Chapitre 9

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Le lendemain matin, je me réveillai aux premières lueurs de l'aube, le chant des oiseaux me tirant de mon sommeil agité. Je pris quelques instants pour m'orienter, réalisant progressivement où je me trouvais. La chambre, baignée dans la douce lumière du matin, semblait encore plus accueillante.

Je sortis du lit et m'approchai de la fenêtre. Le jardin était encore plus enchanteur sous la lumière du jour. Les fleurs s'ouvraient lentement, dévoilant des pétales éclatants, tandis que les oiseaux virevoltaient joyeusement autour des arbres.

Après avoir pris une grande inspiration, je quittai la chambre pour explorer le reste de la maison. Le couloir dans lequel je me trouvai était décoré de tapis persans aux motifs élaborés, adoucissant mes pas. Les murs étaient ornés de photographies en noir et blanc, capturant des moments figés dans le temps.

Je descendis les escaliers en bois, qui craquèrent doucement sous mon poids. Le rez-de-chaussée était tout aussi accueillant que la chambre. Un grand salon s'ouvrait devant moi, avec un canapé en cuir brun, des fauteuils assortis et une grande cheminée en pierre. Des étagères remplies de livres tapissaient les murs, et une grande table basse occupait le centre de la pièce, couverte de journaux, de magazines et d'un plateau de fruits frais.

À travers une arche, j'aperçus la cuisine, équipée de tout le nécessaire. Un îlot central en marbre faisait face à des armoires en bois clair, et des plantes en pots égayaient l'espace. Un parfum de café frais flottait dans l'air, me guidant vers la source de l'arôme réconfortant.

Je me servais une tasse de café quand j'entendis des pas derrière moi. Je me retournai pour voir Aylan, debout dans l'encadrement de la porte. Il semblait fatigué mais calme.

-Bonjour, dit-il, un léger sourire aux lèvres. J'espère que tu as bien dormi.

Je hochai la tête, encore un peu sur la défensive. "Oui, merci. Et toi ?"

Il haussa les épaules. "Aussi bien que possible. Il me fixa un instant, comme s'il cherchait les mots justes. Je sais que tout cela doit être très difficile pour toi."

Je baissai les yeux vers ma tasse de café, incertaine de ce que je devais répondre. "C'est... beaucoup à assimiler."

Aylan s'approcha de moi, prenant une tasse de café pour lui-même. "Je pensais que tu aimerais peut-être faire un tour dans le jardin. Il y a un endroit où j'aime aller pour réfléchir."

Je considérai sa proposition, puis acquiesçai. "D'accord."

Nous sortîmes de la maison par une porte arrière qui donnait directement sur le jardin. La fraîcheur du matin était vivifiante, et les senteurs de la végétation environnante me donnèrent une sensation de renouveau. Le jardin était vaste, avec des chemins sinueux bordés de fleurs sauvages et d'arbustes soigneusement taillés.

Aylan me guida vers un coin reculé du jardin, où un petit banc en bois était placé sous un grand chêne. "C'est ici que je viens quand j'ai besoin de me vider l'esprit," expliqua-t-il, s'asseyant sur le banc.

Je pris place à côté de lui, laissant le silence confortable s'installer entre nous. Le murmure du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux, tout contribuait à créer une atmosphère sereine. Pour un moment, les horreurs des jours précédents semblaient lointaines.

-Ezia, commença-t-il finalement, sa voix douce mais grave. Je sais que tu as des questions, et je veux y répondre. Mais sache que tout ce que je fais, je le fais pour une raison."

Je tournai la tête vers lui, croisant son regard intense. "Pourquoi moi ? Pourquoi m'as-tu gardée ici ?"

Il soupira, passant une main dans ses cheveux. "Au début, c'était parce que tu représentais une menace pour notre organisation. Mais maintenant...  Il hésita, cherchant ses mots. Maintenant, c'est plus compliqué. Il y a quelque chose en toi qui me fait questionner tout ce que je pensais savoir."

Un frisson me parcourut. Les mots d'Aylan, bien qu'inquiétants, portaient une lueur d'espoir. Peut-être qu'il y avait une chance de changer les choses, de trouver une voie différente. Pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était naviguer dans cette coexistence complexe, espérant que la paix que nous trouvions ici pourrait s'étendre au-delà des murs de ce sanctuaire.

Assise sur le banc, je pris une profonde inspiration, rassemblant mon courage. "Aylan, où est Arda ? Et... Ma voix se brisa légèrement. "Et que vont devenir mes parents, mon frère ?"

Aylan détourna le regard, ses traits se durcissant. Il resta silencieux un moment, comme s'il pesait ses mots avec soin. "Arda est en sécurité. Il est gardé dans un autre endroit, mais je te promets qu'il ne lui arrivera rien. Quant à ta famille... Il soupira. Ils ne savent rien de ce qui se passe réellement. Ils pensent que tu es partie en voyage pour tes études."

Je fus submergée par une vague de soulagement mêlée d'inquiétude. "Tu es sûr qu'ils vont bien ? Que tu ne leur feras pas de mal ?"

Aylan me regarda, ses yeux brillant d'une intensité troublante. "Ezia, je ne veux pas faire de mal à des innocents. Tant que tu coopères, ta famille sera en sécurité."

Un silence tendu s'installa entre nous. Puis, soudainement, son expression changea. Un éclair de jalousie passa dans ses yeux. "Et en parlant d'Arda... Il se redressa, sa voix devenant froide. J'ai remarqué que vous êtes proches. Très proches, même."

Je clignai des yeux, déconcertée par ce changement d'attitude. "Arda est mon meilleur ami. Il a toujours été là pour moi."

Aylan se leva brusquement, son visage durci par une colère à peine contenue. "Eh bien, tu devras t'habituer à ce qu'il ne soit plus aussi présent. Désormais, tu suivras tes cours en distanciel. Tu n'as pas besoin de sortir de cette maison."

Je me levai à mon tour, sentant une colère monter en moi. "Tu ne peux pas me garder enfermée ici pour toujours, Aylan. Je ne suis pas une prisonnière."

Il s'approcha de moi, son regard brûlant de jalousie. "Tu feras ce que je te dis, Ezia. Tant que tu es ici, tu es sous ma protection. Et ma protection a un prix."

Je sentis mes mains trembler de frustration et d'impuissance. Le contraste entre le Aylan doux et attentionné de quelques instants auparavant et l'homme jaloux et possessif devant moi était déroutant. Mais je savais que pour l'instant, je n'avais pas d'autre choix que de suivre ses règles.

Je le fixai, essayant de maintenir mon calme. "Très bien. Je suivrai tes règles. Mais je veux voir Arda. Et je veux des nouvelles de ma famille régulièrement."

Aylan hocha la tête, toujours tendu. "Je te donnerai des nouvelles. Et pour Arda... Nous verrons."

Je retournai lentement vers la maison, la colère et l'incertitude bouillonnant en moi. Derrière moi, je sentis le regard d'Aylan me suivre, une ombre de jalousie toujours présente dans ses yeux.

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Chapitre 9 : on avance encore petit à petit dans l'histoire !

Bonne lecture, bisous !

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