𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟐❦

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                                 ꧁𝐈𝐫𝐦𝐚꧂




_ Buenos Dias .

La vielle dame lève les yeux de son carnet et se tourne vers moi .

_ Oh Irma entre .

_ Comment tu va Esme ? demandais je .

_ Très bien merci , si tu te sens prête on peut commencer .

_ Oui c'est bon .

Comme à mon habitude j'éteins mon téléphone , enlève mes chaussures et m'allonge sur le canapé .

Elle récupère son carnet de notes et prend place sur sa chaise à quelques mètres de moi .

_ Comment te sens tu aujourd'hui Irma ?

Elle sait que le fait qu'elle me tutoie me met plus à l'aise . Avec elle , je me sens plus en confiance , comme si je parlais à quelqu'un que de mon entourage proche et pas un inconnu. Ça m'aide à m'exprimer normalement sans crainte ni malaise .

_ Je crois que je me sens bien dans l'ensemble ..

_ Tu crois ?

_ En réalité je ne sais pas . Mentalement c'est un désastre je ne sais plus par où mettre la tête avec les messages anonymes, mes obligations et ... lui .

_ De qui veux tu parler ?

_ Alexandro ! Quand j'y pense je ressens une grosse boule de frustration.

_ Peux tu m'en dire un peu plus sur ce qui te frustre ?

Je souffle après une grande inspiration . Je n'ai pas peur de tout lui raconter elle me connaît , elle ne sait pas tout mais elle sait le minimum .

_ Tu sais quand on étais au Venezuela , c'était comme si j'étais avec une personne différente, j'en avais presque oublier que j'étais en colère contre lui . Ce moment passé avec lui , j'ai adoré , je sais pas comment expliquer mais ça m'a fait un drôle d'effet. On était comme .. amis .... Mais des qu'on est revenu sur le sol mexicain, il est redevenu le Alexandro froid manipulateur et celui qui est obsédé par le contrôle . Ça me frustre qu'il change autant de personnalité .

Un putain d'iceberg impenetrable.

Esmeralda hoche lentement la tête, ses yeux restent fixés sur moi, captant chaque mot, chaque émotion non dite. Elle laisse un silence planer, juste assez long pour que je me sente écoutée, puis elle parle d'une voix douce, mais ferme.

_ Ce changement que tu décris , cette différence entre le Venezuela et ici , ça te trouble énormément , n'est ce pas ? C'est comme si tu avais entrevu une version de lui que tu n'avais jamais vu une version qui t'attire, qui te donne de l'espoir... mais dès que vous êtes rentrés, il a remis ce masque froid et impénétrable. Tu as l'impression de perdre quelque chose à chaque fois qu'il change, quelque chose d'important pour toi, n'est-ce pas ?

Elle marque une pause, comme si elle me donnait le temps de réfléchir à ses mots.

_ Peut-être que ce contraste te frustre autant parce qu'il te pousse à te questionner sur tes propres attentes. Es-tu attirée par la personne qu'il a été au Venezuela, ou es-tu en train de lutter contre une part de toi qui voudrait accepter le Alexandro que tu vois au quotidien, ici au Mexique ?

Je laisse échapper un léger rire amer, presque sarcastique. Ses mots touchent juste, comme d'habitude, mais il y a une part de moi qui résiste à cette

Avenida MexicoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant