𝟏𝟐 - 𝐉𝐨𝐮𝐨𝐧𝐬 𝐥𝐞 𝐣𝐞𝐮 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐞̀𝐫𝐞

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🎶Hayloft - Mother Mother🎶

" - JE vous dis que je ne vous autorise pas à me parler sur ce ton !

- Et moi je vous rétorque que je n'ai pas besoin de votre autorisation pour choisir le ton que j'emploie.

- Vous oubliez que je suis le Premier ministre.

- Oh, ne vous en faites pas, vous ne le serez plus pour longtemps.

La tension régnait dans la pièce, nous prouvant l'un et l'autre que nous étions entrain de jouer à un jeu aux règles incertaines et qu'elles n'allaient pas tarder à être transgressées.

Mais qu'est ce qui nous avait poussé à en arriver à un tel duel de provocation ?
Pour le comprendre, il faudrait revenir quelques heures en arrière, là où tout avait commencé...

Je faisais les cent-pas dans mon appartement. J'attendais la visite de Marine Le Pen - pour changer -.

Cette dernière avait alors insisté pour que nous nous retrouvions chez moi, et pas ailleurs. Il m'avait pourtant paru évident que le siège du Rassemblement National - parti dont je suis le président - était un endroit beaucoup plus approprié pour une rencontre de l'ordre professionnelle.
Mais non, il fallait que cette dame vienne dans mon propre appartement, quand bien même je détestais mélanger ce que je vivais dans ce lieu, et ma vie extérieure.

En marchant, je m'aperçus que mon ordinateur portable, posé sur la table basse de mon salon, était resté allumé.
Je me suis empressé de supprimer un onglet, avant de me remettre à marcher frénétiquement dans la pièce.

Quand trois coups se firent entendre à ma porte d'entrée, je me suis empressé d'aller ouvrir. C'était, sans grande surprise, l'ex-présidente du RN.

- Marine. Saluais-je brièvement alors qu'elle pénétrait chez moi.

Je la laissais passer, fermant la porte derrière elle.

- Tu es venue en urgence, mais tu ne m'as pas dit pourquoi. Puis-je savoir la raison, maintenant ?

La blonde prit une grande inspiration avant de parler, tout en prenant l'aise de s'installer sur mon canapé.

- J'ai eu des échos te concernant.

- Des échos ? Répétais-je en la toisant.

- Il semblerait que tu aies décliné plusieurs propositions de débats et d'interviews cette semaine.

Je soupirais lourdement.
Si elle disait vrai et que ce n'était que des échos, j'avais encore l'occasion de lui mentir... contourner la vérité.

- Oui, comme tout le monde. Ça ne t'est jamais arrivé de refuser une proposition d'une chaîne télé ? Je sais repérer quand les journalistes souhaitent me piéger et camouflent cela sous le nom d'interview, tu sais.

- Tu peux toujours essayer de jouer aux plus malins, Jordan. Mais je connais la vérité. Tu n'en as pas refuser quelques uns, tu les a tous refusé ! On parle de dizaines et dizaines de propositions, toutes rejetées ! Je peux savoir ce qu'il te prend ? Dois-je te rappeler les sacrifices que nous avons dû faire, que j'ai dû faire pour te placer si haut ? Tu es le chef du parti, et tu te comportes toujours comme un adolescent. Je commence à regretter d'avoir placé ma confiance en toi.

J'avais tenté de faire passer la pilule, tant bien que mal. Mais toute la pommade du monde appliquée n'aurait pas réussi à la faire taire, elle et ses reproches.

Sa voix m'insupportait de plus en plus.

Elle avait raison sur un point, j'avais volontairement refusé chacune des propositions des médias. Je n'avais pas le courage de passer des heures à préparer mes textes, accompagné de vieillards qui pensent savoir tout sur tout ;
Et qui pensent, notamment, savoir mieux que moi ce que je dois dire, ne pas dire, et comment m'exprimer.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant