe. Juste avant de sortir, il se tourna vers moi, un sourire calculateur sur les lèvres. "Profite du match, Ezia. J'espère que tu apprécieras les loges VIP."

Je répondis par un regard froid, refusant de lui donner la satisfaction d'une réponse.

Le coup d'envoi fut donné et le match commença dans une effervescence de cris et de tambours. La Turquie affrontait une équipe redoutable, mais Aylan et ses coéquipiers semblaient prêts à relever le défi. Aylan se démarqua rapidement par son jeu agressif et ses compétences techniques. Chaque fois qu'il touchait le ballon, le stade résonnait de clameurs enthousiastes.

Dans la loge, un serveur entra avec un plateau de délices : des fruits frais, des amuse-bouches et des boissons variées. « Compliments de Monsieur Aylan, » dit-il en déposant les plateaux devant moi. Je jetai un coup d'œil aux hommes de main, qui me surveillaient de près. Il n'y avait aucune échappatoire. Je soupirai et pris une bouchée d'un fruit, essayant de détourner mon esprit de la situation.

Les Ombres de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant