11 : Ambition sans travail

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Le lundi 5 août 2024, la presse française s'était totalement calmée au sujet de la confrontation entre Gabriel Attal et Jordan Bardella dans une ruelle, soulageant ce dernier de la pression qui avait été mise sur ses épaules au cours de la semaine passée. Les exploits français se partageaient les premières pages des journées, félicitant les athlètes et laissant ainsi le président du Rassemblement National tranquille. Cela ne signifiait pourtant pas qu'il avait cessé de voir Nolwenn, au contraire.

Ils avaient passé le week-end ensemble, flirtant entre la limite du couple qu'ils avaient été et le célibat qu'ils avaient tous deux acceptés. Aucun des deux n'avait parlé de reprendre leur relation, mais aucun d'eux n'avait non plus évoqué de cesser le jeu qu'ils se faisaient l'un l'autre pour le moment.

Quelque part, Jordan se sentait rassuré que les articles à son sujet et sur Attal se soient faits bien plus discrets, ayant fait ainsi disparaître le malaise naissant qu'il avait eu face à certains articles évoquants de la sexualité entre les deux hommes, et non une rencontre impromptue. Si bien qu'au petit matin, il pouvait profiter du visage de son ex sans ressentir la moindre crainte que des rumeurs stupides l'éloignent de lui.

— Tu as gardé les rideaux ? nota-t-il maladroitement.

— Je prévoyais de m'en débarrasser plus tôt mais j'hésite encore sur ceux que je veux à la place, soupira Nolwenn en leur préparant du café. Je suis allé dans quelques magasins mais rien ne m'a encore tapé dans l'œil pour le moment. Qu'est-ce que tu verrais comme couleurs et motifs ?

— Si tu décides de garder ce papier peint, des rideaux bleus feraient bien l'affaire, supposa Jordan. Pour le reste, c'est toi qui choisis, c'est ton appartement, il faudra que tu choisisses quelque chose qui puisse te plaire que je sois ici ou pas.

Ce début de journée se déroulait sous de bons hospices, même si son humeur était légèrement entachée en lisant le journal. Les nouvelles n'étaient pas particulièrement bonnes, et il repassa à un article paru quelques jours plus tôt, au sujet d'une rencontre tenue entre Attal et Damien Maudet, un LFI-iste notoirement connu pour son implication dans le secteur médical public. L'homme n'avait qu'un an de moins que lui, et ne lui avait jamais inspiré grand chose.

Évidemment, le quartier général du Rassemblement National était le lieu où il avait eu le plus l'occasion d'en apprendre sur les députés passés, avec tout de même le filtre qui pouvait exister entre la réalité et le spectre du parti politique dans les yeux de ses propres collègues. Mais il y avait eu d'autres noms plus évocateurs, et Maudet n'était pas l'un de ceux qui ressortait le plus en dehors du médical. Il était souvent incisif face à l'extrême droite, mais avait le souci de ne pas être impliqué pour le reste des sujets qui pouvaient se débattre à l'Assemblée nationale.

Si bien que même si la réunion entre Attal et le membre de gauche n'avait pu porter que sur la question médicale, elle avait été longue de moins d'une heure, ne laissant pas le temps de pouvoir discuter franchement.

Alors à quoi avait servi cette réunion ?

— Jordan, tu m'écoutes ? questionna Nolwenn.

— Excuse-moi, tu disais ?

— Je disais : n'avais-tu pas une réunion avec le Parlement européen aujourd'hui ? Avec ton groupe... Patriotes pour l'Europe, c'est ça ?

— Il n'y a pas de plénière à Strasbourg au cours du mois d'août, mais il aurait pu y avoir des sessions supplémentaires à Bruxelles, reconnut-il. Mais puisque la France a déjà eu à faire des élections législatives précipitées et que l'on accueille les Jeux Olympiques, le Parlement européen ne fera pas de session exceptionnelle pendant l'été, il faudra attendre la rentrée.

Pour mon pays (Attal x Bardella)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant