𝟖 - 𝐂𝐢𝐠𝐚𝐫𝐞𝐭𝐭𝐞

737 36 18
                                    

🎶Cigarette out the Window - TV Girl🎶

"JE m'étais reculé de la fête pendant un moment. J'avais besoin d'être seul.
Et par "seul", j'entendais aspirer quelques bouffées de ma cigarette électronique sous le porche d'unes des nombreuses portes de l'Élysée, ou je pouvais avoir vu sur l'extérieur, loin de l'agitation de la salle principale. Je me réjouissais de pouvoir détendre mes nerfs tendus en tirant sur la vapoteuse.

Lorsque j'avais reçu le mail d'Emmanuel Macron il y a une semaine de cela, je l'avais lu attentivement. Ce dernier nous prévenait, moi, et les autres ministres, d'une réception donné, à laquelle serait invité plusieurs dizaines d'hommes et femmes politiques influents. Il n'avait, cependant, pas stipulé la raison de ce soudain attroupement.

Ces sept derniers jours avaient, alors, été un véritable enfer. Le Président, souhaitant absolument ma présence, j'avais été contraint d'annuler tout ce que j'avais de prévu pour le jour J.

Je me suis retrouvé à passer des journées encore plus abominables que d'habitude.
Entre les réunions reportées, les courriers d'excuses ainsi que les innombrables déplacements donc je devais me priver, j'ai connu une semaine sans précédent.

Tellement que je n'avais même plus le temps d'échanger avec l'inconnu du forum. Ou seulement pendant de très courts dialogues.

Ma seule échappatoire avait alors été de fumer.

Et c'est exactement ce que je me préparais à faire, une fois de plus.
Pour me remettre de cette semaine effrénée, et me préparer au retour de la routine dans ma vie.

J'ai sorti l'objet de ma poche, mes doigts glissèrent malencontreusement contre le métal et il roula au sol.
J'ai fermé les yeux un instant pour soupirer.

J'avais l'impression que le destin tentait de me mettre des bâtons dans les roues chaque fois que je voulais accéder à un peu de soulagement ou de bonheur.

Je restai quelques secondes, à me lamenter sur ce moindre malheur comme s'il représentait une sorte de trop-pleins à toute la pression accumulée depuis cette semaine de torture.

A vrai dire, je n'ai été sorti de mes pensées qu'en entendant le bruit sourd de quelqu'un qui marchait avec violence sur le sol, accompagné du bruit désagréable d'un craquement soudain.

Oh non.

Ce que je craignais était arrivé, je me suis précipité pour regarder l'état de ma cigarette électronique, qui était brisée sur le sol.

Lorsque je relevai les yeux vers l'individu, qui avait continué sa route du même pas décidé - et quelque peu énervé- je ne pouvais même pas me trouver surpris de son identité.

Jordan Bardella.

Évidemment, qui d'autre que lui pouvais casser l'objet de quelqu'un sans même prendre la peine de se retourner ?
L'égoïsme personnifié et le mépris à son paroxysme. Voilà qui avait marché sur ma cigarette.

La, presque, tristesse que je ressentais se transforma en un profond sentiment de colère et d'injustice qui flambait dans mon être tout entier.

Cette fois-ci, je ne laisserai pas passer cela. Pas avec quelqu'un comme lui.


- Ça vous tuerait de faire attention à l'endroit où vous posez les pieds ? J'avais demandé d'un ton autoritaire.

Je le vis se retourner en ma direction.
Il me montrait son visage. Son attitude orgueilleuse semblait de sortie, ce qui ne me surprenait pas beaucoup. Je ne l'avais rarement – pour ainsi dire, jamais – vu avec autre chose que cette expression faciale agaçante.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant