𝟏𝟕 - 𝐁𝐥𝐞𝐬𝐬𝐮𝐫𝐞𝐬

700 46 18
                                    

🎶Look After You - The Fray🎶

" UN proverbe vieux comme le monde dit : On est jamais mieux servi que par soi-même. Je n'en connais pas l'auteur, je pense même que personne ne le connaît.

Mais une chose est certaine, c'est que cet Homme avait sûrement dû s'appeler Jordan Bardella dans une autre vie.

Car, qui de mieux placé que moi pour savoir que l'on n'était jamais si bien servi que par soi-même ?

Si le milieu professionnel dans lequel j'évoluai était un beau marqueur de ces formes de trahisons ;
Mes expériences personnelles, n'étaient pas en reste. Toutes les rares fois où j'avais tenté de faire confiance à quelqu'un, il a fallut que cette personne finisse par en abuser.

Alors, quand j'avais un brin de temps, il était de coutume que je m'isole dans un endroit paisible, histoire de me retrouver seul, avec ma propre présence comme dernière alliée.

Si la peur d'être reconnu quand je sortais me poussait à avoir ces moments de solitude dans mon appartement la plupart du temps, il arrivait que j'ai besoin de prendre l'air, et de profiter simplement d'une vie qui, dans une autre réalité, aurait été anonyme.

Simplement redevenir comme le commun des mortels pendant quelques minutes, redescendre sur Terre aussi longtemps qu'il me le serait permis. Faire tomber le masque quelques instants.

Et après tout cela, je redeviendrai moi, celui que je suis au quotidien, celui que le monde connaît.

Non pas que je sois mécontent de ce que je suis devenu, au contraire.
J'aime mon image. J'aime mon statut. J'aime ce que je prône et représente.

Mais j'ai toujours aimé songer, méditer et réfléchir, et cela impliquait de se remettre en question par moment.
Ce que je pensais être une pure qualité, et preuve d'intelligence, pouvait alors se révéler n'être qu'un défaut.

Car à trop penser, on finissait par se noyer.

Et c'est ce qu'il m'arrivait constamment.
Mes émotions jonglaient entre eau et feu, ou plutôt, tsunami et volcan.
L'intensité de ce que je ressentais était toujours trop forte. Et quand mon cerveau s'emballait et se mettait à cogiter de trop, et que la colère s'en mêlait, le mélange donnait une explosion interne.

Et il est connu que, quand l'eau est soumise à une forte dose de chaleur, elle se met à bouillir.

C'est exactement ce que je subissais régulièrement. Beaucoup plus régulièrement que la norme.

Je ne sais pas doser ma colère.

Au fond de moi se tapit une rage, refoulée pendant des années, qui, arrivé à l'âge adulte, a décidé de sortir.

Le jeune Jordan n'était qu'une bombe à retardement, n'attendant que la moindre braise sur la mèche pour exploser.

Heureusement, je contrebalançais toute cette tension en m'offrant des moments de repos. Comme c'était le cas maintenant.

Il suffisait d'une casquette sur la tête, une paire de lunette de soleil, un pull et un jean - pour paraître moins formel - et une ruelle déserte dans Paris. Tout ce dont j'avais besoin pour me ressourcer.

Si la ville lumière était communément mon lieu de travail, de par les rues noires de monde qu'elle nous offrait, elle devenait parfois mon exutoire, lorsque j'avais l'occasion de trouver des endroits calmes, là où personne ne passait.

Il m'arrivait de me demander si tous les politiciens, disons même, toutes les personnes connues, requéraient à cette méthode.

Marcher, seul a seul avec ses pensées, appréciant sa propre compagnie plus que celle de n'importe qui.

Au delà du réel [ BARDATTAL ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant