𝟏𝟏 - 𝐌𝐞𝐬𝐬𝐚𝐠𝐞𝐬

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🎶Midnight love - Girl in red 🎶

" LA vie suivait son cours. Mes responsabilités étaient toujours celles qu'elles étaient. J'étais toujours Premier ministre.

Depuis l'annonce de l'inconnu du forum – devrais-je dire Stéphane ? – cette complicité qui nous permettait de discuter régulièrement ensemble s'était légèrement éteinte.

Son message était resté sans réponse pendant deux jours.

Chose plutôt inhabituelle pour nous, qui avions pris le pli de se parler de façon quotidienne, ou presque.

Quand nous n'avions pas le temps pour les grandes conversations du soir, il restait de coutume de s'envoyer un message pour raconter brièvement notre journée, plus particulièrement ce que nous en avions pensé et ressenti.

Car si, parfois, le temps manquait à nos discussions, le cœur, lui, y semblait toujours présent.

Chaque jour était une occasion d'en découvrir un peu plus sur lui. Il semblait vivre une vie à cent à l'heure, similaire à la mienne.
Et aussi une vie triste, similaire à la mienne.

Mais voilà qu'il m'avait fait cette confidence qui était venue tout gâcher.

Oui, l'anonymat avait ses avantages, mais aussi beaucoup d'inconvénients.

Il avait semblé que rompre l'anonymat en se dévoilant nos prénoms avait été l'un d'eux.

Ce prénom.

Celui-là même qui sonnait à mes oreilles, comme il ne sonnait à aucune autre.

C'est ce prénom qui m'avait retenu d'échanger avec lui tout ce temps.


Ce soir, il est tard.
J'avais les paupières lourdes, mais le reste du corps étrangement éveillé.

Je fixais intensément mon repas.

Il était aux alentours de deux heures du matin, je m'étais rendu compte que je n'avais rien mangé de la journée.
Alors, plutôt que de fixer le plafond de ma chambre sans relâche, je m'étais fait réchauffer un repas surgelé au micro-onde.

L'extérieur était brûlant et l'intérieur encore glacé.

C'était toujours pareil avec les repas congelés de toute manière.

Mais, aussi étonnant que ça puisse paraître, on finissait toujours par en racheter.


Toujours.


Pourtant, on ne passait pas un bon moment quand on les mangeait.
Mais une fois au supermarché, on finissait toujours par en remettre dans le caddie.

Même en prenant une marque plus chère, qui semblait de meilleure qualité, le résultat était toujours le même.

Quand bien même les promesses tenues sur l'emballage, on finissait toujours déçu.

Et on se promettait de ne plus gaspiller notre argent là-dedans, puis on en rachetait.


C'était un cercle infini.


Je regardais le contenu de mon assiette, je ne connaissais que le nom du plat, mais j'étais incapable de dire ce qu'il contenait.
L'épaisse sauce tomate recouvrant les condiments me rendait incapable de détecter ce qu'il s'y trouvait.

Je ne sais plus vraiment pourquoi j'avais acheté ce plat. Je crois que la photo sur l'emballage avait l'air prometteuse et que je l'ai pris en "roue de secours" si je n'avais rien d'autre à me mettre sous la dent, un soir comme celui-ci.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant