Chapitre 20.

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Ilgog s'efforça de ne pas laisser sa mâchoire se décrocher. Il ne s'était pas attendu à ça c'était...

— Tu es sûr que tu as écouté ce que je t'ai dit hier ?

Kana releva le menton. Merde, elle était belle, cette tête de mule. Le cerveau d'Ilgog lui disait que c'était une très mauvaise idée, mais il était plus assez oxygéné pour y réfléchir.

— Oui, et tu m'as dit de reprendre le contrôle. Hier, quand on était dans ce placard... je n'ai pas eu peur ni eu envie de te tuer. Je pense que ça peut marcher.

Ilgog leva une petite fiole d'antipoison.

— Ou me tuer.

La mort et Ilgog étaient de vieux amis, et il n'aurait clairement pas dû trouver ça sexy, de flirter avec son incarnation. Coucher avec Kana le tuerait certainement. Mais putain qu'est-ce qu'il en avait envie.

— C'est oui ou c'est non ?

— Jure-moi que tu n'as pas pris cette décision sur un coup de tête.

Elle haussa les épaules.

— Si tu ne veux pas, je trouverais quelqu'un d'autre.

Elle bluffait, il n'en douta pas une seconde, c'était trop mignon qu'elle pense pouvoir lui mentir.

— Tu ne feras pas ça avec quelqu'un d'autre. Mais on ira doucement.

— À mon rythme.

Ilgog était presque sûr que la notion de rythme de Kana était cassée.

— Doucement, insista-t-il.

— Je préfère quand c'est fort.

Il s'étrangla.

— Ça ne m'étonne pas, mais moi je préfère quand c'est lent.

— Menteur.

Pour la bonne cause, songea-t-il. Kana se précipitait en pensant que c'était ce qu'il y avait de mieux pour elle, mais il n'en était pas convaincu.

— Si ça peut te rassurer, je pensais commencer par réessayer ce qu'on a fait ensemble dans le placard. On était tous les deux habillés.

Dans ce fichu placard, l'ambiance avait été suffocante, dangereuse, mais étrangement intime, si on exceptait Anya. Et maintenant, elle voulait recommencer ? Volontairement ? Son cerveau continuait à lui hurler d'arrêter ce cirque avant qu'il ne soit trop tard, mais ses envies, elles, hurlaient bien plus fort.

— Habillés, répéta-t-il, comme pour s'assurer qu'il avait bien compris.

Kana roula des yeux et croisa les bras, ce qui eut pour effet d'attirer son regard sur le pli de sa chemise, juste au niveau de son cou. Il déglutit à nouveau. Cette fille allait le tuer, et ce ne serait même pas à cause du poison.

— Oui, habiller, confirma-t-elle, un sourire en coin. Ça te rassure, vieux grincheux ?

Ilgog fronça les sourcils, cherchant à retrouver un semblant de contenance.

— Je ne suis pas grincheux.

— Donc tu es vieux ? Tu as quel âge, au fait ?

— Je suis prudent, rétorqua-t-il en ignorant sa question. Il y a une différence.

Kana éclata d'un rire franc, qui lui fit l'effet d'une vague de chaleur. Elle se pencha légèrement vers lui, réduisant encore la distance entre eux.

— Et moi, je suis déterminée. On le fait ou pas ?

— Tu veux dire... là, tout de suite ?

Il avait peut-être trop espéré qu'elle lui laisse une chance de se défiler. Mais Kana, fidèle à elle-même, ne semblait pas du genre à patienter.

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⏰ Dernière mise à jour : 16 hours ago ⏰

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Proie et Prédateur - La Vipère et le RatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant