Trois jours.
Trois jours se sont écoulés depuis la dernière fois que j'ai vu mon frère.
Trois nuits.
Trois nuits que je n'ai pas réussi à dormir plus de deux heures d'affilée, sans que ce cauchemar m'assaille.
Ce même cauchemar. En boucle.
Depuis trois. Putain. De nuits.
Je ne peux pas fermer les yeux sans le voir apparaître devant mes paupières.
Mais je suis tellement fatiguée...
J'ai la tête qui tourne. L'odeur des médicaments de l'hôpital me donne la nausée.
Je suis de retour dans ces couloirs vides et sans vie que je déteste tant. Ces long couloirs blancs et aseptisés à l'odeur de désinfectant.
Des centaines de portes affichent toutes le même numéro. J'ai beau les ouvrir une par une, le décor qui se tient devant moi est toujours le même.
Mais je refuse de rentrer.
Cet endroit est pour moi la représentation même de la mort.
Je fini par céder et rentre dans l'une d'elle, comme si j'étais un pantin.
Je me tiens debout dans cette chambre. A côté de ce lit. Dénué d'âme. D'émotion. Mais surtout de vie.
Je lui tiens la main.
Une main blanche, froide et osseuse qui risque de se briser au moindre mouvement trop brusque de ma part.
J'ai peur.
Je tremble.
Je lève la tête et me dirige vers l'électrocardiogramme. Je m'approche de plus en plus proche jusqu'à le toucher.
A ce moment-là, la ligne qui formé des montagnes russe est plus plate que jamais.
Un bip strident retentit.
Je voudrais hurler mais aucun son ne sort de ma bouche.
Je voudrais courir mais mes pieds sont ancrés dans le sol et refusent catégoriquement de bouger.
Je frappe l'électrocardiogramme de toutes mes forces.
De plus en plus fort.
Avec une telle rage que je ne sens plus ma main. Le bip strident me vrille les tympans à force de sonner.
Ma vision se brouille et je ne vois plus rien.
J'entend juste l'écran de la machine se briser et les morceaux de verre se répandre sur le sol.
Je me relève en sursaut. La respiration hachée, et le cœur qui bat trop vite. Je me passe la main sur le visage pour essayer de reprendre mes esprits.
Mon poignet me brûle.
Je devrais être habituée, cela fait des mois que je fais ce même cauchemar. Même si avant, ce n'était que des extraits.
Là, c'est comme si je regarde le même épisode d'une série en boucle à chaque fois que je ferme les yeux.
Je pense que personne ne s'habitue vraiment à cette douleur qui vous ronge le cœur et l'esprit. Comme un poison qui vous pourrit de l'intérieur sans que vous ne puissiez faire quoi que ce soit.
Je me retourne, même si je sais que je n'arriverai toujours pas à dormir cette nuit-là.
Comme ces trois dernières nuits.
Ainsi que sans l'ombre d'un doute celles qui arriveront les jours suivants.
Mes journées et mes nuits sont rythmées par ces pensées sombres qui me hantent et m'empêchent de dormir. Les discussions et les sanglots de mes parents me parviennent comme si je me trouvais dans la même pièce qu'eux alors que plusieurs murs nous séparent.
Je préfère les ignorer et me concentrer sur moi, une seule douleur c'est déjà bien trop à gérer toute seule.
Egoïste.
EGOÏSTE !
Je coupe court à mes pensées et me laisse sombrer dans la douleur physique, qui est bien plus facile à gérer que celle mentale. Les picotements et les brûlures sur mon poignet qui suivent, m'envahissent comme des centaines d'aiguilles et je la laisse m'emporter jusqu'à ne plus rien ressentir.
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Hey comment ça va ?
Prenez soins de vous et de votre santé mental, comme physique <3
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Kiss <3
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Je Te Promets
RomantizmElle c'est Héloïse. Lui c'est Mathieu. Meilleurs amis depuis le bac à sable, ils n'ont aucun secret l'un pour l'autre. Héloïse a toujours détesté les promesses, pourtant, tous les jours devant son miroir, elle se répète que tout ira bien. Car c'est...