6 : Qui présidera l'Assemblée nationale ?

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En ce jeudi 18 juillet 2024, Gabriel Attal aurait souhaité être partout ailleurs qu'au palais Bourbon, à l'heure où devait se dérouler la séance qui déciderait de la personne qui présiderait l'Assemblée nationale pour les cinq années à venir.

Les membres du Rassemblement National lui jetaient des regards sévères pour la plupart, à peine courtois pour le reste. Gabriel avait imaginé, chaque nuit au cours des dernières semaines, de telles expressions contre lui, simplement par agacement qui devait habiter chaque membre de l'extrême droite en apprenant que Macron le gardait provisoirement comme Premier ministre. 

Il aurait préféré que ce soit la raison de leur colère, elle lui aurait paru moins absurde.

La réalité était autre : les partisans de l'extrême lui faisaient front depuis quelques jours dans les médias, non plus à cause de son poste auquel il n'avait d'autre choix que de rester à cause du Président, mais en raison de sa prétendue altercation avec Jordan Bardella. 

Les deux hommes avaient beau s'être méfiés des téléphones portables de plusieurs visiteurs du musée des Années Trente, ils avaient été filmés au cours de leur discussion. Et si sur le fond, Gabriel Attal était le plus soutenu des deux, appuyés par la majorité des médias, le Rassemblement National avait fait front pour soutenir le prochain Premier ministre en s'appuyant eu sur la forme de cette discussion.

— Il est inadmissible que le Premier ministre fasse pression de la sorte sur son successeur simplement car il s'agit d'un membre de notre parti, avait critiqué Marine Le Pen la veille dans une interview télévisé. Sous prétexte que monsieur Bardella représente l'extrême droite, le Président utilise son valet pour critiquer notre prochain Premier ministre, au lieu de décider de suivre le choix démocratique fait par les français. Si monsieur Attal avait plus de bon sens, il aurait pu discuter sobrement avec monsieur Bardella et lui décrire les difficultés du rôle de Premier ministre, afin que son successeur en soit correctement informé, et puisse ainsi guider le pays avec plus de facilité et moins de heurts. Il y en a beaucoup pour reprocher à l'extrême droite d'envoyer la France dans un gouffre de haine, sous des prétextes fallacieux, mais si eux-mêmes nous ferment la porte pour que nous coopérions tous ensemble, c'est bien qu'eux-mêmes sont haineux ! 

— Cela s'entend, avait péniblement coupé le journaliste, mais sur le fond des reproches de monsieur Attal, ne faudrait-il pas avoir quelques... réserves, à ce que monsieur Bardella soit le prochain Premier ministre ? Son absentéisme au Parlement européen pourrait être le signe d'un manque d'expérience, et votre parti ne manque pas de membres plus aguerris dans ce domaine, qui ne seraient alors pas intimidés par des propos de l'opposition. Pourquoi ne pas désigner un autre de vos partisans pour devenir Premier ministre ? 

— Monsieur Bardella n'est pas aussi absent au Parlement européen que monsieur Attal aimerait le faire croire, cela a été plusieurs fois prouvé, et comme nous l'avons déjà dit son intérêt est de défendre ceux des français dans une Union européenne toujours plus prompte à sanctionner et rendre plus difficile les conditions de travail de plusieurs personnes, dont nos agriculteurs qui souffrent de toutes les restrictions imposées. Celles-ci ne mènent finalement qu'à alourdir leurs charges, baisser leurs revenus et les pousser sur la pente du chômage ! Monsieur Bardella, par son travail, représente mieux les français face à l'Union européenne que monsieur Attal n'aide les français au sein du gouvernement d'Emmanuel Macron.

— Cela ne nous explique pas pourquoi vous avez choisi monsieur Bardella comme prochain Premier ministre...

— Il représente l'avenir de notre parti : la jeunesse, l'amour de la France, la défense des plus démunis, mais également l'intégration parfaite d'un jeune homme dont les parents ont émigrés en France, ce qui prouve que notre parti n'est pas xénophobe comme beaucoup tenteraient de le faire croire. Mon père était plus rigide, je ne le suis pas autant, et monsieur Bardella est la preuve de l'évolution positive de notre parti, là où la gauche et le centre se déchirent.

Pour mon pays (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant