Élégance pour Beauxbâtons

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Mi-juillet 1987, Résidence Ishkan

L'été battait son plein à la résidence Ishkan. Les cigales chantaient et le soleil illuminait le toit de l'immeuble rose où Marco et Aida passaient beaucoup de temps à jouer et à se prélasser. Mais aujourd'hui, l'excitation était palpable dans l'air.

Marco et Aida, désormais âgés de dix ans et sur le point d'avoir onze dans un peu plus de un mois, se préparaient pour leur première année à Beauxbâtons. Aida était particulièrement impatiente. Elle avait déjà commencé à s'habiller en conséquence, essayant différentes tenues et imitant les élèves plus âgés qu'elle avait vus lors de visites à Paris ou sur des photographies chez la « tante Vinda ».

« Marco, regarde ça ! Qu'est-ce que tu en penses ? » s'exclama Aida, sortant de sa chambre dans une robe bleu ciel élégante, avec des motifs étoilés, pour rejoindre celle de Marco, passant devant son grand-père qui lisait le journal à son fauteuil.

Marco, allongé sur son lit avec un livre de sorts, leva les yeux et la regarda avec un sourire en coin.

« Franchement, tu ressembles à une étoile filante, Aida, » dit-il en riant. « Mais je suis sûr que tu vas impressionner tout le monde. »

Aida fit une moue et lui lança un regard faussement vexé.

« Oh, cesse de te moquer de moi, Marco. Tu devrais essayer de t'habiller aussi. Tu ne veux pas avoir l'air d'un cracmol dès le premier jour, n'est-ce pas ? »

« Je plaisante seulement, » répondit Marco en riant. « Et ne t'inquiète pas, je saurai quoi porter avec mon uniforme. Peut-être quelque chose de simple, mais élégant. Après tout, c'est Beauxbâtons, pas une fête de village. »

Leur conversation alternait naturellement entre le français, le hongrois et l'allemand, reflet de leur éducation multiculturelle et d'avoir côtoyé depuis enfant plusieurs nationalités parmi leurs voisins.

Depuis le salon, leur grand-père Ishkan les entendait rire et discuter. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Ces moments de joie étaient précieux, surtout après tout ce qu'ils avaient traversé. Aujourd'hui, il avait prévu de les emmener à Paris pour faire les achats nécessaires pour la rentrée scolaire. Les livres, les uniformes, et bien sûr, les baguettes magiques.

Mais alors qu'il se levait pour les appeler, l'interphone de l'appartement retentit. Il alla répondre, une légère ride de curiosité sur le front.

« Oui ? » dit-il en appuyant sur le bouton.

« Milo ? Je dois les voir et... » dit la voix à l'interphone.

« Je descends tout de suite, »coupa Ishkan.

Il se tourna vers Marco et Aida, qui le regardaient avec curiosité.

« Continuez à vous préparer. Nous partirons dès que je reviendrai. »

Marco et Aida hochèrent la tête, un sourire excité sur leurs visages. Leur grand-père descendit les escaliers pour aller chercher le paquet.

« Encore un client, sûrement, » dit Marco, les yeux pétillants. « Ou un marchand ? »

« Peut-être, »répondit Aida. « Mais ce qui m'importe le plus, c'est d'être prête pour Beauxbâtons. Je veux que tout soit parfait. »

Marco hocha la tête.

« Moi aussi. Et je suis sûr que grand-père a tout prévu pour que ce soit le cas. Peut-être que c'est une livraison pour nous ! »

Ils continuèrent à discuter, alternant entre le français, le hongrois et l'allemand, riant et plaisantant, tandis qu'ils attendaient impatiemment le retour de leur grand-père.

Les Princes de NurmengardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant