𝟏𝟑 - 𝐉𝐨𝐮𝐨𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐣𝐞𝐮 𝐝𝐮 𝐡𝐚𝐬𝐚𝐫𝐝

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🎶Play with fire - Sam Tinnesz🎶

" JE marche dans les coulisses des studios de BFMTV. Le couloir est long, j'ai l'impression de marcher depuis des heures.

Mon passage est à vingt et une heure trente. L'émission de ce soir regroupe trois importants personnages de la politique française actuelle.

20:30 : Marine Tondelier, du groupe Nouveau front Populaire.

21:30 : Gabriel Attal, moi, de la majorité présidentielle.

22:30 : Jordan Bardella, président du Rassemblement National.

En lisant le planning, je ne pouvais m'empêcher d'être vexé.
Vexé, parce qu'il y a quelques jours, une grande chaîne de télé française,  nous avait proposé - Moi et Jordan Bardella - d'être adversaire, le temps d'un débat sur leur plateau. Et il se trouve que le plus jeune avait refusé.

Je ne comprenais pas pourquoi il avait rejeté cette proposition. Surtout si nous nous retrouvions ici, aujourd'hui, à quelques minutes d'intervalles. Qui plus est, nous allions obligatoirement nous croiser lorsqu'il allait prendre place face aux caméras.
Alors à quoi bon ?

Je pensais, qu'au vu de notre dernier échange, les relations étaient assez détendues, du moins assez pour continuer à débattre tous les deux.
Mais il semblait que je me trompais.

Alors que je me hâtais vers la porte menant au plateau pour mon passage dans quelques minutes, j'heurtais quelqu'un de plein fouet, manquant de tomber après l'impact.

- C'est devenu interdit de faire attention chez les macronistes ?

Je relevais la tête vers l'homme, plus grand que moi, qui venais de me crier ces mots au visage. Je fronçais les sourcils.

- Je vous demande pardon ?

Je le regardais, abasourdi. Je l'avais bien entendu, mais ses mots me paraissaient démesurés pour une simple bousculade au détour d'un couloir.

Malheureusement, il n'y avait aucune erreur de compréhension, puisqu'il réitéra ses propos.

Toujours aussi interloqué par cette réaction plutôt violente, je me suis redressé pour le regarder dans les yeux et dire :

- A vrai dire, je crois que je me serais platement excusé et serais passé à autre chose si vous n'aviez pas dit cette remarque désagréable, mais là tout de suite, vous ne m'en donnez pas l'envie.

Je me suis arrêté net devant ce monsieur, me demandant quelle mouche l'avait piqué, ou s'il étais toujours si virulent.
Il claqua sa langue contre son palet et me toisa.

- Ne croyez pas qu'être Premier ministre peut vous exempter de tout, de la sorte. Vous venez de me rentrer dedans, alors vous allez vous excuser.

Je me suis approché de lui, un regard de défi.

Non, je n'étais pas pour les esclandres et les conflits, mais ce genre d'individu m'agaçait plus que de raison.

Mon yeux s'abaissèrent vers le torse de l'homme, son costume noir était orné d'une flamme brodée. Une flamme bleu, blanc et rouge, dont je connaissais parfaitement la provenance.

- Et vous avez été d'une impolitesse rare. Alors je décide de mon plein gré, de ne pas vous demander pardon. Maintenant, arrêtons-nous en là, j'ai un passage devant la France entière dans quelques instants.

J'ai tourné les talons pour m'éloigner de lui.
Oui, c'était un homme désagréable, mais j'allais passer outre.

J'allais passer outre.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant