Une semaine, ça fait une semaine que j'ai trouvé le presque courage d'évoquer ça à William. Maintenant, juillet approche, apportant donc avec les grandes vacances. Deux mois à passer avec mon jeune ami et malgré moi, je me réjouis de la nouvelle, ignorant mon devoir que je sais pourtant inutile.
J'ai dit à Bel que tout avançait mais que je devais me montrer très prudent étant donné que ma cible est sans cesse sous surveillance. Évidemment ce n'était qu'un mensonge car je suis le surveillant. Mais ça, Bel ne le sait pas.
Juillet apporte aussi en retour les épreuves de BAC de William. Il stresse toute la journée et révise sans cesse, refusant de sortir de sa chambre. Mais lorsqu'il sort dehors pour se rendre en cours, je sais alors que ce n'était pas à cause de ses futures épreuves qu'il se sentait mal. Au contraire, à mon avis le fait de devoir rester enfermé à réviser doit l'aider un minimum à fuir les deux malades.
Mais il me parle. On ne se quitte plus et je sais tellement qu'il m'attire. Cette pensée me rend fou. Parce que j'aime notre relation en ce moment. Je prends soin de lui (sans compter le fait que je prévois son meurtre), et il est proche de moi.
A l'instant même, je suis allongé sur son lit, il est devant moi, assis à son bureau. Cette place semble fondée autour de son corps, ces derniers jours.
— J'ai trop chaud, je râle soudainement.
William se tourne vers moi, l'air étonné, comme s'il avait presque oublié ma présence. Je sais à quel point il se concentre lors de ses révisions et à quel point il lui est difficile de l'être. Et je l'ai déconcentré. Alors je marmonne :
— Désolé, je te laisse bosser.
— Non, c'est bon, il sourit un peu et se penche sur sa chaise. J'en ai marre.
— Tu veux faire autre chose ? je propose doucement.
Je me redresse sur ses draps et le regarde se relever. Le blondinet se frotte le bras quelques instants avant de demander doucement :
— Est-ce que ça te va une bronzette dans le jardin, sous le tuyau ?
— Tu proposes une bronzette ou une bataille d'eau ? je pouffe de rire.
— Les deux !
Il me jette un regard amusé et je lui en rends un, attendri. Cet homme est tellement mignon... Je décide pour autant de le faire tourner en bourrique :
— Ouais mais t'as le BAC...
— Depuis quand es-tu aussi ennuyant ?
Outré, j'ouvre la bouche alors qu'il pouffe de rire. Je me relève du lit, assez lourdement, pour m'approcher de lui et ainsi me venger mais je n'ai pas le temps de faire un pas en sa direction qu'il a déjà pris ses jambes à son cou. La situation commence à m'amuser, je me lance donc à sa poursuite.
Je dévale l'escalier et arrive dans le jardin après lui parce qu'il est plus rapide que moi. Je le cherche du regard mais je ne le vois pas. Pourtant une touffe blonde voire dorée c'est pas si difficile à trouver avec tout ce soleil, si ?
Avant que j'ai le temps de penser autre chose ou d'émettre une hypothèse sur sa disparition, je reçois un jet d'eau droit dans le visage. Je sursaute légèrement et me mets sur le côté mais le jet me suit.
— Ah salle gosse !
Le rire sincère de William me parvient aux oreilles et je sens mon cœur céder à ce son qui semble avoir été créé par un dieu bien attentionné. Je pose les mains devant ma figure pour me protéger, le temps de crier :
— William arrête ça eh !
— C'est tellement drôle !
Je me mets rapidement à courir vers un arbre et me cache derrière. Le bruit de l'eau qui s'arrête me prévient que mon ami avance vers l'arbre pour me chercher et certainement m'y achever mais je suis plus mâlin que lui. Ignorant le cœur où les initiales sont gravées, je me suspends à une branche pour que mes pieds quittent le sol et me voilà rapidement assez haut pour qu'il ne me voit pas au premier coup d'œil.
Le reste ne sera que réflexe et rapidité.
William arrive donc, comme prévu en bas de mon arbre. Je le vois s'étonner de mon absence et je me laisse retomber au sol. Pris par surprise, il me cède le tuyau que je m'empresse d'allumer et de diriger vers son visage.
Mon ami éclate de rire et part en courant mais, bien évidemment, je le suis, résigné à ne pas le laisser gagner si facilement.
— Fous moi la paix ! il rigole.
— T'as cherché franchement, je réplique, amusé.
En courant, ce qui devait arriver arriva et William s'étale de tout son long au sol. Je coupe l'eau et explose simplement de rire. Le souffle me manque rapidement, je me plie en deux pour rire tranquillement.
William reste allongé en riant aussi. Lorsqu'il se relève, son t-shirt trempé est couvert de terre et d'herbe.
— C'était très drôle, je conclu en reprenant mon souffle.
— Ahaha, il lève les yeux au ciel mais je devine son sourire. Mais je suis crado maintenant...
— Bah enlève ton haut. Regarde.
Je retire le mien d'un petit sourire. Ses yeux se posent directement sur mon torse, qu'il détaille sans gêne. Je pouffe un peu de rire, il le remarque et rougit. Sa peau bronzée, matte, se teinte de rose. Et cette couleur va terriblement bien avec ses tâches de rousseur.
Il finit par me suivre et lui aussi, retirer son haut. Et comme lui, je détaille son corps sans retenue. Je remarque alors une coupure sur son épaule, certainement faite par les deux autres. Je m'approche donc doucement, sans vraiment y réfléchir et dépose des bisous dessus. Je ne vois pas son visage mais je le sens frémir et se tendre sous mes lèvres.
— Pourquoi tu l'embrasses ? murmure-t-il.
— Pour laisser de l'amour sur la haine, j'imagine.
Ma réponse me surprend moi même. De... l'amour ? Je parlais d'affection, pour moi c'est logique mais j'ai peur qu'il se méprenne. Mais il ne relève pas et me rapproche juste de lui. Nos deux corps mouillés se répondent par nos mêmes sourires. Je me sens bien.
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The shadow in our eyes
RomanceAyden, 20 ans, n'a qu'un seul objectif dans la vie : rendre la justice. Sans diplôme de droit, une simple licence en musique, et juste une rage en lui qui le fait détester les injustices. Alors que son destin de criminel dans l'ombre et de musicien...