𝐗 - 𝐄́𝐜𝐡𝐨𝐬 𝐝𝐮 𝐩𝐚𝐬𝐬𝐞́

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🎶Each time you fall in love - Cigarette after sex🎶

" STÉPHANE, ce nom faisait résonner en moi un écho du passé qui me ramenait, au plus loin, dans certains souvenirs.

Évidemment, autant qu'il y avait de Gabriel sur Terre, il y avait des Stéphane.
Et rien, non rien, ne m'indiquait que c'était lui.

Pourtant, cette manière de parler, de me faire sentir bien, de me rappeler une personne que j'étais, mais que je ne suis plus... Tous ces sentiments me rappelaient exactement tout ce que je ressentais à ses côtés.

Mais non.

Il y avait trop de Stéphane sur Terre.

Trop pour que ce soit lui.

Pourtant, depuis deux ans, je n'avais de contacts avec lui que par échanges de lettres ou d'e-mails. C'était toujours formel, trop formel pour des gens qui avaient partagé autant de choses que nous l'avions fait.

Trop formel pour deux personnes s'étant échangé une bague.

Au fond de moi, le maigre espoir que Stéphane et moi parlions de nouveau, comme les jours suivant celui de notre rencontre, me ravivait une nostalgie confortable.

Je voulus ouvrir mon téléphone, replonger dans les derniers SMS que nous avions échangés. Mais la réalité me frappa de plein fouet.

J'avais effacé son numéro.

Non, ce n'était pas ça le problème.
Je connaissais encore son numéro par cœur, je l'avais appris à l'époque, au cas où, et il n'avait plus jamais quitté ma tête.

Le problème, c'est qu'il avait bloqué mon numéro.

Et il l'avait bloqué suite à notre séparation.

Je me rappelais de tous les détails de notre séparation.

Ce jour-là, j'ai cru que je n'y survivrai pas.
Il m'avait annoncé tout cela de manière directe. Trop directe.

Il avait dégainé son téléphone, faisant défiler toutes ses soi-disant preuves précieusement enregistré dans sa galerie. Et qu'avais-je bien pu répondre ?
Rien.

Absolument rien.
J'étais resté de marbre face à ses accusations.

Il avait passé la soirée dehors cette journée-là.
Je ne l'avais pas vu de la nuit.
Si ça avait été quelqu'un d'autre, j'aurai été persuadé qu'il se serait trouvé dans une boîte de nuit ou un bar...
En réalité, je ne connaissais Stéphane que trop bien. Il était parti se réfugier dans l'ancienne maison de campagne de ses parents, à quelques heures de Paris.

Il m'avait confié, peu de temps après s'être rencontré, qu'il avait tant de souvenirs dans cette maison. Que, même si ses parents n'y habitaient plus quotidiennement, il y allait de temps en temps, pour se retrouver, penser, être au calme.

Et effectivement, la nuit dans la maison avait semblé lui porter conseil.
Au petit matin, quand je m'étais réveillé, le visage boursouflé et toujours humide des litres de larmes versées, j'avais reçue par e-mail le document a signé pour confirmer la rupture de notre PACS.

Je n'avais donc jamais eu le loisir de m'expliquer avec lui.
Il avait déjà bloqué mon numéro, ainsi que mon profil sur tous les réseaux sociaux qu'il possédait.

J'avais alors commencé à lui répondre par mail à partir de ce jour.

Et nous n'avions jamais arrêté en deux ans.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant