Chapitre 6.

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La plupart des bâtiments de Jaykam possédaient des caves. Ilgog avait choisi l'emplacement de son bar et de son restaurant justement parce qu'ils avaient des caves. Celle du restaurant était particulièrement bien insonorisée, c'était vraiment pratique, en plus d'avoir un sol facile à nettoyer tout en conservant une apparence lugubre. Il avait attendu plusieurs heures pour être sûr que Kana se soit endormi avant de quitter son appartement, laissant le soin à une souris de veiller sur elle. Il aurait préféré rester, mais il y avait des choses qu'il valait mieux faire tout de suite.

— Ils sont tous là ?

Kady sortit de l'ombre.

— Deux seulement, le troisième a succombé au poison de Kana... redoutable, murmura-t-elle.

— Tu n'étais pas censé surveiller le chat, toi ?

— Il s'est endormi, je suis trop discrète pour qu'il m'ait entendu partir.

Ilgog lui faisait confiance, si elle disait que Neo ne s'apercevrait pas de son absence, il la croyait. Une deuxième femme surgie peu après, c'était Anya, Ilgog l'avait trouvé dans une nichée composée presque exclusivement de mâle, soumise à leur maltraitance alors qu'elle n'était même pas une souris grise. Il l'avait tiré de là alors qu'elle n'avait que seize ans et l'avait intégré à sa nichée. Elle était une de ses meilleures espionnes.

— C'est toi qui à l'info que j'ai demandée ?

Anya hocha la tête. Ilgog avait compris très jeune que rien ne valait plus cher que les secrets, et que personne mieux qu'une souris ne les volait. Il entraînait chacune de ses petites espionnes à retenir tout ce qu'elles entendaient et à être capable de le répéter à l'identique. Leur mémoire était une sorte d'archive géante. Dans son métier, il ne pouvait pas se permettre de noter les informations délicates, sinon elle perdait de leur valeur.

Anya se mit sur la pointe des pieds et il se pencha pour qu'elle lui répète à l'oreille tout ce qu'elle savait sur ses otages. Une fois prêt, il entra.

L'homme dormait sur la chaise de torture où il était attaché, un cadavre était posé non loin et empestait la pièce. Le troisième homme, celui qui n'avait pas touché Kana, mais avait participé à cette débâcle, était ligoté comme un gigot dans le font de la pièce.

Ilgog prit le saut d'eau laisser à sa disposition et le jeta sur le sale type pour le faire dessouler.

Il se réveilla en sursaut et eut le bon sens d'avoir l'air terrifier. Ilgog commençait à être fatigué, alors il espérait que l'homme ne ferait pas d'histoire. Il n'avait pas envie de tuer quelqu'un ce soir, même si voir cet homme mort le démangeait, cacher des corps c'était vraiment pénible. Déjà qu'il allait devoir s'occuper de l'empoisonné, faire en sorte que personne ne se doute jamais de la cause de sa mort. La nuit promettait d'être longue.

— Allez, on va la faire courte, toi et moi. La femme que tu as très stupidement agressée était sous ma protection.

— Ta putain à buter Willy ! s'écria-t-il comme un veau.

Le poing d'Ilgog le cueillit à la mâchoire et il geignit comme un bébé.

— Tu veux réessayer d'insulter ma protégée, pour voir ?
Il secoua pathétiquement la tête.

— Bien. Toi et tous tes petits secrets êtes dans la merde, car, là tout de suite, rien ne me retient d'aller révéler à ta femme ton adultère, à ton patron que c'est avec sa femme à lui, et à ton dealeur que tu revends sa came, mais je suis un type sympa qui à franchement la flemme de maquiller ta mort en suicide, alors on va faire un marché.

Et en quelques secondes, c'était plié, l'homme se mit à pleurer.

— Il va me buter, putain, sanglota-t-il.

Ilgog se fichait bien de savoir si c'était du patron ou du dealeur qu'il parlait.

— C'est le genre de chose auquel il faut penser avant de mal agir. Quand tu n'es pas prêt à mourir en faisant quelque chose de stupide, tu évites de le faire, c'est élémentaire, merde.

Quand il avait commencé à faire chanter les grands de ce monde, Ilgog avait accepté l'éventualité de mourir jeune, mais c'était il y avait plus de quinze ans. Désormais, il en savait trop, son réseau était trop puissant, sa disparition serait remarquée et surtout... les secrets fuiteraient si quelqu'un s'en prenait à lui. Autant dire que personne ne voulait le contrarier. Et ce crétin l'avait fait.

— Voilà ce que tu vas faire. Toi et ton débile de pote, vous allez quitter Jaykam, et ne plus jamais y remettre les pieds. J'entends parler de vous ? Je fais en sorte que vos pêchers vous rattrapent. Vous tentez quelque chose contre moi ? Je m'arrange pour qu'ils vous torturent lentement. Vous essayez de vous venger de Kana...

Il poussa un petit soupire, comme s'il était désolé pour lui, puis lui attrapa le visage pour le regarder.

— Je t'émasculerais salement jusqu'à ce que tu deviennes un putain de castra, et je te laisserais te vider de ton sang pendant que tu t'étoufferas avec ta propre queue.

Il eut l'air horrifier. Parfait. Ilgog n'avait aucune envie de toucher à son petit asticot, s'il pouvait s'abstenir de jouer au con ça l'arrangerait.

— Ici c'est chez moi, je sais en temps réel tout ce qui se passe dans les moindres recoins. Si je te revois dans ma ville, si tu ne fais, ne serait-ce que penser à Kana, je t'arracherais la queue pour t'enculer avec, c'est clair ?

Ne semblant pas saisir qu'il ne pouvait pas et s'étouffer avec sa bite, et être enculé avec, l'homme hocha la tête en sanglotant de plus belle.

— Tu vois quand tu veux. Au fait, ne t'approche plus jamais de ta femme, et laisse-lui tous tes biens. C'est une reine, tu ne lèveras plus jamais la main sur elle, ni sur ta fille c'est bien compris ?

Il hocha la tête et Ilgog ne résista pas.

— C'est « oui, monsieurs ».

— O-oui, m-monsieurs.

Bah voilà, quand il voulait. Il se redressa et fit signe à ses deux Malabares de le passer à tabac avant de le jeter hors de la ville. Il avait besoin d'un verre. Ilgog passa la main sur son visage et alla dans son bureau du restaurant et il se servit un verre d'un alcool beaucoup trop haut de gamme pour être servi à ses clients.

— Je t'arracherais la queue pour t'enculer avec, répéta Kady en gloussant.

Ilgog ne sursauta pas, aussi discrète que voulait être la jeune femme, il avait repéré son odeur quand il était entré.

— Tu n'as pas passé l'âge de répéter mes grossièretés, toi ? grommela-t-il.

Kady ricana. Elle était sa première souris, le début de son empire, sauf que quand il l'avait ramassé elle n'avait que six ans, et Ilgog, quinze ans, avait vite réalisé que les enfants répétaient tout. Vraiment tout. Il avait fait de son mieux pour ne pas dire trop de grossièreté, mais le semblant d'éducation qu'il avait essayé de lui donner était partie en morceau quand il avait commencé à bosser comme videur dans un lupanar, laissant Kady être babysitter par des prostituées. Kady était une sale gosse mal élevée et il pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

— Oh, non, celle-ci est super imaginative, j'ai hâte de la réutiliser. Mais je suis quand même surprise que ça ait marché.

Ilgog renifla.

— Avec ce genre d'homme, suggère d'abîmer son petit asticot ou d'approcher un truc de son petit trou et c'est la panique.

— Je m'en souviendrais, ricana Kady.

— Oh, toi tu n'as pas besoin de ça, suffit que tu leur parles deux minutes et ils fuiront d'eux-mêmes.

— Oh !

Elle lui tira la langue et s'enfuit sans un bruit.

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ais-je préciser que cette histoire était un peu sombre ?

J'espère que ce chapitre vous aura plus ! Personnellement j'adore Kady haha

Et je vous dis à la semaine prochaine !

Kiss


Proie et Prédateur - La Vipère et le RatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant