Red Light - Tome 2

~ VII ~

Nikolaï

— Laisse-le, il ne fera rien de toute façon.

Alina a toujours été si confiante. Mais clairement, je ne peux pas l'être autant qu'elle. Pas quand sa vie est en jeu.

— Arrête tes conneries, rétorqué-je. Il est venu me voir, Alina ! Il a menacé de te kidnapper, et torturer !

Elle pince les lèvres en détournant le regard.

— Ne me dis pas que tu t'en fous, ajouté-je en fronçant les sourcils, mes yeux cherchant les siens. Je refuse de te mettre en danger. Je vais accepter ses conditions un point c'est tout.

— Nik, si tu fais ça, je te jure que je m'en vais. Tu auras une bonne raison de t'inquiéter pour moi comme ça.

Ses iris couleur miel me toisent sévèrement, et tout à coup je retrouve cette place de petit garçon qu'elle m'a toujours attribuée.

— Laisse-le causer dans le vent, continue-t-elle en reportant son attention sur le linge qu'elle pliait. Ce mec n'aura pas les couilles d'agir.

Je hausse les épaules avec une moue sceptique.

— Je veux bien t'écouter pour cette fois, cédé-je. Mais à la prochaine menace, j'accepte. Deal ?

Pour toute réponse, elle me tend son petit doigt. Avec un faible sourire, j'y crochète le mien dans une "promesse du petit doigt".

***

Elle est là, dans mes bras. Son corps mort pèse lourd contre le mien. Mais pas aussi lourd que l'est mon cœur dans ma poitrine.

— Alina... geins-je en berçant son cadavre. Pourquoi...

— C'est ta faute Nik.

Elle a rouvert les yeux. Alors que je viens de les lui refermer. Ils sont vitreux, la peau de ses lèvres sèches craque alors qu'elle prononce ces mots. Pris de panique, je m'éloigne brusquement de ma sœur, censée être morte. Elle se relève en esquissant des mouvements approximatifs, flous. Tel un zombie, elle se dirige vers moi en tendant sa main pâle dans ma direction. De mon côté, je recule autant que possible, me traînant sur le sol faute d'avoir la force de me lever.

Un filet de sang s'écoule de sa tempe, dégoulinant jusque son menton avant de venir s'écraser sur la moquette moisie de notre ancien appartement.

— Tout est ta faute, tu l'as laissé me tuer sous tes yeux.

Elle continue d'avancer, tandis que je me retrouve acculé contre le mur. La peur s'empare de moi, je me recroqueville en plaquant mes mains sur mes oreilles.

— Non ! hurlé-je en espérant couvrir ses reproches. Non, c'est faux ! C'est toi qui m'as forcé ! Je ne voulais pas ! JE NE VOULAIS PAS QUE TU T'EN AILLES, TU M'ENTENDS ?!

Je commence à basculer d'avant en arrière, les larmes de détresse inondant mes joues alors que mon cœur tambourine dans mes oreilles.

— Je ne voulais pas... Alina... Je ne voulais pas, tu le sais...

***

— ALINA !

Je me redresse dans mon lit, en sueur.